20_REP_48 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'Interpellation Alice Genoud - 20 ans de GHB et toujours pas de solution pour les victimes ? (20_INT_10).
Séance du Grand Conseil du mardi 9 février 2021, point 11 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJ’aimerais remercier la présidente et le Bureau du Grand Conseil pour cet ordre du jour féminin, voire féministe. C’est une façon de mettre en avant le rôle des femmes dans notre canton, en 2021, mais également une façon de nous responsabiliser, en tant qu’élues et élus qui avons un rôle à jouer dans la marche vers l’égalité.
Or, l’égalité, c’est aussi savoir se mettre à côté des plus vulnérables. Et c’est bien dans une situation de vulnérabilité que se retrouvent les personnes lorsqu’une autre personne mal intentionnée verse du GHB dans leur verre au cours d’une soirée qui paraissait inoffensive. Dans cette optique, j’aimerais exprimer mon grand contentement, à la lecture de la réponse du Conseil d’Etat. C’est une réponse rapide, complète et, surtout, qui intègre une problématique qui est loin d’être marginale, pour de nombreux Vaudoises et Vaudois, jeunes ou moins jeunes. Si un premier danger du GHB est encouru par celles ou celui qui le boivent, le deuxième danger est peut-être encore plus pervers : sa pérennisation. Petit rappel des faits : l’été passé, plusieurs témoignages ont été publiés sur les réseaux sociaux et dans la presse de jeunes femmes et hommes qui auraient été drogués au GHB. Un triste rappel que cette drogue du violeur est encore présente ! Plusieurs de ces personnes décrivaient les difficultés psychologiques et techniques qui freinent l’accès aux soins et, finalement, le dépôt de plainte. En effet, on le sait : le GHB est détectable dans le sang pendant peu de temps, mais en même temps, comme il cause de la confusion, les victimes ont besoin d’un certain temps pour prendre conscience et admettre qu’elles ont été droguées et par conséquent, il est alors souvent trop tard pour pouvoir le détecter.
La réponse du Conseil d’Etat montre qu’il a pris ce problème sérieusement, en écoutant les victimes avérées et les victimes probables. Il fallait d’abord admettre que l’on n’a peut-être pas fait assez et qu’une campagne de sensibilisation ciblant les milieux concernés était nécessaire. Il faudra encore la suivre, l’évaluer et la répéter, je le crains. Ajouter des tests systématiques, en cas de personnes arrivant aux urgences en état de perte de conscience, permettrait ainsi d’avoir une réelle base de diagnostics. Le Conseil d’Etat répond donc pleinement aux demandes qui s’inscrivaient en filigrane de cette interpellation. C’est une prise de position forte et novatrice, dont peu de cantons romands peuvent se targuer. Ma seule question complémentaire concerne un éventuel bilan, qui pourrait mis en place après une année par exemple, car il s’agit d’une procédure nouvelle, mais aussi parce que les témoignages du personnel de santé et des professionnels du milieu festif me paraissent indispensables. Nous devons rester attentifs et à l’écoute, car je crains que le GHB ne soit pas près de disparaître.
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