21_RAP_64 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Martial De Montmollin - Postulat Martial de Montmollin et consorts - Faisons mousser la bière (16_POS_165).
Séance du Grand Conseil du mardi 2 mai 2023, point 25 de l'ordre du jour
Documents
- Rapport de commission 21_RAP_64 - Faisons mousser la bière
- Texte adopté par CE - Rap-CE POS De Montmollin 16_POS_165 - publié
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa commission traitant de ce postulat s’est réunie le vendredi 13 mai 2022. Notre ancien collègue député Martial de Montmollin a déposé un postulat demandant au Conseil d’Etat, à l’instar de ce qui se fait pour le vin et le fromage, de désigner chaque année une bière d’honneur du Conseil d’Etat afin de récompenser les brasseries artisanales de notre canton.
Dans son rapport, le Conseil d’Etat salue l’esprit entrepreneurial des brasseurs vaudois et se réjouit de l’adhésion du grand public à consommer local. Il convient toutefois de relever que le « vin d’honneur » et le « fromage d’excellence » que désigne annuellement le Conseil d’État ont une fonction spécifique de promotion de la qualité des produits du terroir vaudois et sont destinés à être servis simultanément lors de réceptions officielles.
Il rappelle que le « vin d’honneur » et le « fromage d’excellence » répondent à des critères très précis et qu’ils doivent correspondre à un cahier des charges détaillé. Si la zone de production de la matière première nécessaire pour faire du vin est clairement définie, la provenance des divers composants d’une bière est beaucoup plus difficile à établir. L’orge et le houblon sont généralement importés, la production suisse étant quasi inexistante et largement insuffisante.
Le gouvernement n’entend pour l’heure pas étendre la liste des produits qu’il prime chaque année.
Lors de la séance de commission un député fait lecture de la position du postulant qui ne fait plus partie du Grand Conseil.
Il pense que la désignation d’une bière d’excellence aurait permis de donner de la visibilité à l’important travail réalisé non seulement par les brasseurs, mais par toute la filière en commençant par les producteurs. Plusieurs années plus tard, le paysage des brasseries vaudoises est arrivé à l’âge adulte. Certaines ont disparu, mais d’autres, qui n’étaient à l’origine qu’une idée folle entre amis, sont devenues des marques connues et reconnues. Boisson d’apéritif tout autant que le vin, la bière a toute sa place dans notre histoire et sur nos tables. La seule raison qu’il voit au refus de sa proposition est une sorte de compétition de l’apéro entre le vin et la bière, mâtiné d’une touche d’élitisme, vu que le vin est souvent considéré comme une boisson plus noble alors que la bière serait une boisson plus simple, pour ne pas dire populaire. Il espère que la commission soutiendra les producteurs locaux de bière et de malt et qu’ainsi, pour l’apéro de départ des conseillères et conseillers d’Etat sortants, les invités pourront lever leur verre à leur santé indifféremment du breuvage qu’il contient.
Le chef du département souhaite toutefois souligner le fait qu’il n’y a pas de compétition ou d’élitisme entre la bière et le vin dans l’esprit du Conseil d’Etat.
Suite à une discussion générale, haute en couleur et en saveurs, la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat à l’unanimité des membres présents.
La discussion est ouverte.
Ce qui laisse un goût d’inachevé, le goût de l’amertume de la bière, dans ce rapport, c’est le sentiment qu’on considère encore aujourd’hui que la bière est une boisson industrielle qui a un goût uniforme, une boisson de seconde zone par rapport à la noblesse du vin. Or, ce n’est pas le cas. Dans le canton de Vaud, et en Suisse de manière générale, nous avons la chance d’avoir un terroir brassicole énorme. Au nombre d’habitants, nous sommes le pays qui compte le plus de brasseries artisanales dans le monde. Nous avons donc tout intérêt à favoriser ce terroir vaudois et suisse. Depuis ce rapport, et aussi depuis certains changements à la tête du département, il y a eu un nouveau rapport, notamment dans le cadre de la motion Jessica Jaccoud, qui a un peu changé cette vision de la boisson maltée en compétition avec la boisson à base de raisin ; je pense que c’est une compétition du passé.
Pour une fois, je rejoins les propos de Mme Joly. Je rappelle que le Conseil d’Etat est un peu en délicatesse avec un sujet de ce type. Il ne faut pas oublier qu’il y a des cidres divers et variés, dans le canton de Vaud, dont la provenance est 100 % vaudoise. Je déclare mes intérêts : je suis producteur de cidre, et parfois médaillé au niveau suisse. Je reconnais qu’il n’y a pas à opposer le vin à la bière ou au cidre. Ce sont des complémentarités pour des goûts différents. Je comprends la réponse et la conclusion du Conseil d’Etat, même si la dernière phrase ne m’agrée pas du tout. Je soutiendrai donc ce rapport.
Je romps une lance en faveur du cidre et du jus de pommes de nos agriculteurs. A partir du moment où l’on commence à faire des boissons officielles, il faut aussi penser aux personnes qui ne boivent pas d’alcool. Il faudrait aussi penser à elles et à nos agriculteurs. Un jus de pomme officialisé serait également une bonne idée.
Je vous entends clairement. J’aimerais toutefois rappeler que nous sommes le seul canton qui propose une formation pour les cidres – à Grange-Verney. De plus, je rappelle que le Conseil d’Etat n’est pas forcément une épicerie, comme cela est décrit dans la réponse. Il y a des développements en cours dans la société et nous les évaluerons tôt ou tard.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé avec 1 avis contraire et 1 abstention.