25_INT_17 - Interpellation Nathalie Jaccard et consorts au nom Les Vert-e-s - Plastiques : le recycler c'est bien, le limiter c'est mieux.... (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 11 février 2025, point 6 de l'ordre du jour

Texte déposé

La Suisse comme le soulignait la motion Dobler est en retard en matière de recyclage des plastiques. Aujourd’hui, seuls environ 3% des emballages plastiques sont recyclés. 

Dans son édition du 16 janvier 2025, la RTS présentait la naissance future d’une filière de recyclage de plastique à Grandson qui devrait être inaugurée en mars. A souligner que les sacs de récolte des plastiques seront taxés, le prix annoncé est de CHF 1,60. On peut, au passage, se demander si cette taxe financière poussera les citoyens et citoyennes à adopter de nouvelles habitudes.

Cette motion acceptée par le Parlement fédéral changera le cadre légal d’ici 2 ans, dans la même lignée, l’association « Recypac – circularité des plastiques et briques à boissons » a pour ambition d’atteindre 70% de recyclage pour les briques à boisson et 55% pour les emballages plastiques d'ici 2030.  

Si l’on peut saluer et se réjouir de cette nouvelle, il est, toutefois, utile de repréciser que la mauvaise gestion du plastique a un impact catastrophique sur les écosystèmes. Greenpeace Suisse, a rappelé que cette initiative n'invite pas les consommateurs et consommatrices à réduire leur dépendance au plastique. Si on peut reconnaître au recyclage une certaine utilité, il ne peut pas être la seule réponse à ce fléau. La réduction drastique de l’utilisation de cette matière et des solutions pour sa réutilisation doit être impérativement privilégiée afin de répondre aux objectifs climatiques et environnementaux.

Comme le précisait en 2019, le postulat « PlasTique-tac-tic-tac... ton temps est compté », la Banque mondiale assurait que si aucune mesure n’était prise, le volume des déchets pourrait s’accroitre de 70 % d’ici à 2050. Quant au WWF, il s’inquiétait de voir doubler les quantités présentes dans les océans.

Si l’on doit effectivement s’inquiéter des océans, il convient, également, de s’émouvoir de la situation du lac Léman ! En 2018, une étude de l’Association pour la sauvegarde du Léman relevait qu’environ 50 tonnes de plastiques étaient rejetés annuellement dans le lac Léman. 6 ans plus tard, la même association a annoncé, il y a quelques jours, que ce sont près de 100 tonnes de plastiques qui parviennent annuellement dans le lac, principalement via les eaux de ruissellement sur les sols imperméables (83%). Cette augmentation exponentielle est très inquiétante, des mesures doivent être prises comme le souligne le rapport : « Leman Plastic Action ».

Face à ce constat, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’État :

1. Quelles sont les mesures « urgentes » que le Conseil d’État entend-il mettre en place pour limiter l’utilisation des plastiques à usage unique et de mettre en œuvre des solutions de réutilisation du plastique ?
2. Quelle est la stratégie du Conseil d’État à court, moyen et long terme pour préserver le lac Léman et faire baisser la quantité de plastique dans ses eaux ?
3. Quelle est la stratégie du Conseil d’État à court, moyen et long terme pour atteindre l’objectif de recycler 70% des briques de boissons et 55% d’emballages plastiques dans le Canton ?
4. Quelle est la position du Conseil d’État à propos de la non gratuité des sacs pour le recyclage du plastique ?
5. Des aides pour les personnes à faibles revenus sont-elles prévues ?

Conclusion

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Documents

• 25_INT_17-Texte déposé

Transcriptions

La problématique du plastique est un fléau mondial et le canton de Vaud n’est pas épargné. Les chiffres diffusés par l’Association pour la sauvegarde du Léman ont attiré l’attention sur la situation du lac qui est particulièrement préoccupante. Actuellement, en Suisse, seulement 3 % des emballages plastiques sont recyclés, un chiffre alarmant qui met en lumière l’inefficacité des systèmes de gestion des déchets. Bien que la création d’une nouvelle filière de recyclage à Grandson prévue pour mars 2025 soit une avancée, il est toutefois essentiel de reconnaître que le recyclage, bien qu’utile, ne peut pas être considéré comme la solution miracle. Bien que cette étape soit nécessaire, elle ne doit pas occulter l’urgence de trouver des solutions complémentaires à ce fléau, raison pour laquelle une approche holistique qui inclut non seulement le recyclage – et on peut d’ailleurs se demander si le prix indiqué de 1,60 franc par sac de récolte des plastiques ne sera pas un frein aux efforts et à l’adoption de nouvelles bonnes habitudes – mais également la réduction de sa consommation ainsi que l’éducation des citoyens sur les alternatives durables et incitatives doit être envisagée. 

La mauvaise gestion des plastiques entraîne des conséquences désastreuses sur les écosystèmes. Concernant le lac Léman, les études montrent une augmentation particulièrement inquiétante de cette pollution. En 2018, on décomptait environ 50 tonnes de plastique rejetées annuellement dans le lac. En 2024, ce chiffre a presque doublé, atteignant près de 100 tonnes par année. Face à cette alarmante réalité, la présente interpellation pose plusieurs questions au Conseil d’Etat relatives aux aspects suivants : 

• sa stratégie à court, moyen et long terme pour atteindre l’objectif de 70 % des briques de boissons et 55 % d’emballages plastiques recyclés dans le canton ; 
• sa position sur la non-gratuité des sacs pour le recyclage du plastique et la question des aides pour les personnes à faible revenu, afin que cela n’entrave pas la volonté de participer à cette action ; 
• sa stratégie à court, moyen et long terme pour préserver le lac Léman et faire baisser la quantité de plastique dans ses eaux ; 
• la mise en place de solutions pour limiter l’utilisation à usage unique ; 
• la réutilisation du plastique. 

En conclusion, la situation de ce fléau dans le lac Léman et plus largement dans le monde est préoccupante. Le canton de Vaud a l’opportunité de devenir un modèle en matière de gestion de ces déchets. Par avance, je remercie le Conseil d’Etat pour ses futures réponses. 

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.