REP_689927 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Pierre Zwahlen et consorts - Mieux prévenir les épidémies en EMS. (20_INT_487).
Séance du Grand Conseil du mardi 30 novembre 2021, point 25 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourNous devons le reconnaître aujourd’hui : nous avons échoué à mieux prévenir les effets de la deuxième vague de Covid dans les établissements médico-sociaux (EMS). En mai 2020, mon interpellation exprimait l’inquiétude face aux décès cruels intervenus dans les homes pour personnes âgées durant le printemps. Force est de reconnaître que le dispositif de prévention amélioré n’a pas suffi entre octobre 2020 et mi-mars 2021, puisque 478 résidentes et résidents qui ont péri, soit un senior sur 5 contaminé en EMS. Malgré les mesures mises en place, 2'351 résidents ont contracté le virus. Même si l’on a livré davantage de matériel de protection, si l’on a formé le personnel, si les informations ont mieux circulé entre le Département de la santé et de l’action sociale et ses partenaires, les établissements pour aînés ont confirmé douloureusement leur profonde vulnérabilité.
Il n’est pas question d’isoler et de mettre les EMS sous cloche ; les visites des plus proches assurent des liens sociaux vraiment nécessaires, mais des questions vitales se posent encore. Les masques et les solutions hydroalcooliques ont été livrés en quantité progressive, me répond le Conseil d’Etat. Quand les quantités vraiment utiles ont-elles été atteintes ? En octobre 2020, quand les infections commençaient à monter en flèche – nous étions alors parmi les régions les plus touchées du globe – le matériel de protection était-il en suffisance dans tous les EMS ? Le département a exigé de chaque établissement qu’il dispose de trois mois de stock en permanence « avec le retour à la normale des matériels disponibles ». Cela laisse supposer que les stocks n’ont pas suffi, pendant une grande partie de la deuxième vague de coronavirus à la fin 2020. Cette année, le canton a abaissé la durée nécessaire des stocks à 40 jours par home¸ Vaud et la Confédération assurant une durée équivalente, chacun de leur côté.
Enfin, cette mesure essentielle : le département a surtout décidé de renforcer, en EMS, la proportion de personnel infirmier qui a la formation nécessaire pour aborder les exigences d’hygiène, de prévention et de contrôle de l’infection. Sur ces sujets majeurs, le programme de formation testé tout d’abord ne s’est déployé qu’à la fin de l’été 2020, quand la COVID-19 se répandait à nouveau massivement. Les retards en perfectionnement du personnel et en quantité de matériels protecteurs n’étaient pas propres au canton. Beaucoup d’autres régions ont vécu le même drame, aussi ailleurs dans le monde industrialisé. C’est vrai : nous sommes toujours meilleurs après. Tout en remerciant les actrices et acteurs, et surtout le personnel au plus près des malades et des résidents, avec les risques encourus, je regrette que mon interpellation, déposée quatre mois avant la deuxième vague la plus meurtrière, n’ait pas accéléré des mesures fortes là où se trouvaient regroupés les plus fragiles d’entre-nous.
La discussion est ouverte.
Quel vibrant plaidoyer pour la vaccination, mon cher collègue ! En effet, quand on a pu commencer à vacciner – et dieu sait si l’Etat de Vaud l’a fait avec diligence et avec des moyens qui ont suscité l’admiration de beaucoup si ce n’est la totalité des EMS du canton – on a très rapidement assisté à une diminution de cet état que vous avez bien décrit. Votre serviteur est médecin responsable de plusieurs dizaines de lits d’EMS dans un grand EMS de ce canton. Il constate que, depuis que toutes ces personnes ont été vaccinées et que le personnel soignant présente même 85 % de gens vaccinés, soit depuis 6 mois, il n’a plus vu aucun cas de Covid. C’est donc bien la vaccination qui est la clef du succès, ainsi que des précautions qui doivent être prises au mieux afin que nos aînés soient le moins possible exposés au coronavirus.
Il faut signaler avec honnêteté que votre texte date de 2020, et reconnaître que rien n’a été simple, mais dans l’ensemble nous avons pu compter, à partir de l’été 2020, sur une aide conséquente de la part de l’Etat en fournitures en tous genres. Dès lors, nous n’avons plus senti la pénurie que nous avions subie au printemps 2020, qui n’avait d’ailleurs pas eu lieu seulement chez nous. Avec quelques camions bloqués à la frontière, cette pénurie illustrait bien que l’Alleingang de notre pays en d’autres circonstances est une utopie.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.