21_INT_120 - Interpellation Taraneh Aminian au nom EP - Numérisation de l’école obligatoire ou obligation de numériser l’école ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 21 septembre 2021, point 2.2 de l'ordre du jour
Texte déposé
Fin 2019, le Grand Conseil accordait sa confiance au projet d’éducation numérique que le Conseil d’État lui soumettait dans le but de préparer les élèves d’aujourd’hui à la numérisation croissante de la société.
S’il est important d’accompagner les élèves dans l’apprentissage des outils numériques, cet envahissement des écrans dans la vie des enfants présente de nombreux inconvénients pour leur santé physique et psychique. Plusieurs études démontrent en effet que l’exposition précoce aux écrans impacte le développement de l’enfant, provoque des troubles de l’attention et de la concentration, la diminution de compétences et des troubles du sommeil. Le constat est que plus on investit dans le numérique à l’école, plus les résultats chutent !
À ce sujet, les documents « Usages du numérique : risques pour la santé» édité par le Service de santé de l’enfance et de la jeunesse du Canton de Genève1 ainsi que « Les effets de l’exposition aux écrans des enfants et adolescent-e-s » édité par l’Institut de recherche et de documentation pédagogique2 sont on ne peut plus explicites !
Or, la classe politique et l’ensemble des médias dénoncent régulièrement le retard pris dans la numérisation de l’école et poussent à son accélération. Mais on ne discute guère de sa pertinence alors que l’immense majorité des études montrent qu’il est contre-productif dans les apprentissages.
Le 24 juin dernier, le Conseil communal de Vevey refusait, après en avoir longuement débattu, la demande de crédit présentée par la Municipalité pour l’acquisition et l’installation d’écrans 86 pouces dans les classes de la 3ème à la 6ème Harmos afin de répondre à la nouvelle orientation du canton en matière d’éducation numérique.
La politique de l’éducation est de compétence cantonale alors que les communes n’ont pas leur mot à dire ni sur les question pédagogiques, ni sur le coût des infrastructures exigées par le Canton. À cet égard, le refus veveysan, dans la diversité de ses motivations, est significatif des interrogations que pose cette numérisation à marche forcée. Le risque existe bel et bien que certaines communes équipent leurs collèges et d’autres pas avec, pour conséquence, un traitement inégal des élèves de ce canton. Quelle serait la réaction des autorités cantonales si d’autres communes venaient à refuser d’investir dans ce projet d’éducation numérique ?
Je pose au Conseil d’État les questions suivantes :
- d’autres communes que Vevey ont-elles aussi refusé le préavis qu’on leur soumettait pour l’acquisition et l’installation d’écrans dans les classes de l’école obligatoire ?
- Dans l’éventualité ou d’autres communes venaient aussi à remettre en cause les aspects pédagogiques de ce programme, quelles mesures le DFJC prévoit-il ?
- Le DFJC serait-il disposé à organiser une consultation, voire à laisser une certaine liberté aux communes sur ce sujet ? Si non, pourquoi ?
- Le Canton peut-il imposer aux communes l’acquisition et l’installation d’écrans dans les classes de l’école obligatoire et, dans l’affirmative, par quels moyens ?
Taraneh Aminian
1 https://edu.ge.ch/ep/sites/default/files/atoms/files/usage_du_numerique_et_sante.pdf
2 https://www.irdp.ch/institut/effets-exposition-ecrans-enfants-adolescent-e-s-3463/irdp-
fromsearch-1.html
Conclusion
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