19_POS_176 - Postulat Sergei Aschwanden et consorts - Quelle reconnaissance et quel appui pour les clubs sportifs de notre canton ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 18 mai 2021, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

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Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Rebecca Joly (VER) — Rapporteur-trice

La commission chargée d’examiner le postulat de notre collègue Aschwanden sur la reconnaissance et l’appui aux clubs sportifs du canton s’est réunie il y a quelques mois, à une époque où il n’y avait ni masque ni distance sociale – une autre vie ! Nous avons parlé de manière approfondie du modèle sportif de notre canton et de la façon dont ce dernier soutient le sport en général au-delà du sport international, déjà bien soutenu. Nous avons parlé non seulement du modèle pour le sport d’élite, mais aussi de la pratique sportive quotidienne, du soutien à l’encadrement sportif, de la filière sport-études et de l’apprentissage.

La commission estime que les moyens alloués au sport sont insuffisants dans le canton et que le budget du service du sport ne suffit pas à faire face à tous les enjeux du domaine. Toutefois, à l’unanimité, elle a décidé de modifier les conclusions du postulat pour éviter d’opposer sport et culture, dont la place respective doit être accordée de manière égale dans le canton. Nous proposons donc, à l’unanimité, la prise en considération partielle du postulat, avec la modification du point d) qui demande au Conseil d’Etat quel est le modèle sportif souhaité pour le canton et comment il entend le mettre en place et du point f) qui demande au Conseil d’Etat d’envisager d’augmenter de manière très conséquente le budget du Service de l’éducation physique et du sport (SEPS), afin de permettre, par exemple, d’octroyer une somme similaire au domaine de la culture. Je vous remercie de suivre la commission et de prendre en considération partiellement le postulat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Sergei Aschwanden (PLR) —

Je remercie M. le conseiller d’Etat Leuba d’avoir pris le temps de venir en séance de commission. Comme l’a dit la rapportrice, à cette époque le Conseil d’Etat était en pleine crise COVID-19 et le matin même avait lieu la conférence de presse annonçant le semi-confinement général. Je comprends donc que le sujet n’ait pas été considéré comme prioritaire.

Par ce postulat, je n’attaque ni la musique, ni la culture, ni les efforts de l’Etat. Bien au contraire, ils sont entièrement justifiés et ne doivent pas faiblir. Il ne faut pas opposer sport et culture, mais les lier. Pourquoi ce qui est valable pour l’un ne l’est-il pas pour l’autre ? J’ai déposé nombre d’objets à ce sujet. En effet, le canton est à la pointe concernant l’administration du sport international, avec la forte présence des fédérations internationales, ce dont je le félicite. Cependant, le discours est tout autre lorsque nous abordons la thématique du sport vaudois concernant tant les moyens alloués au SEPS ¾ un peu plus de 8 millions de francs ¾ que les structures d’accompagnement sportif ¾ sport étude, trois heures hebdomadaires de sport à l’école, le manque de salles de sport, etc. Avec la nouvelle loi sur les jeux d’argent qui vient d’être avalisée par le Grand Conseil, un montant supplémentaire de 6 millions de francs est alloué à des thématiques liées au sport, sous validation du Conseil d’Etat. Il en va de même pour la culture : avec la mise en place de la nouvelle loi, la culture engrange 1 million de francs supplémentaires, alors que le sport maintient ses montants. Cherchez l’erreur ! A l’heure où l’on parle toujours plus de santé par la pratique du sport, il est légitime de se demander si les mêmes efforts sont faits pour le sport que pour la culture. Je parle bien de l’action du canton, non de celle de telle ou telle fondation. Si l’on tient compte des deux fondations qui redistribuent les bénéfices de la Loterie romande dans le canton de Vaud, les subsides versés par la Fondation d’aide sociale et culturelle à la culture sont très largement supérieurs aux moyens financiers dévolus à la fondation Fonds du sport vaudois. Mais là n’est pas mon propos. C’est bien l’action de l’Etat financée par l’impôt qui m’intéresse, dans le but de professionnaliser l’enseignement dans le milieu sportif. Lors du dépôt de mon intervention, j’avais donné l’exemple du canton de Genève et des montants qui y sont investis par l’Etat. Il y a quelques semaines, je me suis rendu dans le canton d’Argovie, considéré comme une référence pour l’encadrement des sportifs d’élite, y compris la relève. Rien que pour le sport de haut niveau, le canton verse 1,5 million de francs. En comparaison, le canton de Vaud ne verse aucun montant ; 8000 francs sont budgétés pour offrir un cadeau à nos champions suisses, ce qui représente environ 60 francs par athlète. Cherchez l’erreur ! De plus, les cantons de Genève et d’Argovie ont mis en place un plan directeur du sport cantonal. A l’heure où je vous parle, notre canton n’en a pas élaboré. Pour un canton qui se prétend à la pointe de la politique sportive, l’approche me paraît légère. J’ajoute qu’un concept pour le sport de haut niveau, à la suite du postulat Martinet, nous avait été promis pour le courant 2020, puis pour fin 2020. Nous sommes bientôt à la mi-2021 sans avoir reçu de réponse au postulat. Cherchez l’erreur ! Pour cette raison, avant d’éventuellement amender le budget 2022 pour un financement ou un cofinancement des bourses, voire l’attribution d’une subvention par l’entremise du budget cantonal, je vous encourage vivement à soutenir la prise en considération partielle de mon postulat. Je vous remercie de votre attention, et vive le sport !

M. Sébastien Cala (SOC) —

Les problématiques soulevées par notre collègue Aschwanden sont d’importance pour l’avenir du sport vaudois. Si la comparaison avec le monde culturel n’est pas forcément la voie que je préconise, force est de constater que le texte va au-delà d’une simple comparaison entre le traitement accordé à la culture et au sport par le Conseil d’Etat. Comme l’ont relevé M. Aschwanden et Mme Joly, la commission a souhaité aller plus loin et questionner le Conseil d’Etat sur sa vision politique du sport à long terme. Le système sportif actuel, basé essentiellement sur le bénévolat, arrive à saturation. Les attentes de la société vis-à-vis des monitrices et moniteurs, des dirigeantes et dirigeants bénévoles ne sont plus forcément en adéquation avec notre modèle sportif. Il est de notre devoir de réfléchir à développer les structures actuelles afin d’améliorer l’encadrement des plus de 180'000 membres que comptent les clubs sportifs vaudois. C’est pourquoi je vous invite à soutenir ce postulat.

M. Patrick Simonin (PLR) —

J’ai fait partie de la commission et suis membre d’associations sportives. Nos discussions se sont en effet tenues la veille du semi-confinement et le constat était déjà d’augmenter sensiblement, voire de doubler le budget du SEPS. Depuis le début de la crise sanitaire, le sport associatif souffre. En silence, il fait le dos rond et nombre de clubs ou associations sont entre parenthèses ou en situation financière difficile. Si cela ne fait pas grand bruit, c’est certainement dû à la pudeur de ce monde bénévole qui pense que d’autres souffrent plus. En effet, le milieu sportif vaudois repose sur ce socle d’engagement spontané. Les bénévoles s’investissent sans compter, depuis longtemps, dans le secteur associatif. Toutefois, ce socle vacille et les vocations se raréfient. Actuellement, le temps est consacré surtout à sa situation familiale et professionnelle. Les premiers signes de fusions, retraits d’équipes, pertes de membres, caisses vides se manifestent et, assurément, le prochain panorama du sport vaudois sera moins clinquant, car le lent déclin des bénévoles figurait déjà dans sa dernière édition. Constat actuel : les aides fédérales liées au COVID-19 ont été les plus généreuses pour ceux qui ont surmonté la montagne de documents à remplir. Les aides cantonales via les associations ont été plus parcimonieuses et surtout nettement insuffisantes pour les clubs et associations qui ont des charges d’entretien d’infrastructures ou de location de locaux, ainsi que des prêts à rembourser ¾ c’est courant dans notre canton. Ces montants sont assurés habituellement par des manifestations qui n’ont pas eu lieu. Par ailleurs, le fait d’avoir pris les deux tiers de l’aide cantonale au fonds du sport a fait que des demandes de financement de matériel n’ont pas pu être honorées par celui-ci. Cela étaye le fait que je soutiens de manière d’autant plus énergique la proposition « d’augmenter de manière très conséquente le budget du SEPS. » Il faut bien avouer que le montant actuel est dérisoire au regard de l’importance donnée au sport par notre canton, en paroles et sur papier glacé. Cela permettra de donner rapidement de nouveaux coups de pouce à des bénévoles qui en ont grandement besoin même s’ils ne se font pas entendre, par pudeur. Je vous remercie de votre attention et, d’avance, de soutenir partiellement, comme présenté, le postulat.

M. Eric Sonnay (PLR) —

Je renonce à ma prise de parole, tout ayant été dit, mais je vous invite à prendre le postulat partiellement en considération.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat partiellement en considération à l'unanimité.

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