21_REP_34 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Chantal Weidmann Yenny et consorts au nom Groupe PLR - Vaccination des personnes âgées : qui fait quoi, comment ? (21_INT_14).
Séance du Grand Conseil du mardi 30 novembre 2021, point 20 de l'ordre du jour
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Je fais référence à la réponse à la question 2 : « Une fois la personne contactée et qu’elle a accepté d’être vaccinée, comment s’assure-t-on qu’elle puisse avoir un rendez-vous et qu’elle puisse s’y rendre ? » On nous dit que les personnes qui n’ont pas accès à Internet peuvent contacter la hotline vaccination. Oui, elle existe, mais le problème actuel est que, si certains ont une réponse en deux minutes, d’autres poireautent dix, vingt, voire trente minutes. L’expérience montre que, quand vous avez 75 ans et plus, vous n’attendez pas une éternité au téléphone. Or, celui qui devrait prendre votre appel ne connait pas votre âge. La hotline fonctionne, mais il ne faut donc pas la présenter comme étant l’alternative miracle à Internet ; Internet c’est mieux ! Je tenais à le dire, car plusieurs personnes âgées, lors de mes consultations, ont fait des commentaires aigres à ce sujet.
Une autre phrase ne parait pas très claire : « Si le contact se fait par le biais du médecin traitant, celui-ci fixe le rendez-vous. » C’est donc le médecin traitant qui doit aller sur Internet pour prendre le rendez-vous ? Ou cette réponse du Conseil d’Etat date encore de l’époque où les médecins pouvaient vacciner, alors même qu’il me semble avoir vu passer une directive du médecin cantonal qui souhaitait que les médecins ne vaccinent plus, mais laissent faire les structures que l’Etat a mises sur pied ? Que veut dire exactement cette phrase ? Cela a une certaine importance pour la compréhension de la suite de la prise en charge des gens.
Monsieur le député, à quelle phrase faites-vous référence ?
Je fais référence à la phrase suivante, à la réponse 2, « Si le contact se fait par le biais du médecin traitant, celui-ci fixe le rendez-vous. » Si ce texte a été écrit avant la directive du médecin cantonal qui demande aux médecins de ne plus vacciner, je comprends que c’est le médecin qui prenait rendez-vous pour vacciner le patient. Or, maintenant ce n’est plus le cas. Je ne trouvais pas cette phrase très claire.
En effet, cette réponse a été rédigée au mois de juin 2021 ; nous étions dans un tout autre monde, dans le pic du dispositif de vaccination du canton pour les premières et deuxièmes doses telles qu’on les administrait à ce moment-là et passablement de cabinets médicaux vaccinaient. Vous faites référence à une communication de l’Office du médecin cantonal faite en concertation avec la Société vaudoise de médecine (SVM), puisque les médecins en cabinet sont également arrivés à la conclusion que c’était extrêmement compliqué et difficile à faire, pour des questions organisationnelles et de logistique. Il a donc été convenu avec la SVM que quelques cabinets continueraient à vacciner, en particulier des cabinets de médecine générale qui l’ont décidé, mais il y en a désormais très peu dans le canton, car c’était trop compliqué pour des dizaines d’autres cabinets qui l’avaient fait pendant les premières phases. Ce texte date donc du mois de juin et l’actualité n’est plus de mise. Ce sera d’ailleurs le cas pour tout un tas d’interpellations qui suivent, qui ont été déposées à des moments X ou Y de la crise sanitaire, et dont la réponse n’est plus d’actualité.
Concernant la hotline, nous sommes totalement conscients qu’il est difficile de répondre à tout le monde dans des temps jugés acceptables. Toutefois, on ne peut pas engager 300 personnes pour répondre à ces téléphones. La capacité augmente et on a même fait appel à des prestataires externes, car nous sommes face à un pic de téléphones en lien avec l’administration de la troisième dose. Celle-ci concerne des personnes plus âgées, qui sont moins à l’aise avec Internet, et qui font appel à la hotline pour prendre leur rendez-vous. Certes, il y a de l’attente ; c’est un constat que l’on fait dans tous les cantons, parce qu’on ne peut pas engager 1000 personnes pour faire face aux milliers d’appels quotidiens. On essaie de mettre en place les systèmes d’attente les plus rapides, mais le système n’est pas parfait ; j’en conviens.
Cette interpellation a été déposée en début d’année, au tout début de la mise en place du processus de vaccination de la population vaudoise. Depuis, il a été communiqué de manière régulière sur les moyens et les sites de vaccination possibles. L’ouverture de ces derniers, les différents partenaires avec les cabinets médicaux et les pharmacies, la vaccination dans les EMS et la vaccination à domicile au plus près des personnes par des équipes mobiles sont à saluer. Les centres de vaccination mobiles dans plusieurs communes ont également été un très grand succès. Toutes ces démarches ont permis aux personnes de 65 ans et plus convaincues par le vaccin de se faire administrer les deux doses.
J’ai une question complémentaire : vu le contexte actuel et suite au communiqué du 25 novembre dernier indiquant la possibilité pour le personnel de santé actif dans les unités sensibles de se faire vacciner, pourquoi cette opportunité n’est-elle offerte qu’à l’ensemble du personnel hospitalier et non à l’ensemble du personnel soignant, par exemple celles et ceux qui travaillent dans les EMS et les soins à domicile ? Je remercie le Conseil d’Etat pour les démarches entreprises et la mise en place des infrastructures nécessaires pour les deux premières doses, ainsi que l’immense travail des acteurs impliqués.
Après les paroles de Mme Weidmann Yenny, je voudrais – je déclare mes intérêts : je suis présidente de l’Association pour la santé, la prévention et le maintien à domicile (ASPMAD) et membre du conseil d’administration de l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD) – remercier Mme Ruiz et ses services pour avoir permis aux soins à domicile de faire les vaccins à domicile. C’est quelque chose qui a été très apprécié. La troisième dose est prévue depuis aujourd’hui, ou ces prochains jours. Les directeurs de soins à domicile ont beaucoup apprécié la confiance que vous leur avez accordée.
Madame Weidmann Yenny, s’agissant de l’ordre de priorité, nous sommes de nouveau dans une situation tendue, le temps que le dispositif monte en puissance, mais je peux vous assurer que les équipes travaillent jour et nuit pour monter le dispositif de manière extrêmement forte. Le choix fait consiste à commencer par la recommandation de l’Office fédéral de la santé publique, soit d’administrer la troisième dose aux personnes de plus de 65 ans, qui courent le plus de risques. Comme je l’ai dit publiquement, cela s’ouvrira à une population plus jeune le plus vite possible et nous communiquerons très prochainement là-dessus. Mais nous avons fait un choix, parce qu’il y a des besoins très importants, en particulier dans les unités de soins intensifs. Nous avons donc choisi de reprendre l’ordre de priorité qui avait été le nôtre au moment de l’administration de la première dose et de donner cette possibilité avec quelques jours d’avance au personnel soignant dans les hôpitaux qui travaillent dans des unités critiques. C’est dans les unités de soins intensifs que la demande est la plus forte, et que l’absentéisme – il est criant partout, dans les EMS, les OSAD ou les CMS – est le plus aigu et le plus difficile à gérer pour des équipes, sans devoir sortir des gens du bloc opératoire. C’est pour cela que, à partir du 29 novembre, ces unités – dans des unités en oncologie où il y a beaucoup d’absentéisme, des personnes vaccinées tombent malades du fait de la diminution de l’immunité après 6 mois – sont concernées. La communication va arriver très prochainement : je peux vous assurer que le reste du personnel soignant sera très vite appelé à pouvoir être vacciné avec cette troisième dose.
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