22_INT_168 - Interpellation Sonya Butera et consorts au nom du groupe PS du Grand Conseil - Une résiliation résiliente (Développement).
Séance du Grand Conseil du mercredi 14 décembre 2022, point 16 de l'ordre du jour
Texte déposé
Deux récentes études longitudinales (2021, 2022) effectuées par l’Office fédéral de la statistique (OFS) révèlent que plus de 20% des jeunes ayant débuté une formation professionnelle initiale résilient leur contrat en cours de formation, dont près de 5% qui mettent fin à plus d'un contrat. La grande majorité de ces jeunes ré-entrent en formation professionnelle : 55% changent de profession, 45% continuent dans la même voie.
CFC en trois ou quatre ans, en voie duale ou en école, AFP, ce phénomène touche tous les modes de formation professionnelle initiale et toutes les durées d'enseignement; les disparités relevent plutôt du domaine d'activité. Ces résiliations de contrat d'apprentissage (RCA) surviennent principalement entre le 4ème et le 12ème mois de la première année de formation professionnelle. Les motifs invoqués varient, allant de l'erreur d'orientation ou du mauvais choix de l'entreprise au conflit de personnes ou à un déficit dans l'encadrement.
Si les cohortes étudiées par l'OFS ont certes été "touchées" par la pandémie, il est à signaler que l'ampleur du phénomène avait déjà été relevée en 2016 par l'Observatoire suisse de la formation professionnelle.
La bonne nouvelle est que les deux cohortes étudiées par l'OFS affichent un taux de qualification de l'ordre de 90%a, la majorité des personnes ré-entrées en formation obtiennent leur certification. Ce résultat est réjouissant puisque les personnes sans certification du secondaire II sont à risque de décrochage professionnel.
Si les données vaudoises de ces deux études rappellent à notre souvenir l'amélioration du taux de réussite des jeunes vaudois.e.s aux examens de fin d'apprentissage annoncée par le Conseil d'Etat (FAO 93), les constats concernant les RCA vaudois interpellent. En effet, dans notre canton, les taux RCA sont systématiquement supérieurs à la moyenne suisse, notamment en ce qui concernent les formations débouchant sur un CFC en 4 ans.
Dans son programme de législature, le Conseil d'Etat annonce son intention de soutenir la formation professionnelle initiale. Cette même volonté a été exprimée à de nombreuses reprises par le Grand Conseil.
Dans le souci d'assurer les meilleures conditions d’apprentissage aux jeunes qui s’engagent dans cette voie, les signataires remercient d’avance le Conseil d'Etat pour ses réponses.
- Depuis quand cette tendance aux taux élevés de RCA dans notre canton relevée par ces deux études se confirme-t-elle ?
- Le Conseil d'Etat a-t-il identifié les causes possibles de ce taux élevé de RCA dans notre canton; le cas échéant, compte-t-il les investiguer ?
- Sachant que la majorité des RCA surviennent au cours de la première année, quels sont les dispositifs de soutien et de suivi existant actuellement pendant cette première année, ainsi qu'avant le début de l'apprentissage ?
- Quels leviers le Conseil d'Etat compte-t-il activer pour diminuer les RCA ?
Pense-t-il notamment renforcer les liens entre la famille, l'école professionnelle, les commissaires et les entreprises formatrices ? - Quels sont les accompagnements mis en place lors d'une RCA, y compris en cas de non ré-entrée en formation ?
a. NB : avec un taux légèrement inférieur pour les AFP
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Muriel Thalmann | SOC |
Sylvie Pittet Blanchette | SOC |
Carine Carvalho | SOC |
Valérie Induni | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Hadrien Buclin | EP |
Laurent Balsiger | SOC |
Claude Nicole Grin | VER |
Sandra Pasquier | SOC |
Valérie Zonca | VER |
Sébastien Cala | SOC |
Blaise Vionnet | V'L |
Marc Morandi | PLR |
Felix Stürner | VER |
Cédric Roten | SOC |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Julien Eggenberger | SOC |
Nathalie Jaccard | VER |
Alexandre Démétriadès | SOC |
Oriane Sarrasin | SOC |
Aurélien Demaurex | V'L |
Claire Attinger Doepper | SOC |
Denis Corboz | SOC |
Monique Ryf | SOC |
Géraldine Dubuis | VER |
Romain Pilloud | SOC |
Isabelle Freymond | IND |
Didier Lohri | VER |
Jean Tschopp | SOC |
Céline Misiego | EP |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe taux de réussite des jeunes Vaudoises et Vaudois aux examens de fin d’apprentissage est à la hausse. C’est une nouvelle réjouissante, puisque les personnes sans certification du secondaire II sont plus exposées au risque de décrochage professionnel. Récemment, deux études longitudinales menées par l’Office fédéral de la statistique (OFS) révèlent que dans notre canton un quart des jeunes ayant commencé une formation professionnelle initiale résilient leur contrat en cours de formation. Les données montrent aussi que certains d’entre eux résilient plus d’un contrat. Bonne nouvelle : près de 80 % de ces jeunes recommencent une formation et la plupart d’entre eux obtiennent in fine une qualification professionnelle. Les résiliations touchent tous les modes de formation professionnelle initiale et toutes les durées d’enseignement — CFC en trois et quatre ans en voie duale et en école, ainsi que les AFP — et leur ampleur varie surtout en fonction du domaine d’activité.
Dans notre canton, les taux sont systématiquement supérieurs à la moyenne suisse, notamment pour les formations débouchant sur un CFC en quatre ans. Ce phénomène n’est pas nouveau, car d’importants taux de résiliation avaient déjà été relevés en 2016 par l’Observatoire suisse de la formation professionnelle. Notre plénum est habitué à scruter les échecs vaudois sur le plan du gymnase en première année et à remettre en question l’orientation scolaire à ce moment. Il me semble aussi opportun de se pencher sur le taux assez important de résiliation de contrats d’apprentissage chez les jeunes qui ont choisi la voie de formation professionnelle initiale, d’où mon interpellation qui pose une série de questions pour connaître le positionnement du Conseil d’Etat face à ce phénomène. Je me réjouis d’avance d’entendre ses réponses.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.