24_HQU_1 - Question orale Laure Jaton - Face à la souffrance du personnel de l’ERACOM, des mesures urgentes ne sont-elles pas nécessaires ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 23 janvier 2024, point 3.3 de l'ordre du jour

Texte déposé

La presse s’est faite l’écho, en fin d’année, de dysfonctionnements graves à l’ERACOM. En mars 2022, un rapport de l’inspection du travail identifiait 10 facteurs de risques psychosociaux, suite auquel un plan d’action a été présenté aux enseignant·e·s par le Directeur de la DGEP.

Mais après une année, le service de l’emploi n’a pas constaté d’amélioration.

En décembre 2023, la DGEP répond que « la plupart des mesures prévues sont déjà en place ». Comment expliquer alors que les souffrances au travail perdurent ?

La DGEP ajoute que « certaines de ces mesures ne pourront produire leurs effets qu’à long ou moyen terme ». Que se passe-t-il en attendant ? L’Etat demande-t-il à son personnel de serrer les dents ?

Au vu de ce qui précède, j’ai l’honneur de poser la question suivante :

Face à une souffrance du personnel de l’ERACOM, qui dure depuis des années et qui a encore été exprimée fin 2023, un traitement d’urgence n’est-il pas nécessaire, allant au-delà de la simple mise en œuvre des mesures et de l’attente de leurs effets à long terme ?

Transcriptions

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M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Département de l’enseignement et de la formation professionnelle

Mme Laure Jaton (SOC) —

Question orale Laure Jaton – Face à la souffrance du personnel de l’ERACOM, des mesures urgentes ne sont-elles pas nécessaires ? (24_HQU_1)

La presse s’est fait l’écho, en fin d’année, de dysfonctionnements graves à l’Ecole romande d’arts et de communication (ERACOM). En mars 2022, un rapport de l’inspection du travail identifiait dix facteurs de risques psychosociaux, suite auquel un plan d’action a été présenté aux enseignant·e·s par le directeur de la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP).

Mais après une année, le service de l’emploi n’a pas constaté d’amélioration.

En décembre 2023, la DGEP répond que « la plupart des mesures prévues sont déjà en place ». Comment expliquer alors que les souffrances au travail perdurent ?

La DGEP ajoute que « certaines de ces mesures ne pourront produire leurs effets qu’à long ou moyen terme ». Que se passe-t-il en attendant ? L’Etat demande-t-il à son personnel de serrer les dents ?

Au vu de ce qui précède, j’ai l’honneur de poser la question suivante : face à une souffrance du personnel de l’ERACOM, qui dure depuis des années et qui a encore été exprimée fin 2023, un traitement d’urgence n’est-il pas nécessaire, allant au-delà de la simple mise en œuvre des mesures et de l’attente de leurs effets à long terme ?

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

L’ERACOM connaît, depuis plusieurs années, une situation délicate avec une succession de changements au niveau de la direction et un climat manifestement clivé au niveau du personnel et de l’école. En effet, deux types de témoignages nous sont récemment parvenus. Certains sont critiques, voire défiants, face aux personnes en charge. D’autres, à l’inverse, soutiennent clairement la direction ainsi que les actions entreprises dans le cadre des réformes que l’ERACOM doit mener, réformes nécessaires pour mettre l’ensemble des filières en conformité avec les plans d’étude fédéraux. Au niveau du climat de travail, un audit du Service de l’emploi, désormais Direction générale de l’emploi, a eu lieu en 2022. Il a permis de mettre en lumière les améliorations possibles au travers de cinq thématiques : instruments de travail ; structure de l’entreprise – information, communication, coopération et participation – relations sociales supérieures hiérarchiques ; situation économique et changements dans l’entreprise.

En mai 2022, en collaboration avec la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP), la direction de l’école a présenté un plan d’action au personnel. Deux rapports de suivi de la Direction générale de l’emploi ont été rendus en mars et octobre 2023. Ils ont conclu que la plupart des mesures prévues sont déjà en place et que d’autres doivent encore être déployées, conformément aux engagements de la direction. On ne peut donc affirmer, comme le fait Mme Jaton, que le Service de l’emploi n’aurait pas constaté d’améliorations une année après. Cela dit, au vu de l’ampleur des réformes à conduire au sein de l’école, nous confirmons que certaines de ces mesures ne pourront produire leurs effets qu’à moyen, voire long terme. C’est le cas par exemple du document adopté par l’ensemble du personnel de l’ERACOM portant sur la vision, le positionnement et les valeurs de l’école.

En conclusion, le département prend au sérieux le sentiment du personnel enseignant qui souhaite un meilleur climat de travail. Parallèlement, il soutient également la direction dans sa volonté d’améliorer la situation en garantissant une formation de qualité aux élèves. La DGEP continuera ainsi de suivre la poursuite du plan d’action établi. Ce soutien se prolongera au-delà du départ de l’actuel directeur âgé de 65 ans, qui a fait valoir son droit à la retraite à compter du 31 juillet 2024. Son poste sera prochainement mis au concours dans le cadre d’une procédure ouverte.

Mme Laure Jaton (SOC) —

D’après le Conseil d’Etat, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures. Pour être en contact régulier avec des enseignantes et des enseignants de l’ERACOM, je peux vous confirmer qu’il ne s’agit pas tout à fait de la situation qu’ils et elles me dépeignent. En effet, certains enseignants ne se sentent pas entendus par la hiérarchie et continuent de subir un climat de travail difficile. Je m’interroge dès lors sur les impacts de cette situation sur les étudiantes et étudiants. Il n’y a pas de miracle, un dysfonctionnement dans les équipes professorales et de direction entraine une ambiance délétère dans l’institution, ce qui a immanquablement un impact sur l’enseignement. Les élèves sont confrontés à des enseignants en burn out qui ne sont pas remplacés. Ces élèves apprennent le départ de certains enseignants pour d’autres établissements, d’où ma question complémentaire : dans la gestion de ce dossier, est-ce que le corps estudiantin de l’ERACOM a été pris en considération ? Par exemple, les étudiantes et étudiants ont-ils été entendus ou ont-ils pu témoigner ?

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Dans le cadre de la réponse à la question, j’ai déjà répondu aux propos de Mme la députée. En revanche, j’ai bien rencontré l’année passée un groupe d’étudiants et d’enseignants ainsi que la direction, ce qui m’a permis de me faire ma propre idée, tout en sachant que celle-ci n’est pas définitive puisque je n’ai vu qu’un échantillon des personnes que je viens de citer.

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