25_HQU_20 - Question orale Circé Fuchs - Quelle lutte contre le frelon asiatique ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 11 mars 2025, point 7.7 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le frelon asiatique est arrivé dans nos contrées et s’y est propagé depuis 2023. Il s’est installé au bord du Léman, notamment, dans la région de Blonay-Saint-Légier mais aussi à Saint-Gingolph.
L’Etat du Valais vient de renforcer sa lutte contre cet ennemi de nos abeilles mellifères avec la pose de pièges dans les districts du Chablais valaisan, des spécialistes seront formés et des émetteurs radio placés sur des frelons capturés. Et ceci depuis mi-mars afin que les jeunes reines ne puissent plus s’envoler et établir de nouvelles colonies. Afin que cette lutte soit efficace, il faut une synergie de l’ensemble des acteurs mais aussi des différents cantons.
Sachant que le Rhône n’est pas une frontière infranchissable, qu’entend faire le Conseil d’Etat pour participer à cette lutte contre cet insecte et ainsi réduire son impact sur notre agriculture et la biodiversité ?
Transcriptions
Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité
Question orale Circé Fuchs – Quelle lutte contre le frelon asiatique ? (25_HQU_2)
Le frelon asiatique est arrivé dans nos contrées et s’y est propagé depuis 2023. Il s’est installé au bord du Léman, notamment, dans la région de Blonay-Saint-Légier mais aussi à Saint-Gingolph.
L’Etat du Valais vient de renforcer sa lutte contre cet ennemi de nos abeilles mellifères, avec la pose de pièges dans les districts du Chablais valaisan. Des spécialistes seront formés et des émetteurs radio seront placés sur des frelons capturés, et ce, depuis mi-mars afin que les jeunes reines ne puissent plus s’envoler et établir de nouvelles colonies. Afin que cette lutte soit efficace, il faut une synergie de l’ensemble des acteurs, mais aussi des différents cantons.
Sachant que le Rhône n’est pas une frontière infranchissable, qu’entend faire le Conseil d’Etat pour participer à cette lutte contre cet insecte et ainsi réduire son impact sur notre agriculture et la biodiversité ?
Retour à l'ordre du jourLe Canton de Vaud suit l'évolution du frelon asiatique depuis plus de quatre ans. La Direction générale de l'environnement a conclu en 2019 déjà une convention de prestation avec le centre info fauna et le professeur Daniel Cherix pour suivre la progression de l’espèce, collaborer avec les cantons voisins, participer au groupe de pilotage national sur les espèces exotiques envahissantes et tester en collaboration avec Apiservice et la Fédération vaudoise d'apiculture les premières mesures de recherche et de destruction des nids.
En 2024, près de 200 nids ont été détruits dont 75 % par des apiculteurs volontaires. La protection civile a également été impliquée et mobilisée pour ces exercices. Des spécialistes formés en 2024 à l'utilisation des émetteurs et l'élimination des nids seront rejoints par d'autres en 2025 avec un soutien financier cantonal. La France, où l'espèce est durablement installée depuis 2023, s'est dotée d'un plan national en 2024, visant à réduire la pression des frelons asiatiques sur les ruchés et sur la biodiversité, notamment par le piégeage des reines fondatrices au printemps et la protection des ruchers en fin d'année.
En Suisse, le piégeage généralisé n'est pas conseillé en raison de son efficacité incertaine et de son impact sur d'autres insectes indigènes. Et afin de mieux évaluer cette méthode, des tests et des suivis sont désormais en en cours dans quelques cantons pilotes, dont le Valais. Des pièges sont à nouveau prévus dans le Chablais valaisan en 2025. Le canton de Vaud s'associe également aux efforts de ce canton avec la pose de pièges sélectifs et le suivi de leur efficacité. La campagne de piégeage-test devrait débuter dans le canton de Vaud aux environs du 15 mars et près de 150 apiculteurs se sont déjà inscrits pour cette première campagne dont les résultats seront évalués cet été.
En parallèle, en 2025, la Direction générale de l'environnement va reconduire et renforcer – pour 4 ans – le mandat du professeur Daniel Cherix pour lui permettre d'assurer le suivi scientifique du test, le suivi général de la progression de l'espèce et assurer une partie de la coordination en matière de lutte qui reste de la responsabilité des propriétaires. La Direction générale de l'environnement participera également, à hauteur de quelques dizaines de milliers de francs, à la formation de nouveaux spécialistes à l'acquisition de matériel demandé pour la recherche et la destruction de nids. Enfin, un plan d'action frelon est en cours de préparation et sera présenté à la Fédération vaudoise des sociétés d'apiculteurs au printemps.