22_LEG_116 - EMPD EMPD accordant au Conseil d'Etat un crédit d’ouvrage de CHF 10'900'000.- pour financer des travaux d’aménagement et la création de bandes cyclables sur la RC 401-B-P entre Grandson et Vaumarcus (1er débat).

Séance du Grand Conseil du mardi 9 mai 2023, point 16 de l'ordre du jour

Documents

• Rapport de la commission (22_LEG_116) - Pierre-Alain Favrod
• Texte adopté par CE - EMPD RC401 - Grandson-Vaumarcus - publié

Transcriptions

La Loi cantonale du 10 décembre 1991 sur les routes prévoit que les constructions et corrections de routes cantonales dont le coût de réalisation excède le million de francs sont ordonnés par décret du Grand Conseil. Le présent projet se situe dans le Nord vaudois, entre Grandson et la limite territoriale vaudoise avec le canton de Neuchâtel à Vaumarcus (RC 401). Il s’étale sur le 7,7 km et n’a pas fait l’objet d’entretien lourd depuis le début des années 2000. De plus, il a le gabarit nécessaire pour inclure une stratégie vélo en totalité dans le domaine sans expropriation de tiers. La chaussée très généreuse sur ce tronçon permet de créer des bandes cyclables de 1,8 mètre, tout en préservant les voies de circulation pour les transports individuels motorisés, les poids lourds et les transports publics. Ce tronçon traverse trois villages : Onnens, Corcelles-près-Concise et Concise. La méthode utilisée pour les travaux sera un rabotage de 8 cm sur l’ensemble du tronçon, pour ensuite reconstruire deux couches : une de liaison et une de roulement. Des matériaux recyclés seront incorporés dans la couche de liaison. La durée des travaux est prévue sur deux ans, avec un axe toujours ouvert à la circulation, tout en assurant la sécurité des ouvriers et la fluidité du trafic. La commission vous recommande à l’unanimité d’accepter ce crédit d’ouvrage de 10,9 millions.

La discussion sur l’entrée en matière est ouverte.

Suite aux explications données par les membres de la commission, le groupe PLR a pris acte que les travaux d’entretien et d’aménagement de la RC 401 s’étalent sur 7,7 km. Ces travaux d’entretien sont réalisés en totalité sur le domaine public, sans expropriation de tiers et sans enquête publique. Les tronçons 1, 2 et 3, d’une largeur de 9 mètres, seront réalisés avec deux bandes cyclables de 1,50 mètre, sans perte de surface d’assolement. Le tronçon 4, d’une largeur de 9,6 mètres, sera réalisé avec deux bandes cyclables de 1,80 mètre. Ces travaux n’ont pas d’effets directs sur les communes concernées. En conclusion, le groupe PLR est favorable à ces travaux d’entretien et d’aménagement de la RC 401 ; il soutiendra les articles et l’entrée en matière.

La seule chose qui manque est de savoir s’il y a un contact – j’imagine que cela a été fait – entre Neuchâtel et Vaud. Les deux cantons ont-ils les mêmes préoccupations ?

Ce projet est positif dans le sens où il permet notamment la création d’aménagements cyclables ; cet élément est indiqué dans le titre du rapport. Il faut aussi relever que l’aménagement cyclable dont il est ici question reste minimal : ce sont uniquement des bandes cyclables d’une largeur de 1,8 mètre – largeur réglementaire – mais qui n’impliquent pas de séparation des trafics, ce qui est un réel problème dans la mesure où la vitesse ordinaire sur le tronçon en question est de 80 km/h, puisqu’il est hors localité, et donc le différentiel de vitesse sera malheureusement grand. Le problème est d’autant plus marqué que, d’une part, le tronçon est intégré dans la stratégie vélos cantonale qui, conformément à la Loi fédérale sur les voies cyclables entrée en vigueur en ce début d’année, impose une séparation des trafics dans la mesure du possible, c’est-à-dire la création de pistes cyclables et non de bandes cyclables. D’autre part, ce trajet se trouve également sur les voies de SuisseMobile utilisées par passablement de cyclistes – des cyclistes journaliers, mais aussi des cyclistes « sportifs » ou « touristiques » qui choisiraient les voies indiquées par SuisseMobile.

Le groupe des Verts ne va pas s’opposer à ce projet de décret. Toutefois, il déplore l’absence de toute séparation des trafics, bien que le différentiel de vitesse soit si important, à la fois pour la sécurité des usagères et usagers de la route, y compris les automobilistes, car il est plus simple de conduire quand il y a une séparation effective des trafics, mais aussi pour des questions touristiques. C’est un bel endroit et il est dommage que les touristes qui viendront dans notre canton pour faire du vélo, y découvrir nos magnifiques routes et nos magnifiques paysages se retrouvent sur une route sur laquelle ils se sentent en danger avec des véhicules circulant à 80 km/h à leur côté. On peut espérer qu’il y ait une effective séparation du trafic dans les prochains projets du Conseil d’Etat, comme la loi fédérale l’exige.

Monsieur Cardinaux : oui, les travaux sont coordonnés avec le canton de Neuchâtel et il y aura une continuité des bandes cyclables.

Pour rebondir sur les propos de M. Raedler, on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. On est face à un secteur relativement étroit et, aujourd’hui, il y a encore moins d’aménagements. Du côté du PLR, nous soutenons les améliorations proposées ici et nous verrons pour la suite s’il y a d’autres choses à faire. Plutôt que regretter de ne pas faire davantage, nous pouvons déjà être contents que des aménagements soient faits pour les cyclistes.

Je ne voulais pas reprendre la parole, mais M. Raedler m’y oblige. Il faut savoir ce qu’on veut. Si on fait du vélo pour le plaisir, on ne se balade généralement pas sur la route cantonale ou sur la route principale, mais on essaie de trouver des chemins alternatifs – c’est ce que je vais lorsque je vais me balader ; j’évite la grand-rue. Ici, nous ne sommes pas face à la volonté d’avoir un trajet pour les gens qui font du tourisme, mais pour les gens qui l’utilisent. Il est normal que ces bandes cyclables soient là et c’est très bien, mais cela ne doit pas aller plus loin.

La discussion est close.

L’entrée en matière est admise à l’unanimité.

Le projet de décret est adopté en premier débat à l’unanimité.

Je demande un deuxième débat immédiat, afin que les travaux puissent commencer dans les meilleurs délais.

Le deuxième débat immédiat est admis à la majorité des trois quarts (110 voix contre 5 et 10 abstentions).

Deuxième débat

Le projet de décret est adopté en deuxième débat et définitivement par 124 voix contre 1 et 1 abstention.