24_HQU_2 - Question orale Marion Wahlen - Quand 3(00) corvidés vont aux champs...

Séance du Grand Conseil du mardi 23 janvier 2024, point 3.5 de l'ordre du jour

Texte déposé

Depuis plusieurs années, les dégâts provoqués par les corvidés sont dénoncés, notamment dans une pétition acceptée par le Grand Conseil en août 2023 sans qu’une réponse y ait été apportée à ce jour.

 

Dans quelques semaines, les premiers semis vont reprendre. Les déprédations causées par ces volatiles mettent en péril la sécurité alimentaire, l’autosuffisance en nourriture pour bétail et diminue le revenu des producteurs.

A noter qu’en 2025, le dernier répulsif protégeant les semences de maïs sera retiré du marché sans qu’une solution homologuée et efficace soit disponible.

Concernant les indemnités allouées jusqu’ici, elles sont très insuffisantes vu l’ampleur des dégâts recensés ces dernières années.

 

Je me permets donc d’aborder à nouveau cet enjeu en posant la question suivante:

 

Quelles mesures a prévu le Conseil d’Etat pour réguler efficacement les corvidés d’ici les premiers semis 2024 et, le cas échéant, indemniser correctement les agriculteurs ?

Transcriptions

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M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité

Mme Marion Wahlen (PLR) —

Question orale Marion Wahlen – Quand 3(00) corvidés vont aux champs... (24_HQU_2)

Depuis plusieurs années, les dégâts provoqués par les corvidés sont dénoncés, notamment dans une pétition acceptée par le Grand Conseil en août 2023 sans qu’une réponse y ait été apportée à ce jour.

Dans quelques semaines, les premiers semis vont reprendre. Les déprédations causées par ces volatiles mettent en péril la sécurité alimentaire, l’autosuffisance en nourriture pour le bétail et diminuent le revenu des producteurs.

A noter qu’en 2025, le dernier répulsif protégeant les semences de maïs sera retiré du marché sans qu’une solution homologuée et efficace ne soit disponible.

Concernant les indemnités allouées jusqu’ici, elles sont très insuffisantes vu l’ampleur des dégâts recensés ces dernières années.

Je me permets donc d’aborder à nouveau cet enjeu en posant la question suivante : quelles mesures a prévues le Conseil d’Etat pour réguler efficacement les corvidés d’ici les premiers semis 2024 et, le cas échéant, indemniser correctement les agriculteurs ?

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Le Conseil d’Etat est conscient des dégâts que les corvidés occasionnent dans notre canton. Comme le corbeau freux, les effectifs de corneille sont tributaires de conditions ou de facteurs pluriels, tels que le nombre de prédateurs naturels et la capacité particulière de ces espèces à s’adapter à l’évolution du territoire, à la présence de l’être humain et à coloniser des milieux densément bâtis ou intensivement exploités. Leur régulation est de fait complexe, les corvidés étant présents en nombre sur l’ensemble du territoire cantonal. Comme le rappelle la question, la piste de la prévention des dégâts par l’usage de produits répulsifs sur les semences se voit désormais réglementée. Des essais alternatifs menés avec Agroscope et Proconseil notamment sont conduits depuis quelques années dans le canton. A ce jour, les premiers résultats ne permettent pas de contenir les dégâts de manière efficace.

Le Conseil d’Etat tient à rappeler les dernières modifications des directives cantonales sur la chasse qui permettent désormais aux chasseurs de tirer des corneilles sur des cultures en période de semis, c’est-à-dire de mi-mars à fin juin, en complément de la période de chasse traditionnelle. 237 corneilles ont ainsi pu être prélevées en 2022. La possibilité de recourir à des moyens artificiels tels que la pose de silhouettes d’oiseux devrait également permettre d’augmenter l’efficience de la régulation des corvidés. Par ailleurs, un montant annuel de 120’000 francs est à disposition depuis 2022 pour indemniser le re-semis d’une culture en cas de dégâts causés par les corvidés. A ce jour, les indemnisations sont tenues de respecter la Loi cantonale sur la faune et sont accordées dans les limites du budget alloué.

Conscient des problématiques vécues par une partie du monde agricole, le Conseil d’Etat établira, au cours du premier semestre 2024, un plan d’action. Ce dernier listera les mesures complémentaires aptes à améliorer la situation, au nombre desquelles une action complémentaire ciblée de régulation, le suivi du développement de méthodes répulsives alternatives aux produits chimiques, en collaboration avec Agroscope et Proconseil, et finalement un soutien accru aux efforts de structuration du paysage agricole permettant potentiellement le renforcement des effectifs des prédateurs naturels.

Mme Marion Wahlen (PLR) —

Je constate que d’ici les prochains semis, rien n’est prévu et que l’on repart pour une nouvelle année de galères, car on ne peut pas l’appeler autrement.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Le Conseil d’Etat prend la situation très au sérieux. Il s’est approché des différents partenaires et il est en train d’analyser les alternatives qui permettraient de trouver non seulement une solution à court terme, mais aussi à moyen et long terme pour permettre aux agriculteurs d’être mieux protégés contre les dégâts commis par les corvidés. Le Conseil d’Etat viendra au premier semestre 2024 avec un plan d’action consolidé.

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