22_REP_152 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Hadrien Buclin et consorts - Nouveau Centre de sécurité de la gare de Lausanne : un projet qui reste entouré de zones d’ombre (22_INT_95).
Séance du Grand Conseil du mardi 2 mai 2023, point 41 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le Conseil d'Etat pour ses réponses à cette interpellation relative au projet de nouveau centre de sécurité à la gare de Lausanne, dont certains aspects sont rassurants. Toutefois, quelques questions restent ouvertes et de trois ordres.
D’abord, sur le plan des procédures, des choses me paraissent toujours un peu étranges. Après avoir consulté des personnes qui connaissent bien les questions de procédure liées à l'aménagement, je continue à m'étonner que le changement d'affectation de la parcelle concernée par le centre de sécurité de la gare et le parking ait pu être effectué si facilement, sachant qu'il s'agissait d'une parcelle ferroviaire qui, normalement, devrait rester dans un usage ferroviaire. De la même manière, toujours sur le plan de la procédure et en lien avec la deuxième question, je me demande s'il est bien cohérent d'affirmer dans la réponse qu'il n'y a pas de changement d'affectation des locaux à opérer, alors même qu'il y a mise à l'enquête. Dans tous les cas, le Conseil d'Etat peut-il confirmer le caractère public de cette mise à l'enquête ? Il s’agit jusqu’ici de questions de procédure au sujet desquelles, selon les personnes bien au fait que j'ai pu consulter, il semblerait que quelque flou subsiste.
Ensuite, je nourris un second sujet d'inquiétude autour de la tentation qu'il pourrait y avoir à utiliser les cellules, voire les salles de garde à vue pour des détentions supérieures à celles prévues initialement. En effet, nul n’ignore le contexte de surcharge carcérale ni la situation inacceptable des détentions à l'Hôtel de police de Lausanne dans des locaux inappropriés dont l’accès à la lumière du jour est très limité.
Enfin, mon troisième sujet de préoccupation relatif à la question environnementale est corrélé au parking en sous-sol qui suppose une très grosse excavation, quelque chose comme 2000 tonnes d'équivalent CO2. Prévoir un parking aussi important est d'autant plus discutable, quand la transformation de la parcelle – si j'ai bien compris – est censée jouer le rôle de compensation écologique pour l'ensemble du projet de la gare de Lausanne. En outre, en 2015, une première mouture du projet était moins nuisible sur le plan environnemental, car prévoyait un parking dans les étages, n’exigeant de fait pas d'excavation et, par conséquent, beaucoup moins de bétonnage. Il m’apparaît que nous pourrions encore réfléchir à réduire les dimensions de ce parking pour réduire l'impact environnemental, voire peut-être à ne pas le prévoir en sous-sol. En conclusion, en lien avec ce dernier élément, j'aimerais soumettre au Grand Conseil une détermination dont la teneur serait la suivante : « Le Grand Conseil souhaite que le Conseil d'Etat en collaboration avec les autres acteurs du projet examine l'opportunité de redimensionner le projet de parking afin d’en réduire l'impact environnemental. »
La discussion sur la détermination est ouverte.
Je remercie le député Buclin pour ses différentes questions complémentaires. L’aspect affectation ne relève pas de la compétence de mon département, mais compte tenu de mes connaissances professionnelles sur le dossier, je me permets de vous répondre. Dans les zones ferroviaires, on peut parfaitement imaginer des activités administratives. C'est le cas aujourd'hui à la gare de Genève, et dans la plupart des gares, raison pour laquelle, le changement d’affectation n'était pas nécessaire dans ce cadre-là. Concernant le caractère public de la mise à l’enquête, cette dernière devrait avoir lieu courant juin. Quant au profil de la cellule et votre crainte de la voir transformée en zone carcérale, cette dernière constitue une cellule de garde à vue, de dégrisement, dans certaines situations. En outre, ces locaux ne seront pas ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je m'engage donc devant vous sur le fait que cette cellule ne sera pas utilisée à d'autres fins.
Enfin, sur la question du parking, on touche à des aspects du projet qui sont portés par un comité de pilotage composé de représentants de différents départements. J'entends vos remarques sur le dimensionnement du parking qui répond néanmoins à un besoin évident qui a fait l’objet d’une réévaluation sur la base des besoins des différentes activités du site en coordination avec le projet plus global de la gare de Lausanne. Quant au reste, je prends note de vos observations. Cela nécessite-t-il une détermination ? Libre à vous de la proposer au vote de ce Parlement.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
La détermination Hadrien Buclin est refusée par 60 voix contre 46 et 5 abstentions.
Ce point de l’ordre du jour est traité.