25_HQU_10 - Question orale Michael Wyssa - Quelles Mesures pour Garantir la Réalisation du Projet Autoroutier de l’Ouest Lausannois ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 11 février 2025, point 3.8 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le nœud routier de Crissier-Bussigny est un point stratégique crucial pour la fluidité du trafic dans la région et la Romandie. Cependant, la décision unilatérale de la Municipalité de Chavannes-près-Renens de dénoncer la convention signée en 2021 avec l’État de Vaud et l’Office fédéral des routes remet en question l'ensemble du projet du nœud autoroutier Écublens-Chavannes-Bussigny-Crissier. De plus, les travaux du tram, s'ils sont encore possibles avec cette décision, vont encore compliquer ce nœud routier, ajoutant des défis supplémentaires à la gestion du trafic. Cette situation inattendue soulève des préoccupations quant à l'impact potentiel sur la circulation et la qualité de vie des habitants.
Quelles mesures le Conseil d'État envisage-t-il de prendre pour garantir la réalisation du projet autoroutier tel que prévu et éviter de pénaliser tout l’Ouest lausannois, notamment pour les projets du PALM, du tram et du BHNS ?
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourQuestion orale Michael Wyssa – Quelles mesures pour garantir la réalisation du projet autoroutier de l’Ouest lausannois ? (25_HQU_10)
Le nœud routier de Crissier-Bussigny constitue un point stratégique crucial pour la fluidité du trafic dans la région et la Romandie. Cependant, la décision unilatérale de la Municipalité de Chavannes-près-Renens de dénoncer la convention signée en 2021 avec l’État de Vaud et l’Office fédéral des routes (OFROU) remet en question l’ensemble du projet du nœud autoroutier Ecublens-Chavannes-Bussigny-Crissier. De plus, les travaux du tram, s’ils sont encore possibles avec cette décision, vont encore compliquer ce nœud routier, ajoutant des défis supplémentaires à la gestion du trafic. Cette situation inattendue soulève des préoccupations quant à l’impact potentiel sur la circulation et la qualité de vie des habitants.
Quelles mesures le Conseil d’État envisage-t-il de prendre pour garantir la réalisation du projet autoroutier tel que prévu et éviter de pénaliser tout l’Ouest lausannois, notamment pour les projets d’agglomération Lausanne-Morges (PALM), du tram et des Bus à haut niveau de service (BHNS) ?
En préambule, permettez-moi de rappeler quelques éléments de contexte. La nouvelle jonction de Chavannes est l’une des pièces du projet de suppression du goulet de Crissier piloté par l’Office fédéral des routes (OFROU). Elle permet de réaliser les objectifs du PALM, qui prévoit notamment un concept d’accessibilité par poches visant à capter le trafic sur l’autoroute pour libérer de l’espace sur les axes routiers locaux au profit du développement des transports publics et de la mobilité active. Après la mise à l’enquête par l’OFROU du projet de suppression du goulet de Crissier en 2018, et face aux nombreuses oppositions ciblant principalement la jonction de Chavannes, l’OFROU, le canton et la commune de Chavannes ont décidé ensemble de retravailler le projet.
Une nouvelle variante de jonction avait été ainsi présentée publiquement par les partenaires en 2021, prévoyant une couverture de la jonction, végétalisée et intégrée dans le paysage et permettant d’offrir aux habitantes et aux habitants, au-dessus de la couverture, un parc public urbain avec des aménagements pour les vélos et les piétons.
Le Conseil d’Etat a pris acte de la décision de la commune de Chavannes-près-Renens. Cette décision unilatérale est tombée alors que l’élaboration d’un exposé des motifs et projet de décret pour financer la part cantonale des travaux de la jonction de Chavannes, ainsi que de très nombreuses mesures d’accompagnement, était à bout touchant. C’est dire que nous ne nous attendions pas à ce retrait soudain d’un partenaire essentiel du projet, signataire d’une convention qui lie la commune à l’Etat et à la Confédération.
À la suite de cette annonce, le Conseil d’Etat a commencé immédiatement le travail d’analyse des conséquences et de leur ampleur à la suite de cette décision, sur le PALM, sur son concept d’accessibilité, sur les mesures infrastructurelles qui y sont prévues, sur les projets urbanistiques aussi, ou encore sur les coûts. Le projet autoroutier pourrait être réalisé comme prévu, mais il est encore trop tôt pour le dire. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a récemment octroyé la décision d’approbation des plans du projet de suppression du goulet de Crissier. C’est une étape notable dans cet important dossier visant, d’une part, à fluidifier et à sécuriser le fonctionnement de l’autoroute et, d’autre part, à en augmenter l’usage pour délester le réseau routier local au profit des transports publics et de la mobilité active.
Concernant la jonction de Chavannes, notre travail prioritaire consiste désormais à évaluer toutes les conséquences de la décision de la commune de Chavannes-près-Renens, mais aussi à poursuivre le dialogue avec nos partenaires afin d’identifier les scénarios possibles et la manière d’aller de l’avant pour garantir le fonctionnement des réseaux de mobilité et la qualité de vie de cette région. Mon département est également en contact régulier et étroit avec l’OFROU. Par ailleurs, nous avons entamé une série de rencontres avec la commune de Chavannes-près-Renens et les autres communes concernées en concertation avec le Schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL) pour saisir leurs attentes et esquisser des pistes de solution. Au surplus, des démarches sont initiées en vue de l’organisation d’assises de la mobilité dans l’ouest. Vous l’aurez compris, l’accessibilité de l’Ouest lausannois est une priorité du Conseil d’Etat, qui, avec ses services, est pleinement mobilisé sur ce dossier.
Enfin, je tiens à être rassurante concernant la deuxième étape du tram. Elle n’est pas remise en question par la décision concernant la jonction de Chavannes, car les deux projets sont indépendants. En effet, au moment où la deuxième étape du tram entre Renens et Bussigny aura été mise à l’enquête, l’échéance de réalisation escomptée du goulet de Crissier était ultérieure à celle de la mise en service escomptée du tram. Ainsi, le projet du tram et le fonctionnement des carrefours aux abords de la jonction de Crissier ont été conçus de manière qu’ils puissent fonctionner sans la réalisation du goulet de Crissier et les nouvelles jonctions de l’Ouest lausannois.
Merci pour votre réponse. Je suis heureux de savoir que le Conseil d’État accorde une priorité à la mobilité de l’Ouest lausannois, car c’est le moment de le faire. Il est également rassurant de constater que le projet du tram n’est pas remis en question à cause de cette problématique. Cependant, cela fait plus de 20 ans que les habitants de l’Ouest lausannois, d’Ecublens, de Crissier et de Bussigny, subissent ces retards liés aux jonctions autoroutières. Après plusieurs projets et de nombreux consensus, une convention avait été trouvée en 2021.
J’ai une question : à l’heure actuelle, pouvez-vous estimer combien de temps encore les habitants de l’Ouest lausannois devront supporter ce trafic, à la suite de la décision de Chavannes ? Combien de temps supplémentaire, selon vous, cela pourrait-il durer ?
Retour à l'ordre du jourJe souhaite d’abord rectifier un point, monsieur le député Wyssa. Ce n’est pas aujourd’hui que nous commençons à nous préoccuper de la mobilité dans l’ouest. J’espère que vous avez bien pris en compte l’ensemble des aménagements déjà réalisés avec succès, notamment à la gare de Renens, de la passerelle, ainsi que la première étape du tram en direction de Renens, qui sera bientôt opérationnelle. Comme je l’ai expliqué précédemment, un travail de mobilisation des acteurs a également été entrepris afin de trouver une alternative plus satisfaisante pour la qualité de la jonction de Chavannes, dont le projet avait suscité de vives critiques lors de sa première semaine de mise en consultation. Ce travail a pris du temps, entre 2018 et 2021. En 2021, une conférence de presse a été organisée avec l’OFROU, mon département et la commune de Chavannes, et un engagement a été signé pour réaliser l’ensemble des études nécessaires. La commune de Chavannes est également signataire du PALM, qui définit le principe de l’accessibilité par poche comme concept d’accessibilité, sur lequel repose l’intégralité des planifications.
Comme vous l’avez bien compris, le dialogue est essentiel. L’office fédéral chargé du dossier n’a pas encore pris position quant à l’orientation qu’il souhaite donner à ce projet, c’est pourquoi nous maintenons un contact étroit avec cet office. Je tiens à rappeler que ce projet relève de sa compétence. Le dialogue doit se poursuivre, non seulement avec la commune de Chavannes, mais aussi avec les autres communes concernées, le SDOL, le PALM, et, en dernier lieu, avec le Département fédéral ainsi que l’Office fédéral du développement territorial (ARE). Vous pouvez constater que la consultation des partenaires est à la fois large et déjà bien engagée. Quant à la gestion des délais d’un dossier fédéral, j’ai appris, à travers mon expérience, à faire preuve de prudence.