25_RES_1 - Résolution José Durussel et consorts au nom Au nom des groupes politiques du Grand Conseil - Violences et affrontements au stade de la Tuilière.Stop la coupe est pleine. (Développement et mise en discussion avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mardi 11 mars 2025, point 9 de l'ordre du jour
Texte déposé
RESOLUTION
Engins pyrotechniques , violences et graves affrontements répétés avec les forces de l’ordre lors de matchs à la Tuilière.
Les groupes politiques condamnent avec véhémence les agissements violents des ultras( pseudos supporters) avant, pendant et après les matchs.
Nous demandons une action efficace de la part du Conseil d’Etat afin d’endiguer ce fléau qui entoure le football .
Par cette Résolution, le Grand Conseil invite le Conseil d’Etat a rassembler tous les acteurs concernés afin de tout mettre en oeuvre pour que ces violences autour des matchs de football ne se reproduisent plus sur le territoire vaudois.
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Jerome De Benedictis | V'L |
Josephine Byrne Garelli | PLR |
Monique Hofstetter | PLR |
John Desmeules | PLR |
Monique Ryf | SOC |
Jean-Louis Radice | V'L |
Stéphane Jordan | UDC |
Jean-Daniel Carrard | PLR |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Aurélien Demaurex | V'L |
Julien Eggenberger | SOC |
Pierre-André Romanens | PLR |
Valérie Zonca | VER |
Jacques-André Haury | V'L |
Vincent Keller | EP |
Thierry Schneiter | PLR |
Marion Wahlen | PLR |
David Vogel | V'L |
Laurence Bassin | PLR |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Céline Baux | UDC |
Blaise Vionnet | V'L |
Cloé Pointet | V'L |
Charles Monod | PLR |
Aliette Rey-Marion | UDC |
Marc Vuilleumier | EP |
Virginie Pilault | SOC |
Oleg Gafner | VER |
Alain Cornamusaz | UDC |
Guy Gaudard | PLR |
Isabelle Freymond | IND |
Fabrice Tanner | UDC |
Yann Glayre | UDC |
Florence Bettschart-Narbel | PLR |
Théophile Schenker | VER |
Olivier Agassis | UDC |
Nicolas Bolay | UDC |
Jean Valentin de Saussure | VER |
Aude Billard | SOC |
Thanh-My Tran-Nhu | SOC |
Oriane Sarrasin | SOC |
Carine Carvalho | SOC |
Jean-Franco Paillard | PLR |
François Cardinaux | PLR |
Michael Wyssa | PLR |
Georges Zünd | PLR |
Nicolas Glauser | UDC |
Denis Dumartheray | UDC |
Oscar Cherbuin | V'L |
Loïc Bardet | PLR |
Valentin Christe | UDC |
Sandra Pasquier | SOC |
Cédric Weissert | UDC |
Jean-Rémy Chevalley | PLR |
Gérard Mojon | PLR |
Elodie Lopez | EP |
Fabien Deillon | UDC |
Muriel Thalmann | SOC |
Maurice Treboux | UDC |
Anna Perret | VER |
Regula Zellweger | PLR |
Circé Fuchs | V'L |
Maurice Neyroud | PLR |
Jean-Luc Bezençon | PLR |
Sergei Aschwanden | PLR |
Yannick Maury | VER |
Laure Jaton | SOC |
Michael Demont | UDC |
Denis Corboz | SOC |
Sébastien Cala | SOC |
Stéphane Balet | SOC |
Pierre-Alain Favrod | UDC |
Jean-Bernard Chevalley | UDC |
Cédric Echenard | SOC |
Sabine Glauser Krug | VER |
David Raedler | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe vais peut-être déclarer mes intérêts, aussi modestes soient-ils, mais tout de même : comme d’autres ici, je suis supporter du Lausanne-Sport (LS) depuis un bon bout de temps. Et puis, dans ma jeunesse, j’ai aussi porté les couleurs du LS ; voilà !
Je pense qu’il est inutile de revenir sur les récents événements : deux questions ont déjà été posées aujourd’hui à ce sujet, la presse en a largement parlé ces derniers jours, et le Conseil d’État s’est exprimé tout à l’heure. Je rappellerai tout de même ces incroyables déprédations en marge des déplacements de supporters qui ne sont pas seulement une affaire de Genevois, de Valaisans ou de Zurichois ; les Vaudois et les Lausannois ne sont pas irréprochables non plus lorsqu’ils se déplacent à Genève, Sion ou Lucerne : on constate des dégâts considérables dans les gares, dans les trains, etc.
Il y a plus d’un an, une collègue et moi-même avions déjà interpellé le Conseil d’État sur cette problématique. En effet, ce phénomène est largement récurrent. Aujourd’hui, aller voir un match à la Tuilière devient presque une épreuve. J’ai des petits-enfants qui grandissent, j’aimerais bien les emmener au stade, mais pour l’instant, c’est exclu, car ce qu’on y voit est navrant… Et je ne parle même pas du jeu sur le terrain – ce n’est pas toujours brillant, mais cette saison, le LS ne joue pas si mal, même si ça peut encore s’améliorer !
Concernant mon interpellation d’il y a quinze mois, la réponse reçue est tout de même intéressante. J’avais demandé quel était le coût total d’une intervention policière lors d’un match à risque de Super League, entre la gare et le stade. Résultat : 54 gendarmes, 69 policiers, pour un coût estimé entre 55 et 65'000 francs. Vous imaginez ? Et même pour un match dit « calme », on se retrouve entourés de policiers en tenue de Robocop. Ça surprend ceux qui viennent occasionnellement et, franchement, ça ne donne pas envie de revenir. A cet égard, j’ignore si les dirigeants du LS nous écoutent, mais si on veut remplir le stade, il faut que ça change. Il faut que nos enfants et petits-enfants aient envie de venir, parce que ce sont eux, demain, qui rempliront les tribunes, pas des gens de mon âge.
Cela dit, je tiens à saluer la réunion qui a eu lieu juste après les incidents du week-end dernier, entre M. le conseiller d’État, la municipalité de Lausanne et les dirigeants du club. Des mesures ont été annoncées, notamment le renforcement des contrôles à l’entrée. Et là, soyons clairs : c’est un minimum. Allez à un concert, à la Pontaise, à Genève ou à Zurich, et vous serez fouillés de fond en comble. Sac à main des dames, poches, tout y passe. Mais au stade ? Désolé, mais ce n’est pas le cas. En effet, quelques minutes après le début du match, voilà ce qu’on retrouve dans les tribunes :
*insérer image
Regardez à gauche, ces engins… On dirait des fusils, des tubas ? Je ne sais même pas comment on appelle ça exactement. Ah oui, des mortiers, voilà ! C’est impressionnant de voir ça. Et puis, regardez ces types debout sur le treillis… Très courageux, puisqu’ils sont cagoulés ! Pourtant, il me semblait qu’il existait une loi qui interdisait de se masquer le visage dans une manifestation, quelle qu’elle soit. Mais là, apparemment, aucun souci… Très courageux, vraiment !
Imaginez la frustration qu’on peut ressentir. On vous fouille à l’entrée – bon, ce n’est pas une palpation complète, mais quand même (Rires) – et cinq minutes après, vous vous retrouvez avec des engins aussi dangereux, à 50 mètres de vous. Ça doit changer, et vite ! La fouille doit être renforcée, à l’évidence.
Tout à l’heure, nous avons évoqué les billets nominatifs. J’espère que vous ferez pression sur la Swiss Football League. Parce que si vous allez voir un match en Allemagne ou en Angleterre, les billets sont nominatifs. Là-bas, il y a entre 5 et 10 fois plus de spectateurs qu’à Lausanne ou Genève, et pourtant, ça se passe bien. J’en ai discuté avec des supporters à Manchester : pour eux, c’est acquis, c’est ancré dans la culture du football anglais. Il est vrai qu’ils ont connu des années noires, et ils ont dû réagir.
Mais le vrai problème, que le Conseil d’État doit aborder avec les autorités concernées, est relatif à celui des déplacements. Il y a un an, j’étais à un match – contre Servette, évidemment – et j’ai pu observer l’attitude des ultras des deux camps. Provocation des Lausannois, provocation des Genevois, mise en place du matériel, comme vous avez pu le voir sur l’image. Et si l’on regarde bien, leur objectif principal, après le match surtout, c’est de chercher l’affrontement. Sur les réseaux, ils s’invectivent, ils veulent se confronter, mais ce qu’ils attendent vraiment, c’est que la police intervienne pour pouvoir leur « balancer tout ce qu’ils peuvent ». Or, ces policiers font leur travail, et ils le font bien, mais leur tâche est vraiment compliquée.
Pour éviter ça, nous avons un exemple parfait, ici, à Lausanne, avec l’un des plus grands clubs de hockey de Suisse. À Malley, quand les supporters adverses – les ultras, les petits groupes, un peu fanatiques – viennent, ils sont déplacés en car, depuis Fribourg par exemple, et directement acheminés sous la patinoire. Et pour utiliser une comparaison pas tout à fait plaisante, c’est un peu la même manière dont on procède avec les animaux à la ferme. Mais cela demeure nécessaire, car ainsi ces supporters n’ont de contact.
A Malley, par exemple, ce sont 200 à 300 places qui sont réservées aux visiteurs – et cela suffit. À la Tuilière, si leur nombre est réduit, il y aura forcément moins d’ultras adverses. Tant pis. Un président valaisan bien connu a d’ailleurs dit un jour : « Si les visiteurs ne viennent pas, ce n’est pas un problème. On met des Valaisans à la place, et ils consomment en conséquence. »(Rires) C’est une perspective, même si c’est triste d’en arriver là. Or le but demeure de limiter ces groupes qui cherchent la confrontation.
Et puis, il y a une autre question essentielle qui a été soulevée tout à l’heure : celle des habitants. Je les comprends. Ceux qui vivent entre la gare et la Tuilière, c’est invivable pour eux. Les jours de match, ils doivent déplacer leur voiture, sinon elle risque de finir rayée, taguée, vandalisée. Ce n’est pas normal. On ne veut plus voir ça, ni à Lausanne ni ailleurs, que ce soit à Yverdon, à Nyon ou n’importe où dans le canton.
Enfin, je ne vais pas m’étendre davantage, mais il reste une chose à souligner : les clubs de Super League ont, pour la plupart, des moyens financiers conséquents. Leurs propriétaires doivent faire preuve d’exemplarité en matière de sécurité, surtout quand il s’agit de multinationales. En conclusion, voici le texte de la résolution : « Par cette résolution, le Grand Conseil invite le Conseil d’Etat à rassembler tous les acteurs concernés afin de tout mettre en œuvre pour que ces violences autour des matchs de football ne se reproduisent plus sur le territoire vaudois. »
La discussion est ouverte.
Je tiens d’abord à remercier notre collègue José Durussel pour le dépôt de cette résolution que le groupe socialiste soutiendra à l’unanimité.
Les ultras ont-ils le monopole de la force ? Que faudra-t-il encore pour que les acteurs du monde footballistique prennent enfin leurs responsabilités ? Cette résolution invite le Conseil d’État à réunir tous les acteurs concernés. Je propose un pas supplémentaire : que le Conseil d’État cesse de jouer la défense et passe à l’attaque avec des mesures concrètes : mettre la pression sur l’organisation des clubs en imposant des billets nominatifs, augmenter la répression pénale et, surtout, renégocier les exonérations accordées aux clubs en matière de conventions de sécurité.
La réaction à la suite des débordements du 1er mars avec la fermeture du KOP – secteur des supporters – pour un match est une mesurette. De surcroît, elle est injuste, car elle pénalise les supporters qui ne posent aucun problème en les privant de billets à prix réduit et limite l’accessibilité aux manifestations sportives. Il faut désormais des mesures plus musclées aussi pour des raisons financières.
Quand j’ai déposé mon interpellation en juin 2023, le Conseil d’État n’a donné aucun chiffre clair sur le coût sécuritaire d’un match de football. Il a fallu attendre une déclaration du porte-parole de la Police cantonale vaudoise, que je remercie d’ailleurs pour sa transparence, pour apprendre, dans 24heures le 3 mars dernier, que la saison 2023-2024 en ligue nationale – football et hockey confondus – coûte 2,5 millions de francs en sécurité.
Nos ressources cantonales, qu’elles soient financières ou policières, ne sont pas inépuisables. Et surtout, elles ne doivent pas servir en priorité à anticiper les débordements de quelques individus qui roulent les mécaniques et se croient tout permis ; des débordements qu’on ne tolérerait pas d’ailleurs d’autres groupes sociaux.
Enfin, le sport appartient à tout le monde, tout comme l’espace public. On ne peut pas accepter que chaque match transforme nos villes en état de siège, comme si c’était devenu la norme. J’estime ne pas être la seule à soutenir le LS et à vouloir profiter sereinement des matchs.
Ma collègue a tout à fait raison. J'ai aussi joué au football et je suis un fervent supporter du LS depuis plusieurs décennies. Il est vrai que les débordements survenus dernièrement sont parfaitement inadmissibles. Nous tâchons de garantir un environnement profitable pour toutes et pour tous – n’oublions pas que des enfants se rendent au stade. Pour ma part, je commence à en « avoir soupé » de voir nos forces de l'ordre prises en sandwich.
J’aimerais aussi rappeler que les ultras ne sont pas tous de cet acabit, cela n’en concerne pas la majorité, mais seulement une partie. Par conséquent, interdire de tribunes X ou Y se révèle particulièrement inutile. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'ils peuvent très bien se rassembler à l'extérieur et faire autant de « chenit » qu'à l'intérieur – il est peut-être d’ailleurs plus avisé de les laisser dedans qu'à l'extérieur.
Par conséquent, je soutiens totalement cette résolution. J'invite les supporters ultra, le LS, sa direction, les forces de l'ordre, le Conseil d'Etat et la ville de Lausanne à se réunir pour trouver un terrain d'entente.
Quant à la transhumance, j’ai assisté à plusieurs matchs en Angleterre. Nom d’un chien ! Quand on n'est pas supporter de l'équipe, d’Arsenal, par exemple, on est entouré, on arrive directement dans le bloc qui nous est dédié, il n'y a jamais de débordements ! Et pourtant, c’est en Angleterre qu’il y a eu le plus de problèmes. Chez nous, les supporters se déplacent en train – ce qui occasionne bien entendu des déprédations – puis une transhumance jusqu'au stade – catastrophique. Et, ensuite, nous nous plaignons des déprédations. Il me semble qu’il s’agit de régler ce problème une bonne fois pour toutes.
Je souhaite exprimer notre total soutien à cette résolution et en remercie son auteur. Les incidents violents survenus lors des matchs de football, notamment ceux qui impliquent le LS, ne peuvent plus être tolérés. Récemment, lors de la rencontre entre le LS et le FC Servette au stade de La Tuilière, des débordements ont eu lieu, nécessitant l'intervention de 130 policiers. Ces incidents ont conduit les autorités à prendre des mesures sévères parmi l'arsenal lacunaire à leur disposition. Il est très préoccupant de constater que malgré ces événements, le président du LS a donné une interview que je qualifie de lunaire, dans lequel il nie totalement le problème. Il se dit très content de ses supporters, et les a carrément remerciés car, selon lui, l'intervention de la police lors des incidents n'a duré que 2 minutes 30. Intervention dont la courte durée serait due, selon lui, aux corrections qui y ont été apportées par le club. Oui, il est tout content de ce qui s'est passé ! Lunaire…vous dis-je. A fortiori, il oublie de mentionner tout ce qui s'est passé en dehors du stade : les cortèges de hooligans supporters semant la terreur sur le chemin, les intimidations, les actes de violence qui ne se limitent pas à l'enceinte sportive. En minimisant ces événements, il se déresponsabilise totalement et dédouane complètement ces hooligans supporters. Pire encore, il ose reprocher aux autorités de ne rien faire, alors que ce sont bien les clubs qui s'opposent systématiquement aux mesures visant à lutter contre l’hooliganisme, comme la mise en place de billets nominatifs prônés par mon collègue Marc Vuilleumier. Il pousse l'absurde jusqu'à comparer ces violences gratuites et haineuses à des manifestations pacifiques vectrices de véritables revendications telles que celles organisées pour la journée des droits des femmes. L'amalgame est inacceptable et révélateur d'une vision biaisée de la réalité. Selon lui, tout ne se règle pas en un coup de baguette magique. Il est certes exact qu'aucun problème ne se règle instantanément, mais ici nous parlons d'un problème qui dure depuis des années : il y avait donc amplement le temps d'agir. Le constat est sans appel, rien de suffisant n'a été mis en place, et les solutions ont trop longtemps été repoussées. Il est maintenant trop tard pour venir se plaindre.
Puisque la Journée des droits des femmes a été évoquée, parlons-en. L'un des droits fondamentaux des femmes est de pouvoir circuler librement et en toute sécurité. Pourtant, cela devient impossible lorsque des cortèges masculins adoptant des postures belliqueuses se comportent de manière agressive, insultante et menaçante envers les femmes croisées sur le chemin, témoignages à l'appui. Tant que ces comportements virilistes seront tolérés, voire glorifiés, les femmes continueront de manifester pour exiger leur droit à la sécurité, n'en déplaise au président du LS. Ainsi, il est urgent que les clubs assument enfin leurs responsabilités et cessent de jouer les victimes tout en fermant les yeux sur les débordements de leurs hooligans supporters. Il est temps que des mesures fortes soient prises pour garantir la sécurité de toutes et tous, tant dans les stades que dans l'espace public, et il est temps de rendre la rue aux Lausannois et aux Lausannoises et de rendre le stade aux vrais supporters et supportrices de foot.
Puisque de l'extrême gauche à l'UDC, tout le monde est d'accord, que toutes les personnes qui vont prendre la parole vont dire la même chose et tout à la fois déclarer leur amour au LS et leur haine des supporters violents,en vertu de l'article 91, alinéa 5 de la Loi sur le Grand Conseil, je dépose une motion d’ordre visant à passer directement au vote.
La motion d’ordre est appuyée par au moins 20 membres.
La discussion sur la motion d’ordre est ouverte.
Je remercie M. Durussel pour sa résolution tout comme les différents députés intervenus sur ce sujet – qui semble faire l'unanimité. Les débordements observés il y a dix jours sont intolérables. Une minorité d'individus toxiques viennent prendre en otage le spectacle et de facto le sport. Nous venons au stade pour un spectacle, pour le sport, pour vivre une émotion collective, pour vivre une passion, pour partager sa mauvaise foi avec son voisin. Mais la violence n'a pas de place dans les stades ni au-dehors ; d'où la nécessité de serrer la vis. Je crois avoir été suffisamment clair dans mes récentes déclarations publiques. Nous allons serrer la vis : ce genre de débordements ne doit plus se produire.
Cela a été rappelé, 2,5 millions représentent les coûts des différents matchs de foot et de hockey pour la saison 2023-2024. Près de 80 % de ces coûts sont pris en charge par les collectivités publiques, c’est-à-dire payés par les impôts des contribuables. Près de 150 agents de police sont mobilisés pour les matchs les plus dangereux. Ces derniers sont frappés avec des barres de fer en plein visage, sont percutés par des fusées dans les jambes. J’en profite pour saluer le travail des forces de police qui tentent de canaliser la fougue de cette minorité toxique qui vient gâcher la fête et le spectacle. Ainsi, la contre-attaque est en marche, je vous le confirme, dont les mesures s'inscrivent dans l'accord intercantonal auquel le canton de Vaud s'est associé, notamment, la fermeture de la tribune pour le 30 mars – comme j'ai eu l'occasion de le rappeler tout à l'heure –, le gel de la billetterie, cinq matchs de sursis, ce qui signifie qu'au moindre débordement lors de ces cinq prochains matchs, le huis clos sera prononcé. En outre, à l’évidence, des sanctions individuelles vont aussi être prises. Les vidéos sont en train d'être analysées, même s’il est évidemment très compliqué d'identifier quelqu'un portant une cagoule qui se cache derrière des fumigènes et qui se croit – par effet de masse – intouchable. Nous devons tout mettre en œuvre pour ne pas laisser ce sentiment d'impunité germer, raison pour laquelle des sanctions individuelles seront prises lorsque nous arriverons à identifier les fauteurs de troubles.
En outre, vous l'avez entendu, nous avons convoqué – j’insiste sur ce terme – la direction du LS pour qu'elle nous donne des explications sur la sécurité à l'entrée du stade. Je ne sais pas comment tous ces mortiers, tous ces feux d'artifice peuvent entrer dans le stade. A cet égard, un effort doit être clairement fourni. Si des pénalités financières sont distribuées, les clubs préfèrent manifestement s’en acquitter plutôt que de renforcer la sécurité à l'entrée des stades. De plus, nous devons une fois pour toutes régler la question des cortèges. J'attends qu'un projet soit mis en place d'ici la fin de la saison pour qu'il puisse se déployer de façon pérenne pour les saisons à venir.
En conclusion, je remercie le Grand Conseil pour cette résolution et vos différentes interventions. J’en profite pour rappeler à nouveau ma détermination, celle du Conseil d'Etat ainsi que celle de mon collègue, M. Hildbrand, à prendre des mesures fortes ces prochains temps pour que ce genre de débordements ne se produisent plus. Enfin, sur le long terme, nous devons trouver des solutions avec l'ensemble des partenaires, y compris les directeurs du LS, et les ultras. A cet égard, M. Jobin a raison de rappeler que ceux qui posent problème sont une minorité. Les stades ne doivent pas être aseptisés ; nous avons besoin de couleurs, d'émotion et de chants, mais avant tout, nous avons besoin d'apaisement et de sérénité. La population vaudoise souhaite aller au stade en famille, en toute sécurité, et je m'engage à tout mettre en œuvre pour y arriver.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
La motion d’ordre David Vogel est acceptée par 100 voix contre 12 et 6 abstentions.
La résolution est adoptée par 121 voix et 2 abstentions.