23_HQU_117 - Question orale Anna Perret au nom Les Verts - Personne ne devrait être forcé de dormir dehors dans le canton de Vaud.
Séance du Grand Conseil du mardi 12 décembre 2023, point 3.10 de l'ordre du jour
Texte déposé
Depuis plusieurs semaines, des dizaines de personnes doivent passer la nuit dehors dans notre canton. A lui seul, l’hébergement d’urgence Le Sleep-in à Renens doit refuser jusqu’à 30 personnes par soir.
Certaines personnes ont trouvé refuge dans une tente montée par l’équipe du Sleep-in dans le jardin devant la maison. Mais cette dernière a dû être démontée suite à une réclamation des communes voisines. D’autres se sont abritées dans le temple de Montriond, situé sous la gare à Lausanne, jusqu’à ce que le lieu soit évacué et fermé « le temps de trouver une solution ».
Force est de constater que les mesures prises par le canton et les communes ne sont pas suffisantes. Quelles mesures supplémentaires le Conseil d’État peut-il prendre pour que suffisamment de lits puissent être mis à disposition ?
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourQuestion orale Anna Perret au nom des Verts – Personne ne devrait être forcé de dormir dehors dans le Canton de Vaud (23_HQU_117)
Depuis plusieurs semaines, des dizaines de personnes doivent passer la nuit dehors dans notre canton. A lui seul, l’hébergement d’urgence Le Sleep-in à Renens doit refuser jusqu’à 30 personnes par soir.
Certaines personnes ont trouvé refuge dans une tente montée par l’équipe du Sleep-in dans le jardin devant la maison. Mais cette dernière a dû être démontée à la suite d’une réclamation des communes voisines. D’autres se sont abritées dans le temple de Montriond, situé sous la gare à Lausanne, jusqu’à ce que le lieu soit évacué et fermé « le temps de trouver une solution ».
Force est de constater que les mesures prises par le canton et les communes ne sont pas suffisantes. Quelles mesures supplémentaires le Conseil d’Etat peut-il prendre pour que suffisamment de lits puissent être mis à disposition ?
Il faut tout d’abord rappeler que plusieurs dispositifs permettent de garantir le droit à un logement d'urgence approprié, dans le Canton de Vaud. Les personnes bénéficiant ou pouvant bénéficier du revenu d'insertion (RI) peuvent s'adresser aux Centres sociaux régionaux (CSR) pour la recherche d'une solution, qui peut être notamment un relogement temporaire en hôtel. La Ville de Lausanne, avec le soutien du canton, a développé un dispositif pilote d'hébergement d'urgence de transition destiné à des personnes sans-abri avec des besoins spécifiques, actuellement composé de 35 places ouvertes à l'année à Renens. Un accueil destiné plus spécifiquement à des familles sans-abri a également été développé par la Ville de Lausanne dans le cadre d'un hébergement d'urgence temporaire à la Borde pour 65 places. Enfin, les personnes sans droit de séjour peuvent accéder à un hébergement, via l'aide d'urgence dépendant du Service de la population (SPOP) et de l'Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). S'agissant des hébergements d'urgence, durant les mois d'octobre et de novembre, la situation a été relativement tendue en matière d'accueil des personnes sans-abri avec, effectivement, un certain nombre de refus, mais les chiffres nous montrent que, chaque année, à la fin de l'automne, les demandes sont importantes.
Cette année, la situation a été particulièrement difficile en raison de la fermeture du Hublot à Vevey. La structure gérée par Caritas a dû fermer depuis le 6 octobre en raison d'une très forte présence de punaises de lits, rendant la poursuite de l'accueil d'urgence inadéquate tant pour les bénéficiaires que pour le personnel présent sur place durant la nuit. La recherche active d'une solution alternative, par Caritas, permettra la réouverture tout prochainement de ces places dans un nouveau lieu, qu’on espère exempt de punaises de lits.
De manière plus générale, plusieurs mesures ont déjà été prises cette année. L'ouverture de nouvelles places, à l'entrée de l'hiver, par la Ville de Lausanne a été anticipée de 10 jours. Ainsi, 50 places sont disponibles depuis le 20 novembre dans l'abri PC de la Vallée de la Jeunesse. Par ailleurs, une structure complémentaire dans un immeuble en ville de Lausanne pourra accueillir 42 personnes supplémentaires durant les premiers mois de 2024. Enfin, le canton communiquera très prochainement sur les résultats d'une étude, dont nous avions déjà fait état ici dans le cadre d'autres interventions, sollicitée par le Département de la santé et de l’action sociale pour mieux comprendre notamment les profils des personnes ayant recours à l'hébergement d'urgence et leurs besoins, ainsi que sur les adaptations du dispositif qui en découleront.
Retour à l'ordre du jourJe remercie la conseillère d'Etat pour sa réponse détaillée, je n'ai pas de question complémentaire.