21_INT_12 - Interpellation Jean-François Thuillard et consorts - Notre Chef-lieu, Capitale des interdits ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 26 janvier 2021, point 5 de l'ordre du jour
Texte déposé
En ce début d’année, les vaudoises et vaudois apprennent que notre Capitale vaudoise a pour objectif d’interdire sur son territoire les véhicules thermiques d’ici 2030.
2030, c’est dans moins de dix ans, dans moins de deux législatures communales ou cantonales. En ce début 2021, annoncer un plan climat aussi ambitieux, alors que tout un pan de notre économie est malmené avec la pandémie, est très audacieux et inquiète nombre de citoyennes et de citoyens. Durant longtemps les majorités successives-cantonales et communales-affirmaient qu’en matière de mobilité, la complémentarité primait. Cette attitude est inquiétante pour la cohésion sociale et territoriale de notre canton.
La technologie pour remplacer les véhicules thermiques évolue, certes, mais ne pourra pas se substituer aux besoins actuels dans un si bref délai pour toute une série de secteurs économiques que ce soit pour le bâtiment en général (terrassement pour ne citer que cet exemple), logistiques, travaux forestiers, agriculture, services d’urgence et j’en passe… Je pense également à la navigation, aux trains routiers et à l’aviation qui pour l’instant utilisent également de l’énergie fossile.
Toutes les régions du canton ont largement contribué au développement de notre Capitale, notamment pour financer les transports publics, que ce soit le M1-M2-le tram et bientôt la phase de réalisation du M3 et bien d’autres infrastructures d’importance cantonale. La volonté de combiner la mixité des modes de déplacements était au cœur des stratégies et des investissements en la matière.
Rappelons qu’une commune vaudoise ne peut interdire d’elle-même les véhicules thermiques sur son territoire avec toutes les contraintes que cette mesure engendrerait : l’accès des vaudoises et vaudois aux routes cantonales en traversée de localité sur le territoire lausannois, l’accès aux autoroutes (entrée Blécherette et Vennes), avenir de l’aérodrome de la Blécherette, avenir des ports lausannois, sans oublier l’accès aux infrastructures du législatif cantonal qui en temps normal se trouve sur le territoire de notre chef-lieu, etc., j’ai le plaisir de poser les questions suivantes à notre Conseil d’Etat :
- Les autorités lausannoises ont-elles pris contact avec la Conseil d’Etat avant d’annoncer de telles mesures ?
- Quelle est la position de notre Conseil d’Etat par rapport à cette annonce, au délai avancé et quelles seront les conséquences pour le canton et sa population non lausannoise (vaudoise et non-vaudoise) ?
- Quelles bases légales seront impactées par l’actuel projet de la Municipalité de Lausanne afin d’appliquer cette interdiction ?
Je remercie d’ores et déjà le Conseil d’Etat de ses réponses.
Froideville, le 19 janvier 2021
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Jean-Bernard Chevalley | UDC |
Fabien Deillon | UDC |
Sacha Soldini | UDC |
Philippe Liniger | UDC |
Pierre-André Pernoud | UDC |
Pierre-Alain Favrod | UDC |
Yann Glayre | UDC |
Julien Cuérel | UDC |
Jean-Marc Sordet | UDC |
Aliette Rey-Marion | UDC |
Dylan Karlen | UDC |
Nicolas Bolay | UDC |
Denis Rubattel | UDC |
Cédric Weissert | UDC |
Sylvain Freymond | UDC |
Nicolas Glauser | UDC |
Céline Baux | UDC |
Werner Riesen | UDC |
Yvan Pahud | UDC |
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe n’ai pas pour habitude de m’immiscer dans les affaires d’une commune vaudoise, qui de plus est notre chef-lieu, mais une fois n’est pas coutume. Les annonces vont bon train en cette période de campagne pour les élections communales, mais sur ce sujet, les ambitions d’une commune voisine et limitrophe de la mienne m’interpellent. Malheureusement, on commence à avoir l’habitude de la gestion rose/vert : on ferme une partie de son territoire forestier, on supprime des places de parc, et j’en passe ; c’est un choix de gestion qui leur appartient. Mais quand ils décident d’interdire les véhicules thermiques sur tout leur territoire dès 2030, cela m’inquiète — comme cela inquiète de nombreux citoyens. Je donne juste un exemple, mais j’en aurais beaucoup d’autres : que vont faire mes concitoyens pour quitter notre commune ? Quelque 80 % à 90 % d’entre eux traversent une partie du territoire lausannois pour quitter leur domicile. C’est pourquoi je me suis permis de poser quelques questions à notre Conseil d’Etat sur la concertation, sur la position de notre exécutif cantonal et sur les conséquences pour toute la population vaudoise. J’aurai certainement un début de réponse dans le communiqué qui vient de nous arriver par mail il y a quelques minutes. Je remercie d’avance le Conseil d’Etat pour ses réponses.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.