23_RES_9 - Résolution Loïc Bardet et consorts au nom Alliance vaudoise - L’écologie ne rime pas avec vandalisme (Développement et mise en discussion avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 2 mai 2023, point 30 de l'ordre du jour

Texte déposé

Après le Golf de Lausanne, puis celui de Vandoeuvre dans un canton voisin et au Golf de Payerne, c’est au tour du Golf de Vuissens d’être vandalisé par un groupuscule prétextant agir pour la défense de l’écologie.

Aux yeux des soussignés, les tags, les dégradations et le saccage des terrains ne permettent aucune avancée dans la lutte contre le dérèglement climatique. Au contraire, ils desservent justement ladite cause. Outre l’argent public dépensé inutilement en matière sécuritaire et les forces de l’ordre indisponibles pour de réelles urgences, les propriétaires – à qui nous assurons notre soutien – devront investir et remédier rapidement aux saccages en dépensant des ressources financières et matérielles supplémentaires. En tout et pour compte, de telles actions émettent davantage de CO2 et compromettent l’objectif souhaité, soit d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050.

Notre canton et notre pays connaissent une recrudescence des actes de groupuscules dits « écologiques » qui bloquent nos routes et nos autoroutes et saccagent des lieux de sport et de divertissement. Les soussignés souhaitent que de tels agissement, qui nuisent à la cause climatique et qui visent à opposer les habitants de notre pays en créant des tensions superfétatoires, soient punis et ne se reproduisent plus à l’avenir. C’est en défendant une écologie libérale et volontaire, en incluant l’ensemble des acteurs qui font la richesse de notre pays que nous parviendrons à atteindre nos objectifs climatiques.

Par la présente résolution, le Grand Conseil émet le vœu que le Conseil d’Etat fasse tout ce qui est possible pour que les actes de vandalisme envers les lieux de sport et de divertissement ainsi qu’envers l’ensemble des infrastructures publiques et privées cessent de manière immédiate et que la population vaudoise soit renseignée sur ces affaires.

 

Cosignataires

Alexandre Berthoud                               Loïc Bardet

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Yvan PahudUDC
Cédric WeissertUDC
Anne-Lise RimePLR
Nicole RapinPLR
Pierre-Alain FavrodUDC
Georges ZündPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Florence GrossPLR
Marc MorandiPLR
Carole DuboisPLR
Charles MonodPLR
Regula ZellwegerPLR
Aliette Rey-MarionUDC
Jean-Daniel CarrardPLR
Nicolas BolayUDC
Alexandre BerthoudPLR
Guy GaudardPLR
Jean-François CachinPLR
Maurice NeyroudPLR
Patrick SimoninPLR
Philippe GermainPLR
Gérard MojonPLR
Fabrice TannerUDC
Grégory BovayPLR
Jean-Marc UdriotPLR
Olivier PetermannPLR
Laurence BassinPLR
Stéphane JordanUDC
John DesmeulesPLR
Pierre KaelinPLR
Thierry SchneiterPLR
Céline BauxUDC
Sergei AschwandenPLR
Denis DumartherayUDC
Nicolas SuterPLR
Nicolas GlauserUDC
Monique HofstetterPLR

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La résolution étant accompagnée de 38 signatures, le président ne demande pas l’appui de 20 membres.

M. Loïc Bardet (PLR) —

En préambule, je tiens à préciser que je ne pratique pas le golf ni ne connait le moindre propriétaire de tels terrains. Je n’ai donc pas d’intérêts personnels à défendre sur ce dossier.

Comme la population vaudoise, les signataires de cette résolution sont conscients de la nécessité de protéger notre environnement à long terme. Ils estiment donc que les actes de vandalisme connus ces derniers temps, notamment la destruction de terrains privés, font justement le contraire. Le problème est cependant bien plus large, car il en va ici du respect de nos institutions et de notre Etat de droit. En effet, si une cause peut justifier des actes illégaux et des dommages à la propriété, nous versons alors dans la règle de l’arbitraire qui serait un poison pour notre démocratie. En tant que pouvoir législatif de notre canton, il est donc important que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour condamner de tels actes et empêcher qu’ils se reproduisent, voire se renforcent.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Aurélien Demaurex (V'L) —

C’est avec intérêt que nous prenons connaissance de cette résolution. Après les routes, les golfs, et avant-hier, les plateaux de télévision, on s’interroge sur les prochaines cibles : vont-ils se coller les mains sur les bateaux de la CGN ou sur le glacier des Diablerets ?

Nous ne soutenons ni le vandalisme des extrémistes ni l’inaction politique, mais nous soutenons cette résolution pour plusieurs raisons :

  1. Premièrement, pour nous, la base d’une démocratie repose sur le respect des lois et le respect des uns et des autres. Et ce respect passe, entre autres, par le respect de la propriété privée. Dès lors, s’attaquer à des propriétés privées pour des raisons idéologiques n’est pas acceptable. On ne fait pas avancer la cause de la lutte contre le CO2 en plantant des patates sur un green de golf ni en se collant les mains sur une autoroute ou un plateau de télévision. Je pense même que, au contraire, cela dessert la cause, notamment sur des points politiques importants. On va voter le 18 juin sur la Loi climat et je pense que ce genre d’actions dessert ce genre de causes.
  2. Deuxièmement, contrairement à ce que certains élus affirment, ces atteintes à la propriété privée ne sont pas, je cite « avant tout très pacifiques et symboliques ». Elles sont très concrètes et condamnables.
  3. Troisièmement, la motivation de ces groupes – qui, parfois, avancent courageusement masqués et incognito – est d’ailleurs aussi environnementale qu’idéologique. Ils ont dit eux-mêmes qu’ils s’attaquaient au golf car c’était un sport élitaire, de riches, et non aux terrains de football, plus populaires. Le problème, pour moi, c’est que ces actions font croire que l’écologie est l’apanage de l’extrême gauche qui ne s’est pas remise de la chute du Mur de Berlin et de l’échec des dictatures communistes. Or, l’environnement n’est pas une exclusivité de gauche, les Vert’libéraux en sont la preuve vivante. D’ailleurs la cause environnementale est défendue par de nombreux partis politiques de gauche et de droite.
  4. Enfin, nous pensons également que ces actions ne font que séparer les gens en deux camps antagonistes. Or, nous ne pourrons réussir que si nous sommes unis. Le défi climatique ne se pose pas à une partie de la population, mais à toute la population. Nous devons travailler ensemble sur cette question, chacun à notre niveau. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’une société divisée alors qu’elle a un défi commun.

En revanche, nous nous interrogeons. Cette résolution ne remet pas en cause les objectifs lointains d’une société zéro carbone et défend même, « une écologie libérale et volontaire » et elle souhaite « atteindre nos objectifs climatiques. »

Je m’en réjouis et j’applaudis votre enthousiasme à vous battre pour atteindre ces objectifs. Bravo ! J’ai une question : comment voulez-vous y parvenir, si vous ne prenez pas les décisions législatives pour atteindre ces objectifs ?

J’ai peut-être une mémoire sélective, mais :

  • où était votre écologie volontaire lorsqu’il a fallu faire passer l’interdiction des chauffages électriques directs ?
  • où était votre écologie volontaire lorsqu’il fut proposé de ne pas taxer les voitures électriques ?
  • où était votre écologie volontaire lorsqu’il fallait intégrer des tuiles solaires dans les projets de rénovations du Conseil d’Etat ?

J’ignore pourquoi vous êtes favorables aux objectifs lointains et ambitieux et pourquoi vous ne votez pas pour des projets concrets et pragmatiques. Je ne sais pas pourquoi votre écologie volontaire se transforme en vote anti-écologique volontaire dans la réalité.

Néanmoins, même si nous sommes déçus de votre manque de volonté de prendre en compte la réalité du changement climatique et de ses conséquences sur nos vies, nous soutenons cette résolution qui permet de souligner l’aspect contre-productif des planteurs anonymes de patates sur les golfs et des fans de colle sur le bitume ou les plateaux TV. En résumé, nous ne soutenons ni le vandalisme des extrémistes ni l’inaction politique.

M. Yvan Pahud (UDC) —

Je salue les propos de mon collègue Demaurex, qui met en exergue que ces actions desservent la cause visée par ces personnes qui se prétendent les sauveurs du climat. La résolution de notre collègue Bardet s'inscrit dans une autre lignée de résolutions déposées dans ce Parlement, par exemple celle de notre collègue Moscheni qui faisait écho à la prise en otage des automobilistes par des écoterroristes qui se collaient les mains sur le goudron. Une autre résolution, que j’avais déposée il y a quelque temps, pour que cesse l'impunité sur le sol vaudois, faisait écho à l'occupation illégale de banques et au sabotage d'un pylône électrique de haute tension. On voit donc que l'on va toujours crescendo : des occupations illégales, des blocages de routes en se collant la main sur le goudron, des sabotages de canons à neige – c’était le cas cet hiver – des destructions de terrains de golf.

J'aimerais aussi parler des sabotages qui pourraient coûter la vie à des personnes :  un de mes collègues forestiers qui est actif dans la région du Chablais a vécu un sabotage sur des câbles de grue, ce qui a fait tomber le chariot à proximité d’un de ses employés ; cela aurait donc pu coûter la vie à un forestier bûcheron pour la simple raison qu'un activiste du climat trouvait que les coupes de bois étaient extrêmes pour lui. Pourtant, on coupe du bois pour construire des maisons écologiques. On constate donc bien que nous avons affaire à des personnes extrémistes. Dès lors le groupe UDC à l'unanimité soutiendra la résolution de notre collègue pour que l’on dise enfin stop à l’écoterrorisme dans ce canton.

Mme Mathilde Marendaz (EP) —

Je remercie M. Demaurex d’avoir rappelé l'hypocrisie et l'inaction climatique du PLR et de l’UDC. Je précise aux Vert’libéraux qu'en soutenant cette résolution, vous soutenez de fait cette hypocrisie et leur inaction. Comme l’expliquait sur son site l'agriculteur, ancien conseiller d'Etat et ancien porte-parole dignitaire, Fernand Cuche, les terrains de golf sont des terres cultivables. Ces terres autrefois cultivées sont nourricières, plates et fertiles et sont choisies pour leur exposition au soleil, une profonde couche de terre végétale et leur possibilité de capter de l'eau dans la proximité. Ces terrains représentent une surface de 3500 hectares en Suisse. Cela veut dire que ces terres, parmi les meilleures terres agricoles, représentant 100 hectares de plus que l'ensemble des parcs publics de notre pays. C'est précisément intéressant, parce qu'on vient de classer une interpellation de M. Pahud qui demandait la considération urgente du Plan Wahlen pour la production alimentaire remis au goût du jour avec les crises que nous rencontrons. M. Pahud s’inquiétait que nous assurions de façon concrète et responsable l’approvisionnement de la population de notre pays en denrées alimentaires indigènes. On peut donc dire que les maraîchères et maraîchers golfeurs apportent une réponse originale à votre inquiétude.

Si, à l’UDC, on essaie parfois d’opposer préservation de la biodiversité et agriculture, quand il s'agit de préserver des hectares énormes que s'approprient seulement 2 % de la population, qui joue au golf, votre souci de l'agriculture et des critères cultivables disparait soudainement. Car oui, seulement 2 % des Suisses jouent au golf – alors quand on parle de diviser la population, je ne vois pas très bien de quoi on parle – parce que cela coûte très cher. Selon l’édito de Vigousse, une inscription dans un golf reviendrait parfois à 25'000 francs de fonds perdus. Ce n'est donc pas un sport pour tous et on pourrait penser à développer nos infrastructures publiques pour le plus grand nombre en matière de sport plutôt que de sacrifier autant de terres cultivables pour une si petite minorité. Alors, en venant planter quelques patates et topinambours symboliques dans une surface plus grande que l'espace dédié aux parcs publics en Suisse, utilisée par une si petite partie de la population, les militants ont le mérite de poser la question suivante : qui ou que défendez-vous, monsieur Bardet ou les Vert’libéraux ? Un sport coûteux qui profite à 2 % de la population ou des terres cultivables ? Il va falloir en débattre et c'est précisément ce débat que permettent ces actions qui ne divisent pas, mais qui mettent en avant des sujets qui ne sont pas discutés autrement.

A propos du fond, en 2013, une surface agricole de 1800 m² était estimée nécessaire à l'alimentation d'une personne en Suisse, selon la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest et selon la situation actuelle de la production en Suisse. Mais d’après cette estimation, la surface des terrains de golf aujourd'hui utilisés en Suisse permettrait de répondre aux besoins nutritionnels de 20'000 personnes. Pour revenir à l’interpellation sur le Plan Wahlen de M. Pahud, c’est quand même relativement intéressant à discuter.

A propos de l’eau, le député Neyroud, dans son postulat traité il y a quelques minutes, écrivait que l'eau est un bien précieux : la collecter, la canaliser et l’utiliser avec efficience est nécessaire. Il a raison et, à l'échelle mondiale, selon le World Watch Institute, 9,5 milliards de litres d'eau seraient utilisés chaque jour pour arroser des golfs, soit quasiment l’équivalent de ce que boit l'humanité en une journée.

En résumé, les militants sensibilisent par ces actions au fait qu'on pourrait utiliser différemment l'eau et les terres. Ce sont des actions créatives qui soulèvent des débats sur l'utilisation des terres. Dans un contexte où, en Suisse, trois à quatre fermes disparaissent chaque jour, ces groupes défendent et valorisent le travail de la terre, défendent une vie digne pour celles et ceux qui les cultivent et une agriculture paysanne diversifiée et respectueuse de l'environnement, selon leurs dires. Les ressources de la planète ne sont pas limitées et vous-mêmes, à l’UDC, prétendez vous inquiéter de l’usage des ressources et de la production alimentaire indigène. Or, les golfs accaparent une grande partie des ressources et des terres et entravent cette réalisation d'une plus grande production alimentaire. Le débat pourrait longuement continuer, mais il a au moins le mérite d’avoir été porté et apporté par ces militants. Il ne dessert donc aucune cause ; leur action est déjà réussie en ayant amené ce débat.

Pour terminer, votre résolution est trompeuse, parce qu'elle met dans un même panier un ensemble de protestations qui sont très différentes, par des groupes très différents qui revendiquent d'autres choses. Il n’y a aucune raison de les mettre dans un même ensemble. Elles devraient être discutées séparément ;  chaque action devrait être traitée différemment. De plus, on l'a déjà dit à d'autres occasions, et les Vert’libéraux avaient d'ailleurs soutenu cet argument : ce plénum n'est pas là pour remplacer l'action de la justice. Enfin, si les pouvoirs publics et politiques avaient pris des décisions suffisantes pour répondre à l'extinction de la biodiversité, à l'insécurité alimentaire ou aux problèmes climatiques, ces actions n’auraient pas lieu aujourd’hui. Redescendons sur terre et rejetons cette résolution.

M. Jean Tschopp (SOC) —

J'essaierai d'être un peu plus bref que mes préopinants ; si j'ai bien compté, cela fait 20 minutes qu'on discute de cette résolution et, si j'ai bien lu le rapport de la Commission de gestion, cela représente à peu près quatre heures de travail pour la rédactrice ou le rédacteur du Bulletin.

Si j'ai bien entendu M. Pahud, et si mes souvenirs sont bons, on en est à peu près à la quatrième ou cinquième résolution qui s'en prend aux agissements d'activistes du climat. Au fond, on pourrait passer nos séances du Grand Conseil à se voir gratifier de résolutions de l'UDC qui propose – en ayant fait la lecture attentive des médias – sur chaque fait divers et sur chaque action une nouvelle résolution ; l'ordre du jour serait déjà suffisamment rempli, on n’aurait même plus besoin de déposer des motions et des postulats.

Plus sérieusement, que voulez-vous que M. Venizelos fasse de cette résolution ? Que voulez-vous qu'il fasse de cette détermination ? A un moment donné, soit il y a une séparation des pouvoirs dans ce canton et – c'est ma conviction – on veut que notre Etat de droit fonctionne et que les autorités de police, le Ministère public, la justice soient dans leur rôle quand ils condamnent des agissements qui sont en dehors du cadre légal. Chacun peut se faire son avis sur les saccages de terrains de golf. Mme Marendaz l'a dit : la pratique du golf pose des questions légitimes en termes de bilan écologique. A titre personnel, je ne suis pas convaincu que le saccage de terrains de golf soit la mobilisation la plus efficace pour faire progresser la cause, mais je suis fatigué de voir ces résolutions qui encombrent l'ordre du jour. Je pense qu'on a mieux à faire. Votez ce que vous voulez. (Rires dans la salle) Je m'exprime à titre personnel : je suis un peu fatigué de ces méthodes.

Mme Rebecca Joly (VER) —

J'abonde dans le sens de mon préopinant et suis un peu dans le même état que mon collègue Tschopp. Cela fait 20 minutes et je vois qu’il y a beaucoup de micros qui clignotent en vert ; cela annonce un débat-fleuve pour une résolution, soit un texte qui n'a pas de portée légale et qui demande beaucoup de choses. Concrètement, demande-t-il que l’on arrête toutes les personnes qui pourraient potentiellement faire un acte de désobéissance civile ? Je vous souhaite bonne chance… Surtout, je pense que c’est un débat extrêmement contreproductif. Selon moi, la question n’est pas de savoir s’il était pertinent de saccager un golf – je pense comme mon préopinant que ce n’était pas très pertinent. En revanche, dans l’absolu, on met dans le même panier différents types d'actions et différents types de désobéissance civile qui n'avaient absolument pas d'impact sur la propriété, sans aucune dégradation de biens. Or, on voit très bien ici pourquoi on fait des amalgames, notamment entre la lutte écologique et les actions terroristes. C’est extrêmement problématique. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'actions de désobéissance civile ; on fait face à une sorte d’escalade, mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui des gens se collent à la super glue sur des routes ? J’entends un désespoir de la part d'une partie de nos citoyens, car ils voient les conditions de vie humaine sur terre se dégrader, voire devenir impossibles et ils nous voient nous agiter dans des parlements, à discuter de résolutions qui n'ont aucune portée au lieu de prendre le problème de fond, soit de traiter l'urgence climatique, de faire ce que nous pouvons faire pour réduire nos émissions de CO2 et de nous adapter à ce changement qui va nous arriver en « pleine poire ».

Personnellement, je suis assez triste que notre réponse, en tant que parlementaires, à certains actes désespérés soit ce genre de débat. Nous ne donnons pas une très bonne image de la démocratie parlementaire. Dans ce sens, nous contribuons un peu à une forme d'escalade que je condamne fermement. Je le dis ici : je ne pense pas que l’escalade soit un bon moyen, mais nous devons entendre ce désespoir et prendre des mesures fortes. Or, ce n’est pas du tout ce que cette résolution nous enjoint à faire ; au contraire. Aujourd'hui, nous allons à nouveau perdre une heure et demie de débat pour ne prendre aucune mesure. Je trouve cela franchement désespérant. J'hésite à vous proposer une motion d'ordre afin que nous votions cet objet avant midi. Vu que tous les groupes politiques se sont exprimés, nous devons aller de l'avant, traiter le reste de notre ordre du jour et éventuellement prendre quelques mesures au niveau parlementaire afin d'avancer sur des objets qui sont de notre compétence.

M. Loïc Bardet (PLR) —

Tout d'abord, je tiens à rappeler qu'il s'agit d'une résolution de l’Alliance vaudoise et non d'une résolution de l’UDC, puisque, jusqu'à nouvel avis, je suis PLR. Madame Marendaz, vous faites l'amalgame entre la question des golfs et des jachères. Une partie de ce que vous dites peut être entendu, mais dans cette résolution on critique justement la méthode. La question des jachères a été amenée ici par des interventions parlementaires qui ont été traitées par le Conseil d'Etat. Or, si vous avez des choses à proposer pour les golfs, faites-le à travers des interpellations, dans le cadre du Grand Conseil ; n’encouragez pas des actions illégales qui, même dans vos rangs, ne sont pas soutenues. Il faut vraiment respecter les institutions ; c’est ce que veut dire cette résolution. Il ne faut pas débattre plus longtemps de cette question. Tout le monde a pu s’exprimer, alors je propose une motion d'ordre.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La motion d’ordre est appuyée par au moins 20 membres.

La discussion sur la motion d’ordre est ouverte.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Evidemment, le Conseil d’Etat condamne tout acte de vandalisme, quels que soient la cause ou le message qui animent les personnes qui les commettent. J’ai suivi vos débats avec grand intérêt. Ce type de débat passionné a déjà lieu, à travers certains réseaux sociaux ou à travers les médias, et tourne parfois au greenbashing.

Vous êtes ici dans un Parlement et vous avez choisi la voie institutionnelle pour défendre les idées et les valeurs qui vous animent, que vous soyez de gauche ou droite ; j’ai également choisi cette voie institutionnelle pour porter des valeurs et une ambition fortes en matière de lutte contre le réchauffement climatique et contre l’érosion de la biodiversité. L’ordre du jour est nourri, notamment avec différents dossiers qui concernent mon département, avec des propositions intéressantes et très concrètes qui permettront de répondre en partie à cette problématique. Je me réjouis donc que le vote puisse avoir lieu avant midi.

Sur le fond, je ne sais pas vraiment ce que le Conseil d’Etat fera de cette résolution. Evidemment, il fait tout pour éviter que des actes de vandalisme soient commis sur des biens publics. Heureusement, la loi est respectée dans ce canton et, quand il y a un acte de vandalisme, un jugement est exécuté. On va continuer à le faire et c’est probablement ce qu'on vous dira dans la réponse à cette résolution. Je vous invite évidemment à vous saisir des thématiques et des problématiques de fond. Il y en a dans notre ordre du jour et il y en aura aussi ces prochains jours et ces prochains mois, à travers des crédits d'investissement et des projets de loi – je pense notamment à la révision de la Loi sur l'énergie qui vous permettra d'afficher une entente forte afin de proposer des mesures conséquentes et ambitieuses. C’est à travers ce genre de débat que l'on pourra proposer des réponses concrètes.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

La motion d’ordre Loïc Bardet est acceptée par 88 voix contre 21 et 21 abstentions.

La résolution est adoptée par 73 voix contre 43 et 10 abstentions.

Mme Joëlle Minacci (EP) —

Je demande un vote nominal, afin que la population vaudoise sache qui soutient cette résolution.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Cette demande est appuyée par au moins 20 membres.

Celles et ceux qui soutiennent la résolution votent oui ; celles et ceux qui s’y opposent votent non. Les abstentions sont possibles.

Au vote nominal, la résolution est adoptée par 72 voix contre 44 et 11 abstentions.

*Insérer vote nominal

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