24_INT_65 - Interpellation Géraldine Dubuis et consorts - L’iode, comme les masques ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 16 avril 2024, point 4 de l'ordre du jour
Texte déposé
L’iode stable pris en pastille est un antidote qui protège contre l’absorption d’iode 131, un des éléments du cocktail de particules radioactives dispersées en cas de catastrophe nucléaire.
L’iode 131, s’il est inhalé, est stocké par notre glande thyroïde et peut entraîner un cancer, particulièrement chez les enfants [1]. La prise d’iode non radioactif avant l’arrivée du nuage sature notre thyroïde et évite la fixation de l’iode radioactif.
L’efficacité est maximale en prenant une pastille deux heures avant l’arrivée du nuage de particules. Si la prise a lieu six heures après, la protection diminue de moitié !
Selon l’art. 5 de l’Ordonnance sur la distribution de comprimés d’iode à la population [RS 814.52], les Cantons sont responsables de la distribution des pastilles au-delà d’un rayon de 50km autour d’une centrale nucléaire suisse active. Le Canton de Vaud se trouve dans cette situation.
Il doit ainsi assurer un stockage décentralisé adéquat des comprimés d’iode en quantité suffisante, dans l’emballage standard de sécurité pour les enfants, de manière à permettre l’approvisionnement de la totalité des résident·e·s vaudois·es en cas d’incident majeur. L’art. 5 al.2 de l’ordonnance précitée dispose que la remise de comprimés d’iode à la population doit s’effectuer dans un délai de 12 heures suivant l’ordre de distribution. Les quantités nécessaires peuvent se procurer auprès de la Pharmacie de l’armée (al. 3).
Lors de la pandémie de coronavirus, nous avons pu toutes et tous constater que le stockage de même que la distribution de masque et de gel hydroalcoolique n’étaient pas aisées. La situation était exceptionnelle mais un accident nucléaire le serait tout autant.
Face à cette situation, j’ai l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :
- Au vu de l’étendue géographique du Canton de Vaud, quelle procédure de distribution le Conseil d’Etat a-t-il mis en place afin de respecter le délai de 12 heures prévue par l’art. 5 al. 2 de l’Ordonnance sur les comprimés d’iode ?
- Par quels canaux de communication le Conseil d’Etat envisage-t-il d’informer la population, de la procédure à suivre, en cas d’accident nucléaire ?
- On sait que l’efficacité de l’iode est diminuée de moitié après une prise du comprimé six heures après l’arrivée du nuage radioactif. Le Canton a-t-il envisagé une procédure permettant de diminuer la durée de distribution à moins de 12 heures pour permettre une prise des comprimés, par la population, dans les 2 à 6 heures ?
- Le Canton de Vaud a-t-il pour objectif de s’appuyer sur les pharmacies privées pour permettre une distribution plus rapide des pastilles d’iode ?
- Comment le Conseil d’Etat se positionne-t-il sur la possibilité de se procurer, à titre préventif et personnel, des pastilles d’iode ?
- Comment le Conseil d’Etat se positionne-t-il sur la possibilité de distribuer à la population, de manière préventive, des pastilles d’iode ?
[1] 10 fois plus élevé que chez les jeunes adultes, cf. comprimesiode.ch
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Théophile Schenker | VER |
Nathalie Vez | VER |
Claude Nicole Grin | VER |
Martine Gerber | VER |
Vincent Bonvin | VER |
Kilian Duggan | VER |
Alberto Mocchi | VER |
Anna Perret | VER |
Pierre Fonjallaz | VER |
Hadrien Buclin | EP |
Nathalie Jaccard | VER |
Séverine Evéquoz | VER |
Rebecca Joly | VER |
Blaise Vionnet | V'L |
Sébastien Humbert | V'L |
Valérie Zonca | VER |
Yannick Maury | VER |
Felix Stürner | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe 21 janvier 1969 : Lucens ; le 28 mars 1979 : Three Miles Island ; le 26 avril 1986 : Tchernobyl ; le 28 mars 2011 : Fukushima. Ces dates et ces lieux ont un facteur en commun : le nucléaire. Ce sont tous des accidents qui ont eu des effets plus ou moins dévastateurs sur la vie humaine, la faune et la flore. Ces accidents nous ont durement permis de comprendre le prix que l’on pourrait payer un jour au nucléaire civil. En 2020, c’est une pandémie mondiale – celle du coronavirus – qui nous a démontré qu’une catastrophe de grande envergure peut arriver. Des signes avant-coureurs étaient présents, des signes que des scientifiques avaient pu analyser et des leçons ont pu être tirées de la crise. Mais qu’en est-il face à une catastrophe nucléaire potentielle telle que celle de mars 2011 ? C’est l’objet de mon interpellation.
Selon l’article 5 de l’Ordonnance sur la distribution de comprimés d’iode à la population, les cantons sont responsables de la distribution des pastilles d’iode stable au-delà d’un rayon de 50 km autour d’une centrale nucléaire suisse active. Le canton de Vaud se trouve dans cette situation. L’iode stable pris en pastille est un antidote qui protège contre l’absorption d’iode 131, un des éléments du cocktail de particules radioactives dispersées en cas de catastrophe nucléaire. S’il est inhalé, l’iode 131 est stocké par notre glande thyroïde et peut entraîner un cancer, en particulier chez les enfants. La prise d’iode non radioactif avant l’arrivée du nuage sature notre thyroïde et évite ainsi la fixation de l’iode radioactif. L’efficacité est maximale en prenant une pastille deux heures avant l’arrivée du nuage de particules. Si la prise a lieu six heures après, la protection diminue de moitié. Lors de la pandémie de coronavirus, nous avons toutes et tous pu constater que le stockage et la distribution de masques et de gel hydroalcoolique n’étaient pas aisés. La situation était exceptionnelle, mais un accident nucléaire le serait tout autant. C’est pourquoi j’interpelle le Conseil d’Etat pour connaître les mesures envisagées relativement à la distribution de cet antidote, pour faire face à une telle catastrophe.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.