20_REP_22 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur l' Interpellation Stéphane Montangero et consorts - Cauchemars en cuisines vaudoises ? (20_INT_454).
Séance du Grand Conseil du mardi 15 décembre 2020, point 15 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourEn ces temps particuliers, il est assez spécial d’aborder un sujet touchant à la restauration. Ainsi, permettez-moi une pensée pour l’ensemble des personnes qui, en temps normaux, travaillent dans la restauration, quel que soit leur poste, quelles que soient les professions, parfois invisibles — je pense par exemple au personnel des blanchisseries — qui sont tous si durement frappés. D’une certaine manière, je regrette que nous n’ayons plus, aujourd’hui, simplement, le type de soucis évoqués à l’époque par mon texte déposé en février dernier… Le monde d’avant ! En effet, à l’époque, j’étais préoccupé par le fait que quelques établissements, faisant passer leurs intérêts avant les règles les plus élémentaires, n’entachent l’ensemble de la profession, que cette tendance à faire fi des lois pour le profit soit de plus en plus forte. Hélas, nous avons vu, dans le monde d’après, celui d’aujourd’hui, le triste spectacle de centaines de personnes dans un pub braillant à tue-tête sans protection, la veille de la fermeture sanitaire, menant sur l’autoroute de l’enfer du personnel soignant, et nous avons vu des patrons qui n’ont cure des lois, qui nient leur responsabilité. Quelques personnes sans scrupules, hélas, attirées par le seul appât du gain immédiat, jettent en pâture l’ensemble d’une profession qui, globalement, accomplit de façon admirable son travail dans le respect des règles et des lois. Parce que j’apprécie cette profession, parce que je ne veux pas que la tendance à aller vers cette phase sombre s’accentue, j’ai déposé ce texte. Souvent, pourtant, et c’est fort regrettable, des sanctions, lourdes de surcroît, sont nécessaires, pour que le message passe ; j’espère que ce sera le cas pour le pub en question.
Quant aux réponses du Conseil d’Etat à mes diverses interrogations, je l’en remercie et me contenterai des quelques observations suivantes. D’abord, je suis content que ce dernier partage nos préoccupations quant aux mesures d’hygiène, de salubrité et de santé, qu’il ne soit pas opposé à davantage de transparence dont le primordial impératif consiste à protéger la santé des consommatrices et consommateurs, tout en relevant qu’une fois encore cela dépend de la Berne fédérale : puisse-t-elle l’entendre et rapidement prendre des mesures instaurant la confiance et la transparence. Ensuite, je suis très content d’apprendre que les moyens du chimiste cantonal ont été renforcés. J’espère qu’ils seront suffisants pour permettre de remplir la mission de confiance auprès des consommatrices et consommateurs dans un monde, je l’espère, bientôt normalisé.
Enfin, je constate avec effarement que la crainte exprimée lors du dépôt de ce texte, celle que la situation soit en train de se péjorer fortement, est attestée par la réponse du Conseil d’Etat à ma deuxième question. En trois ans, entre 2017 et 2019, les pourcentages de cas de dénonciations pénales ont triplé, passant de 3 à 9 %, les cas peu graves ont augmenté de 11,7 % ; pour le reste, les cas très peu graves, ou sans suite, cumulés ont passé de près de 60 % à 42 %. Cette tendance doit impérativement être inversée. Gageons que tel sera le cas, désormais, vu la vigilance affirmée et réaffirmée par le Conseil d’Etat.
La discussion est ouverte.
Nous sommes d’accord que ces gens-là ne toucheront pas l’argent que nous avons magnanimement voté.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.