21_LEG_249 - EMPD accordant au Conseil d’État un crédit additionnel de CHF 5'810’000.- pour financer les dépenses supplémentaires nécessaires à la poursuite du chantier de l’Unithèque sur le campus de l'Université de Lausanne (1er débat).

Séance du Grand Conseil du mardi 24 mai 2022, point 37 de l'ordre du jour

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M. Gérard Mojon (PLR) — Rapporteur-trice

La Commission des finances recommande au Grand Conseil d’entrer en matière et d’accepter le projet de décret tel que proposé. L’Unithèque constitue un projet majeur pour le canton et pour l’Université de Lausanne. Son objectif est d’augmenter la capacité de la bibliothèque de 800 à 2000 places, de doubler l’espace de stockage et de mettre en conformité la sécurité incendie du bâtiment. Les utilisateurs ont souhaité maintenir les activités du bâtiment durant toute la durée du chantier, ce qui comme vous l’imaginez, n’est pas particulièrement simple et n’a pas facilité les choses. L’inauguration de la nouvelle Unithèque reste toutefois prévue pour 2024. De nombreuses questions ont été posées, dans plusieurs domaines ; je résume les principales réponses apportées à la commission.

Au niveau de l’appel d’offres, il faut savoir que le premier consortium adjudicataire, après négociations et analyse, a refusé l’adjudication, estimant l’appel d’offres trop imprécis. Le maître d’ouvrage conclut quant à lui plutôt à une mauvaise estimation de la complexité des travaux à effectuer. Lors du second appel d’offres, une seule réponse a été reçue. Au niveau des dommages et intérêts éventuels pour rupture de contrat, il faut savoir que ni l’Etat ni le consortium n’a bénéficié d’une quelconque compensation pour un éventuel dégât économique subi.

Au niveau de la comparaison des coûts estimés, un député a observé la faible différence entre les offres issues des deux appels d’offres et se demande s’il n’aurait pas été opportun d’accepter la plus-value demandée par le premier adjudicataire. Il lui a été répondu que la différence provenait essentiellement du fait que la seconde prenait vraiment en compte la complexité du projet, ce qui n’était pas le cas de la première offre. Au niveau du manque de précision du cahier des charges, qui a été mis en cause, il faut savoir que lorsque les difficultés sont apparues, un pool d’architectes et d’ingénieurs mandaté à cet effet a considéré que le degré de détail du cahier des charges était suffisant.

Le chantier a été mené de manière traditionnelle et l’obligation de devoir travailler sur ce modèle et non via une entreprise générale ou une entreprise totale a complexifié le projet. Dans le cadre du mandat, les architectes, ingénieurs et entreprises sous-traitantes sont mandatés directement par le maître d’ouvrage ; ils sont ainsi directement responsables des phases de conception et de construction et la coordination n’en est que plus difficile. Au niveau enfin de la complexité du chantier, les difficultés rencontrées sont essentiellement liées, d’une part, à la consolidation du terrain du fait de sa nature géologique et, d’autre part, au fait que la construction est adossée à un bâtiment existant et, enfin, au maintien de l’activité de ce bâtiment durant toute la durée du chantier.

En conclusion, par 9 voix et 3 abstentions, la Commission des finances vous propose d’accepter le projet de décret, y compris en ce qui concerne la durée d’amortissement réduite à 23 ans, le décret initial datant déjà de 2019. La Commission des finances vous propose également d’entrer en matière, par 8 voix et 4 abstentions.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion sur l’entrée en matière est ouverte.

M. Jean-Daniel Carrard (PLR) —

Je déclare mes intérêts de membre de la Commission des finances. Globalement, je me rallie aux propos de notre président, tel qu’il vient de rapporter les débats et la position de la Commission des finances. Toutefois, au nom du groupe PLR, j’aimerais relever quelques éléments.

Le bâtiment de l’Unithèque était devisé à 78 millions, in fine voté en 2018 à 55 millions. Le lot maçonnerie et béton adjugé en 2020 s’élevait à 14,5 millions, avec des revendications de l’entreprise adjudicataire de 1,85 million, ce qui portait à 16,35 millions. Je reviendrai tout à l’heure sur le fait de savoir si le cahier des charges était suffisamment précis. Toujours est-il que la procédure a été suspendue et qu'il a été demandé aux différents services de faire une recherche d’économies. Cela a mené, malgré tout, à une rupture de la procédure et, par conséquent, à un nouvel appel d’offres, qui nous amène à une adjudication à plus de 1 million des chiffres annoncés tout à l’heure. Si l’on tient compte de l’analyse des risques ainsi que de la variation des prix et des économies possibles, on parvient aux 5,8 millions actuellement demandés au Grand Conseil.

Dans cette histoire, ce qui est à relever n’est pas tellement le fait que ce chantier soit nécessaire et qu’il faille le soutenir – ce qui évident – mais plutôt la gestion globale de ce dossier. En effet, on se rend compte que des choix malheureux ont été faits, avec une organisation peu pointue et, surtout, un cahier des charges déficient. En effet, l’entreprise adjudicataire a fait des revendications pour environ 1,8 million. Je suis tout de même surpris d’entendre que les mandataires considèrent que le cahier des charges était précis, puisque s’il l’était, nous ne nous retrouverions pas dans cette situation. Finalement, qu’il s’agisse d’une adjudication en travaux classiques, ou par une entreprise générale ou totale du bâtiment, n’est au fond pas si important. En effet, chaque entreprise ou mandataire s’adapte aux situations, quelles que soient les difficultés, problèmes de fouilles ou de parafouilles et autres caractéristiques du terrain.

Pour le PLR, mis à part son soutien à la demande, la gestion générale de ce dossier s’avère quelque peu légère, malgré ce que les mandataires ont pu dire. Nous pensons qu’il existe une marge de progression certainement intéressante pour la suite.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Il est vrai qu’un certain nombre de risques avaient été identifiés dès l’élaboration du premier projet, puisque depuis les difficultés liées à la première adjudication du lot de béton-maçonnerie, la commission de projet avait procédé à de nombreuses études d’optimisation pour réduire les coûts : réduction de largeur, de composition de la toiture, entre autres. Nous n’avons pu nous rendre compte que des économies structurelles n’étaient plus possibles que pendant l’avancement du projet, lorsque les fondations ont été réalisées. Le contexte conjoncturel lié au coût de certains matériaux qui avaient sensiblement augmenté a appelé à une nouvelle prudence des estimations mises en place au préalable. C’est dans cet esprit que la demande de crédit additionnel a été faite.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

L’entrée en matière est admise avec 3 abstentions.

Le projet de décret est adopté en premier débat avec 3 abstentions.

M. Gérard Mojon (PLR) — Rapporteur-trice

Je demande le deuxième débat immédiat.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

Le deuxième débat immédiat est admis à la majorité des trois quarts (88 voix contre 8 et 9 abstentions).

Le projet de décret est adopté en deuxième débat et définitivement par 96 voix contre 3 et 7 abstentions.

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