Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 5 mars 2024, point 13 de l'ordre du jour

Texte déposé

Dans sa réponse à l’interpellations José Durussel (mai 2017) « quels abattoirs demain dans notre canton ? » le Conseil d’État confirme l’importance des abattoirs de proximité « ... les abattoirs de proximité ont toute leur importance. Ils permettent non seulement de transporter les animaux sur des trajets brefs, mais soutiennent également une production locale, maintiennent un savoir-faire traditionnel et favorisent des circuits courts ».

 

Le Conseil d’État explique également que le réseau d’abattoirs doit être redéfini afin d’être plus performant et expose sa vision qui consiste en la définition de 5 à 10 pôles régionaux d’abattage de moyenne capacité.

 

Il estime cependant qu’une intervention de l’État ne serait pas opportune car contraire à la liberté d’entreprise et qu’il appartient à la branche de prendre les choses en main à l’aide d’une coordination régionale.

 

Dans sa réponse à l’interpellation Anna Perret (juin 2023) « un avenir pour les abattoirs locaux », le Conseil d’État réitère sa position et déclare ne prévoir aucune communication à propos de la construction du nouvel abattoir d’Aubonne malgré la polémique locale et le lien avec la question climatique.

 

Il semblerait donc que le Conseil d’État soit revenu sur son intention de travailler sur une politique cantonale des abattoirs comme annoncé dans le communiqué de presse du 29 février 2000 ce que nous regrettons même si la situation a évolué entre temps. Est-ce judicieux de fermer l’abattoir de Clarens et d’en construire un nouveau 50 km plus loin à Aubonne ?  

 

Afin d’avoir une vision claire et coordonnée en matière d’abattoirs de proximité dans notre canton, il nous semble souhaitable que l’État légifère dans ce domaine. Le but étant de répondre aux besoins des éleveurs, aux attentes des consommateurs et d’éviter une concentration de cette activité dans de grands abattoirs industriels qui ne sont pas compatibles avec un système alimentaire durable.

 

De plus, l’élevage et la consommation de viande étant un aspect important de notre politique climatique, nous pensons qu’une réflexion approfondie sur le sujet et le cas échéant une intervention de l’État se justifient pleinement.

 

Au vu de ce qui précède, nous demandons au Conseil d’État de reconsidérer l’élaboration d’une politique cantonale des abattoirs et d’apporter les modifications légales qu’il jugera nécessaire.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Laurent BalsigerSOC
Nathalie VezVER
Séverine EvéquozVER
Sébastien KesslerSOC
Muriel ThalmannSOC
Yolanda Müller ChablozVER
Romain PilloudSOC
Jacques-André HauryV'L
Eliane DesarzensSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Alberto MocchiVER
Théophile SchenkerVER
Géraldine DubuisVER
Vincent BonvinVER
Sabine Glauser KrugVER
Kilian DugganVER
Yannick MauryVER
Pierre ZwahlenVER
Martine GerberVER
Andreas WüthrichV'L
Mathieu BalsigerPLR
Cendrine CachemailleSOC
Cédric RotenSOC
Yves PaccaudSOC
Josephine Byrne GarelliPLR

Document

24_POS_8-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Anna Perret (VER) —

Tout d’abord, je dois apporter une précision par rapport au titre : je parle bien de la fermeture de l’abattoir de Clarens, mais le nouvel abattoir doit se faire à Aubonne – et non à Rolle. Sur le fond, le postulat demande au Conseil d’Etat d’étudier l’opportunité de légiférer dans le domaine des abattoirs afin d’assurer l’existence d’abattoirs de proximité dans toutes les régions du canton, ou du moins là où cela fait sens. Cette demande s’explique par plusieurs raisons, à commencer par l’actualité du projet de construction de l’abattoir d’Aubonne, qui a entrainé beaucoup d’incompréhension au niveau local où de nombreuses oppositions ont été déposées. Avec l’éventuelle fermeture de l’abattoir de Clarens, des éleveurs se demandent où aller si la fermeture est confirmée. Ensuite, l’Etat de Vaud reste en retrait sur ces questions afin de ne pas entraver la liberté d’entreprise. Pourtant, en février 2000, le Conseil d’Etat avait communiqué vouloir travailler sur une politique cantonale des abattoirs dans le but de « faciliter l’émergence d’un réseau d’abattoirs couvrant le territoire ».

Enfin, le rôle central de l’élevage et de la consommation de viande est une partie importante des discussions portant sur les systèmes alimentaires durables, notamment au niveau environnemental, avec les émissions des gaz à effet de serre, mais aussi la fertilité des sols et le maintien des pâturages. Nous savons que du point de vue « santé et environnement », les personnes habitant la Suisse mangent trois fois trop de viande. Il faudrait en manger moins, mais de meilleure qualité. C’est là que les abattoirs de proximité entrent en jeu. Si les gens veulent manger de la viande, soit, mais alors faisons au moins en sorte qu’elle soit produite ici et dans les règles de l’art. Il faut éviter que seuls les gros abattoirs industriels subsistent ! Ainsi, je pense qu’il y a un intérêt public à légiférer dans ce domaine, au-delà des aspects de contrôle. Sans trop intervenir dans la liberté d’entreprise, l’idée est de fixer un cadre afin de guider la filière viande vers des pratiques compatibles à la fois avec la stratégie climat, les besoins des éleveurs et ceux des consommateurs. Je me réjouis d’en discuter en commission.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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