Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 7 mai 2024, point 38 de l'ordre du jour

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Texte adopté par CE - R-CE INT Humbert 23_INT_157 - publié

Transcriptions

Je remercie le Conseil d'Etat pour la réponse qu'il a apportée à mon interpellation. Cette réponse très intéressante reflète la dichotomie de notre politique. Le fait que le concept de durabilité soit mentionné dans une stratégie est déjà positif en soi. La prise de conscience du problème est un premier pas ; c'est le côté « verre à moitié plein ». Mais quand on analyse plus en détail la stratégie, on voit que, à l'image de notre société, on n'est pas encore prêt à changer nos habitudes pour en faire une stratégie vraiment durable ; c'est le côté « verre à moitié vide ». J’invite le secrétariat à projeter la carte qui montre l'impact lié au transport d'un touriste américain qui vient visiter notre canton.

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Je trouve utile de remettre en perspective l'impact du trajet en avion avec le séjour dans le canton de Vaud. L'impact par kilomètre de l'avion ou de la voiture étant similaire, cette carte montre que la promotion des transports publics en Suisse est un début, mais un début qui reste très timide puisqu'elle ne s'attaque qu’à la partie verte – la toute petite partie sur la carte. Cette carte nous montre le parcours qu'il nous reste à faire pour pouvoir rendre le tourisme intercontinental durable. Soyons honnêtes, en l'état actuel de la technologie et pour plusieurs années encore, aucune stratégie incluant l'avion ne peut être qualifiée de durable. Toutes les stratégies listées dans la réponse s'adressent à la partie verte sur la carte.

Concernant la promotion du canton de Vaud au Moyen-Orient ou en Amérique du Nord, n'ayant pour l'instant pas de solution pour des vols durables, la réponse du Conseil d'Etat propose d'augmenter la durée de séjour pour réduire l'impact CO₂ par nuitée. C’est intéressant, mais je serais curieux de savoir comment Vaud Promotion communique cette idée de rester plus longtemps chez nous ; si l’on a des exemples à nous transmettre, je suis très intéressé. Pour pouvoir qualifier notre politique de durable, je me demande s'il ne serait pas plus sage de demander à Vaud Promotion de focaliser sa campagne sur la Suisse dans les pays limitrophes et d'enlever le Moyen-Orient et l'Amérique du Nord de sa stratégie.

Mon positionnement politique n'est pas un secret. Si je suis engagé, c'est parce que je pense que notre politique actuelle est loin d'être durable. Ce n'est qu'en nous asseyant autour d'une table, en toute intelligence et de manière constructive, mais aussi avec courage, que nous pourrons trouver des solutions pour changer notre trajectoire avant d'atteindre le mur. J'encourage donc notre Conseil d'Etat à utiliser au maximum l'excellent outil à sa disposition, à savoir l'Office cantonal de la durabilité et du climat, afin de se donner une chance d'atteindre les objectifs 2030 et 2050 de réduction des émissions de CO₂ qu'il s'est fixés.

La discussion est ouverte.

Pour faire un lien avec le rapport de la Commission de gestion dont on a parlé ce matin, ce point avait été également relevé par notre sous-commission, en page 74. On a constaté que trois quarts du budget pour la promotion du tourisme – soit plus de 2 millions – visaient une clientèle internationale, alors que près de deux tiers des touristes séjournant dans le canton de Vaud sont suisses.

Nous souhaitons que Vaud Promotion puisse venir à votre rencontre dans une séance du groupe Économie ; nous devons encore fixer la date avec la présidente de ce groupe, Mme Dubois. Cela vous permettra de mieux comprendre et de poser les questions sur la stratégie qui a été avalisée par le Conseil d'Etat à Vaud Promotion directement.

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.