Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 20 février 2024, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

La stratégie cantonale de promotion du vélo horizon 2035 a été approuvée par le Grand conseil en 2022[1]. Elle prévoit l’organisation du réseau cyclable en réseau utilitaire structurant, réseau utilitaire complémentaire et réseau de loisir. Pour rappel, avant cette stratégie vélo, la réalisation de mesures favorisant la mobilité cyclable dépendait uniquement des fenêtres d’opportunité, suivant concrètement le calendrier de réfections des tronçons de routes cantonales.

 

Depuis l’approbation de cette stratégie, un guichet vélo a été constitué et la planification du réseau utilitaire structurant a débuté. La réalisation concrète des premiers tronçons cyclables a été annoncée dans un horizon de cinq ans. Cet état de fait est déjà la source d’une certaine frustration auprès des partisans de la petite reine, mais on peut en comprendre les raisons.

 

En ce qui concerne le réseau utilitaire complémentaire, la stratégie vélo prévoit une poursuite de ce fonctionnement de réalisation par opportunité (stratégie vélo [1] page 38) : « les liaisons du réseau complémentaire bénéficient d’une politique d’aménagement par opportunité, notamment lors d’interventions d’entretien. Leur équipement est jugé moins prioritaire par rapport au réseau utilitaire. » Dans ma compréhension, moins prioritaire n’est pas égal à pas prioritaire du tout.

 

Or ce qu’on constate depuis l’adoption de la stratégie vélo, c’est que la DGMR n’entre plus en matière pour la réalisation d’infrastructures cyclables qui ne font pas partie du réseau structurant, notamment les liaisons du réseau complémentaire. Cet arrêt des réalisations par opportunité est préoccupant, car il est illusoire de penser que le réseau structurant suffira à lui seul à répondre aux besoins des cyclistes et aux attentes de celles et ceux qui envisagent de se remettre en selle. Attendre la réalisation du réseau structurant pour planifier le réseau complémentaire, c’est prendre un retard considérable dans l’amélioration de la desserte cyclable. En effet, il est indispensable de pouvoir rejoindre ce réseau structurant et renforcer le maillage partout où c’est possible.

 

Un exemple récent concerne le tronçon 7-C-S entre Chavannes-de-Bogis et Chavannes-des-Bois (23_LEG_111). L’EMPD initialement proposé par le Conseil d’Etat ne proposait pas la réalisation d’aménagements cyclables, malgré le fait que les communes voisines du tronçon aient exprimé leurs besoins en ce sens. L’option d’un abaissement de la vitesse n’a pas non plus été évoqué, malgré le fait que, et je cite à nouveau la stratégie vélo, « lorsqu’un projet d’aménagement cyclable n’est pas possible du fait de difficultés constructives, de son coût ou de pesées d’intérêts lui étant défavorables, une diminution des vitesses de circulation peut être envisagée. »

 

Dans ce contexte, j’ai l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Le Conseil d’Etat juge-t-il que le réseau structurant suffira à répondre aux besoins des cyclistes vaudois et répondre aux objectifs de report modal annoncés, notamment d’augmenter à 10% au moins la part modale du vélo en termes de déplacements à l’horizon 2035?
  2. Comment et dans quel horizon temporel le Conseil d’Etat prévoit-il le développement des liaisons cyclables du réseau utilitaire complémentaire ? En particulier, comment conçoit-il la réalisation des liaisons complémentaires sur les routes cantonales hors localité ?
  3. Le Conseil d’Etat prévoit-il d’intégrer les mobilités actives à la planification des routes cantonales de façon proactive, et si oui comment?
  4. Dans le cas où un projet d’aménagement cyclable est jugé impossible notamment pour des raisons de coût, le Conseil d’Etat prévoit-il d’utiliser la possibilité prévue dans la stratégie vélo de réduire la vitesse afin de renforcer la sécurité des utilisatrices et utilisateurs ?

 

[1] Stratégie cantonale de promotion du vélo – horizon 2035, https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/accueil/fichiers_pdf/2021_novembre_actus/Strat%C3%A9gie_v%C3%A9lo_2035_brochure.pdf

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Sylvie PodioVER
Pierre ZwahlenVER
Cédric EchenardSOC
Valérie ZoncaVER
Anna PerretVER
Yannick MauryVER
Pierre FonjallazVER
Oscar CherbuinV'L
Alice GenoudVER
Céline MisiegoEP
Didier LohriVER
Nathalie VezVER
Felix StürnerVER
Géraldine DubuisVER
David VogelV'L
Théophile SchenkerVER
Jerome De BenedictisV'L
Nathalie JaccardVER
Vincent BonvinVER
Sébastien HumbertV'L
Pierre WahlenVER

Document

24_INT_26-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Yolanda Müller Chabloz (VER) —

La Stratégie cantonale de promotion du vélo – Horizon 2035 vise à reporter une partie des déplacements des Vaudoises et des Vaudois vers le vélo, avec un objectif de 10 % des trajets effectués avec ce mode de transport d’ici 2035. Cette stratégie repose principalement sur une politique volontariste de réalisation du réseau cyclable structurant, que l’on ne peut que soutenir et saluer. En complément du réseau structurant, le réseau cyclable complémentaire est aussi appelé à se développer dans une logique de réalisation par opportunité, permettant ainsi de renforcer le maillage fin, qui est également essentiel au bon fonctionnement du réseau. Néanmoins, il semble qu’étant absorbés par la réalisation du réseau structurant, les services de l’Etat ne se préoccupent plus beaucoup de la planification et du développement du réseau complémentaire et que, de ce fait, des opportunités d’optimiser le réseau actuel ne sont pas saisies. Preuve en est l’exemple récent du tronçon entre Chavannes-de-Bogis et Chavannes-des-Bois que nous avons traité avant les Relâches.

Cet état de fait ne correspond pas à la politique initialement annoncée dans la stratégie vélo. Si l’établissement du centre de compétence vélo au sein de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) est à saluer, il est illusoire de penser que ce guichet peut, à lui seul, porter l’ensemble des projets cyclables du canton. Une intégration plus transversale de la thématique dans l’ensemble des projets doit aussi être visée. De fait, la part modale du vélo est en augmentation, en lien avec une prise de conscience des enjeux climatiques par une part grandissante de la population, mais les infrastructures ne suivent pas et cela exacerbe les tensions entre les utilisateurs des différents modes de transport, et met en danger les usagères et les usagers.

Au vu de ces éléments, mon interpellation vise à obtenir des clarifications sur la mise en œuvre du réseau cyclable cantonal, tant structurant que complémentaire, en particulier quant à l’horizon temporel de sa planification, avec des précisions sur la collaboration entre les cantons, les régions et les communes dans cette planification et la réalisation des tronçons, et la manière dont le Conseil d’Etat conçoit l’intégration de la thématique au sein de la DGMR.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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