Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 26 janvier 2021, point 17 de l'ordre du jour

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Transcriptions

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Mme Aliette Rey-Marion (UDC) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour les réponses apportées à mon interpellation portant sur l’avenir du domaine Agrilogie Grange-Verney. Je déclare mes intérêts : j’habite à cinq kilomètres du centre de formation agrologique et je fais partie du monde agricole, en tant que paysanne.

Cela fera sauf erreur septante ans, en octobre 2021, qu’a eu lieu l’inauguration du Centre de formation agricole de Grange-Verney sis sur la commune de Moudon. Un bail ! Le système de formation a bien évolué et a même été profondément réformé dans les années 2014-2015 lorsque des investissements ont été réalisés, sans vraiment rattraper le retard des années nonante. Une salle de traite et une porcherie ont été complètement rénovées entre 2015 et 2017. Auparavant, dans les années huitante, une ferme maraîchère pour la culture de tomates et d’aubergines hors-sol avait été construite. Quelques hectares de cultures bio ont également trouvé place sur ce domaine, afin de permettre aux apprentis de comparer plusieurs façons de cultiver des céréales et autres. Malheureusement, la serre ainsi que la partie arboricole ont été complètement démantelées, au grand regret du monde agricole de la région, voire plus. Le site de l’Ecole de Grange-Verney prenait décidément un air laissé à l’abandon et de négligé, ce qui alarmait entre autres le monde politique, mais pas seulement. L’impression négative ressentie en passant auprès du site de Grange-Verney, de par sa vétusté, laissait penser que la formation agricole vaudoise ne méritait pas vraiment d’être poursuivie dans notre région.

Le site fribourgeois de Grange-Neuve, situé à quelques kilomètres de notre district, se développe grandement depuis quelques années, et je peux vous dire qu’après tant d’années sans nouvelles de la part du Conseil d’Etat vaudois concernant le futur de nos écoles d’agriculture, nous entendions des bribes de discussions annonçant qu’un site intercantonal pour la formation agricole sis à Grange-Neuve verrait peut-être le jour. Eh bien, il n’en est rien, ouf ! Et nous avons enfin de très bonnes nouvelles concernant le projet IMAGO. Je rappelle que mon interpellation portait sur l’avenir du domaine agricole de Grange-Verney, mais de fait, la formation agricole vaudoise suite au postulat Jacques Nicolet y était liée. Projet sur la table du Conseil d’Etat depuis bien longtemps, IMAGO était sur toutes les lèvres et suscitait de nombreuses interrogations, raison qui m’avait poussée à déposer plusieurs objets sur la question. Une magnifique nouvelle arriva à Moudon lors de la Journée des communes de notre beau district, annoncée de la bouche de Mme la syndique de Moudon, Carole Pico : le site de Grange-Verney a été retenu pour y implanter la majeure partie du projet IMAGO, c’est-à-dire toute la formation agricole, l’administration et les partenaires que sont les organisations professionnelles et faîtières agricoles. Des applaudissements et des oufs de soulagement se sont fait entendre dans la salle. Quelle magnifique journée !

Cela va générer des places de travail bienvenues dans notre district, qui voit depuis plusieurs années une explosion de sa démographie, mais peu de choses en termes d’emplois. Petit rappel : notre région a déjà vu disparaître l’Ecole de fromagerie de Moudon au profit de celle du canton de Fribourg, le Registre foncier, et bientôt le centre administratif de l’état civil. Enfin, je ne vais pas détailler les réponses à mes questions, car toutes me conviennent parfaitement. Je puis vous dire, monsieur le Conseiller d’Etat, que le monde agricole de notre région, mais je pense et j’espère que c’est également le cas du monde agricole dans le canton entier, est soulagé et ravi de l’annonce de votre décision. Je me réjouis également pour notre magnifique profession de voir commencer les travaux sur ce site, en sachant que le chemin sera encore long. J’espère que les partenaires intéressés seront nombreux et je me réjouis de recevoir l’exposé des motifs et projet de décret relatif à ce dossier afin d’en connaître les détails. Merci encore une fois au Conseil d’Etat pour ses réponses à mon interpellation.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Philippe Liniger (UDC) —

Je déclare mes intérêts : j’ai été collaborateur à Grange-Verney pendant 27 ans, dont 25 ans en tant que chef d’exploitation du domaine agricole. Ce domaine était toujours au centre des préoccupations pour la formation agricole, mais il est vrai qu’il est sous-utilisé pour la formation des élèves. Une partie de la formation se passe l’hiver, quand il n’y a rien à voir dans les champs et en juillet-août, au moment des récoltes, les élèves travaillent dans leurs exploitations respectives. Toutefois, des cours ciblés ou des séances d’information sont de plus en plus organisés pendant l’été. Le domaine coûte cher aux contribuables et il convient donc de l’utiliser d’une manière optimale pour la formation. Il n’est pas forcément pertinent d’augmenter sa surface, mais bien plus d’intensifier sa fonction formatrice. La superficie actuelle du domaine me paraît suffisante pour réaliser cet objectif. Agrandir le domaine serait une démarche inverse à celle du canton de Berne, qui a loué les surfaces de ses domaines liés aux écoles d’agriculture à des paysans qui touchent des paiements directs ! Il n’est pas sûr qu’il soit raisonnable de faire rouler les tracteurs sur des kilomètres pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs !

Pendant ma carrière professionnelle, nous avions un Conseil d’école composé d’agriculteurs et de viticulteurs vaudois. Cette commission, nommée par le Conseil d’Etat, avait pour mission de proposer de nouvelles techniques culturales et de faire des propositions pour des constructions, transformations et équipements. Cette commission a été modifiée en 2018, mais elle était très appréciée pour sa compétence. Au moment des grandes restructurations à Grange-Verney, il serait souhaitable qu’un groupe de travail soit constitué pour étudier l’avenir du domaine. Il conviendrait qu’il soit formé de paysans actifs dans l’agriculture. Pour résumer ma pensée, je préférerais le « mieux » au « plus grand ». Je pense qu’il serait plus judicieux d’adjoindre un nouveau domaine éloigné de l’école pour faire simplement de l’agriculture et d’en priver des paysans qui en feraient leur gagne-pain.

Mme Muriel Thalmann (SOC) —

J’adresse une question à M. le conseiller d’Etat concernant IMAGO. La dernière fois que nous avions parlé de cet objet, il était question qu’un cahier des charges soit établi et que les communes puissent ensuite postuler. Finalement, je constate que le Conseil d’Etat a changé de procédure et j’aimerais connaître les raisons qui l’ont conduit à ce changement.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Ainsi que je l’ai dit lorsque nous avons présenté IMAGO en conférence de presse, le choix de la procédure retenue a été expliqué, vu l’intérêt de la commune de Moudon pour le site et le partenariat trouvé avec cette commune. C’est ce qui a amené le Conseil d’Etat à modifier sa stratégie et à choisir le site de Grange-Verney pour son projet IMAGO.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.          

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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