Interpellation Muriel Thalmann et consorts - Sauvons le Château de Gréchon
Muriel Thalmann
20.02.2024
DEIEP
DITS
24_INT_34
-
27.05.2024
Transmise au CE, 27.02.2024
Texte déposé
Le château de Gréchon et son four à pain voisin sont des objets d’importance cantonale (note 2 au Recensement architectural cantonal). Situé en zone agricole, cette grande maison de campagne a été construite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, sur des bases plus anciennes. Formé dès l’origine de trois parties aux fonctions bien différentes, l’édifice présente une disposition très originale et comprend :
- le logement de maître, richement aménagé, dans le pavillon sud-ouest ;
- le logement du fermier sis dans le corps central et ;
- un rural accolé au nord-est, dont le volume et les façades font écho au pavillon sud-ouest, afin que les façades principales, longues de plus de 50 m, présentent une certaine symétrie.
Ce long bâtiment est complété d’anciennes annexes, dont le four à pain, et de plusieurs jardins en terrasses. Ayant fait l’objet de très peu d’interventions au cours du XXe siècle, le château a conservé sa substance d’origine (parquets, boiseries, décors peints, poêles en faïence, fenêtres, etc.), ce qui lui confère un caractère exceptionnel. En effet, très peu de bâtiments subsistent dans la région dans un état d’origine aussi complet. Sa valeur historique est largement reconnue dans les milieux scientifiques et patrimoniaux qui s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’un bâtiment d’intérêt national.
Inhabité depuis des décennies, cet ensemble se dégrade d’année en année, et son manque d’entretien est de plus en plus préjudiciable à sa conservation. Le mauvais état de l’enveloppe extérieure ne permet plus d’assurer l’étanchéité du bâtiment et les infiltrations répétées des eaux de pluie ont déjà provoqué d’importants dégâts, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le bâtiment avait plus ou moins bien résisté au manque d’entretien jusqu’au début des années 1990. Depuis lors, de nombreux dégâts sont apparus, surtout dans le logement de maître[1]. Le rythme de ces dégradations « naturelles » ne peut qu’augmenter avec le temps, surtout en période hivernale. S’y ajoutent d’importants actes de vandalisme : portes forcées, toiles peintes lacérées et arrachées, pour ne mentionner que les actes principaux ainsi que la disparition de plusieurs encadrements de cheminée en noyer, du XVIIIe siècle.
Patrimoine suisse, section vaudoise, a donc sollicité en mars 2020 le classement du château de Gréchon et du four à pain voisin afin d’en assurer la sauvegarde à long terme et d’obliger ses propriétaires soit à entretenir leur bien de manière satisfaisante soit à s’en séparer.
Le Conseiller d’Etat en charge du dossier, M. Broulis, a alors répondu que la Municipalité de Moudon avait demandé de surseoir à cette requête durant 1 année au moins, des négociations étant en cours en vue de l’acquisition de cet objet par une preneur disposé à le restaurer et à l’entretenir.
4 ans plus tard, le château n’est toujours pas vendu et continue à se dégrader ce qui se répercute sur sa valeur historique. Il semblerait que le Canton entende sortir cette parcelle de la zone agricole afin d’en faciliter la vente.
L’article 23 de la loi sur la protection du patrimoine culturel immobilier (LPrPCI)[2] du 30 novembre 2021, consacré à l’entretien d’un objet inscrit à l'inventaire stipule ce qui suit :
1 L'entretien d'un objet inscrit à l'inventaire incombe au propriétaire, cas échéant aux titulaires d'un autre droit réel.
2 Si besoin, le département fixe un délai convenable pour effectuer les travaux d'entretien nécessaires.
Au vu de ce qui précède, j’ai l’honneur de poser au CE les questions suivantes :
- Quand est-ce que le CE va intervenir pour assurer la sauvegarde de ce bâtiment d’intérêt cantonal voire national ?
- Le CE a-t-il enfin l’intention de classer cet objet et de prendre les mesures qui s’imposent pour en assurer la sauvegarde ?
- Quel est l’intérêt de sortir cette parcelle de la zone agricole, le site étant un site d’exception à préserver ?
Je remercie d’avance le CE pour sa réponse.
Pully, le 19 février 2024
[1]façade principale : dégradation importante d’éléments taillés en molasse ;
augmentation du taux d’humidité intérieure, due en particulier au drainage déficient de la façade principale ;
chambres sud-ouest : attaque de boiseries et de la structure porteuse ;
effondrement d’un arc intérieur en molasse, d’un mur et d’un sol, suite à des infiltrations constantes ;
charpentes : affaissements et pourriture, dus à des modifications malheureuses et à des infiltrations.
[2] 451.15
Conclusion
Souhaite développer
Documents
Lien | Type |
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24_INT_34-Texte déposé | Intervention parlementaire |
Séances dont l'objet a été à l'ODJ
Date | Décision |
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27.02.2024 | - |
20.02.2024 | - |
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Julien Eggenberger | SOC |
Sandra Pasquier | SOC |
Pierre-André Romanens | PLR |
Amélie Cherbuin | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Yannick Maury | VER |
Jean-Louis Radice | V'L |
Laure Jaton | SOC |
Cédric Roten | SOC |
Laurent Balsiger | SOC |
Valérie Zonca | VER |
Eliane Desarzens | SOC |
Claude Nicole Grin | VER |
Felix Stürner | VER |
Circé Fuchs | V'L |
Claire Attinger Doepper | SOC |
Rebecca Joly | VER |
Alice Genoud | VER |
Nathalie Jaccard | VER |
Sébastien Pedroli | SOC |
Yves Paccaud | SOC |
Isabelle Freymond | IND |
Pierre Fonjallaz | VER |
Cédric Echenard | SOC |
Géraldine Dubuis | VER |