Interpellation Arnaud Bouverat et consorts - Les pharmacies refusent de négocier une CCT. La pilule ne passe pas auprès des assistantes en pharmacie.

Auteur

Arnaud Bouverat

Date du dépôt

30.01.2024

Département pilote

DSAS

Département en appui

DEIEP

Identifiant

24_INT_19

Commission

-

Délais réponse du CE

06.05.2024

Dernière décision du GC

Transmise au CE, 06.02.2024

Texte déposé

Les pharmacies sont un maillon important de notre système de santé. En vertu de la loi vaudoise sur la santé publique, le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) peut leur confier des tâches de santé publique et n’hésite pas à orienter les patient-e-s auprès des officines. Sous la pression des diverses réformes de la loi sur l’assurance-maladie obligatoire (LaMal), les pharmacies ont acquis un quasi-monopole dans la délivrance des médicaments sous prescription non seulement directement auprès des assuré-e-s mais aussi via les établissements médico-sociaux. Dans les faits, les pharmacies effectuent donc des tâches de service public financées notamment par les deniers publics et les primes d’assurance-maladie qu’il convient de considérer comme un impôt affecté à une tâche spécifique, du fait de son caractère obligatoire. Considérant notre politique des subsides rendue nécessaire par l’augmentation constante des coûts, il faut être conscient que l’activité des pharmacies est grandement subventionnée par notre Canton.

 

En Suisse romande, la densité d’officines reste élevée, ce qui atteste de la bonne santé de la branche. Malgré cet état de fait, et malgré une pénurie de personnel, la Société vaudoise de pharmacie (SVPh) a fait savoir dans un communiqué de presse daté de fin novembre 2023 qu’elle renonçait à négocier une Convention collective de travail (CCT) malgré la demande émise par l’assemblée des assistant-e-s en pharmacie du syndicat Unia. Il s’agit du 2ème refus en une vingtaine d’années. En lieu et place d’une discussion avec les partenaires sociaux, la SVPh se dit en contact avec le Canton pour revaloriser le métier d’assistant-e-s en pharmacie via la loi sur la santé publique.

 

Cette dernière demande syndicale s’appuyait sur un sondage effectué auprès de 740 assistant-e-s en pharmacie sur le millier d’actives : 80% d’entre elles demandent des revalorisations salariales via une CCT. Le but principal est d’assurer une meilleure reconnaissance de la formation et de l’expérience au cours de la carrière alors qu’aucun standard minimum impératif n’existe au sein de la branche.

 

Ce refus de négocier est d’autant plus étonnant que, dans un contexte de pénurie, des pharmacies délivrent des primes à l’embauche de plusieurs milliers de francs pour attirer de nouvelles forces. En outre, il n’est pas rare que des échoppes se revendent pour des sommes proprement indécentes ce qui montre la profitabilité du secteur.

 

En date du 24 janvier, en lien avec la surcharge hospitalière, la Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) a publié une communication urgente recommandant aux citoyen-ne-s de consulter préalablement un médecin ou un-e pharmacien-ne pour bénéficier d’un conseil et d’une orientation avisés. Cette communication montre que les pharmacies sont de fait un maillon essentiel de notre système de santé publique.

 

Considérant ce qui précède, nous avons l’honneur de poser au Conseil d’Etat les questions suivantes :

 

  1. Quelle est l’appréciation du Conseil d’Etat concernant le refus d’une branche en bonne santé financière, dépendante de contributions publiques et d’une assurance sociale, de négocier une convention collective de travail pour garantir des standards sociaux minimaux ?
  2. Le Conseil d’Etat trouve-t-il normal que les pharmacies consacrent plusieurs milliers de francs au recrutement de personnel mais refusent en parallèle de prévoir des ravalorisations salariales via une CCT ?
  3. Alors que les EMS et autres institutions subventionnées sont tenus de respecter des standards salariaux minimaux et sont régulièrement contrôlés sur ce plan, comment se fait-il que les pharmacies ne soient soumises à aucune obligation similaire ?
  4. Quelles mesures le Conseil d’Etat est-il prêt à prendre pour, soit mandater uniquement des pharmacies d’établissement pour les tâches subventionnées ou relevant de la santé publique, soit garantir que les pharmacies vaudoises s’inscrivent effectivement dans un partenariat social ?
  5. Dans un tel contexte, le Département est-il, comme le prétend la SVPh, en train de procéder à une revalorisation du métier d’assistant-e-s en pharmacie via une révision de la LSP ?
  6. Si oui, comment prévoit-il de procéder et est-il conscient de cautionner de telle manière un refus de dialogue social ?
  7. Quelles sont les tâches déléguées par le Département aux pharmacies et dans quels délais ces contrats de prestations ou ces orientations des assuré-e-s pourraient-ils être révisés afin de ne les octroyer qu’à des acteurs responsables et respectueux du partenariat social vaudois ?

Conclusion

Souhaite développer

Documents

LienType
 24_INT_19-Texte déposé Intervention parlementaire

Séances dont l'objet a été à l'ODJ

DateDécision
06.02.2024 -
30.01.2024 -

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Sébastien Kessler SOC
Olivier Gfeller SOC
Laurent Balsiger SOC
Hadrien Buclin EP
Yves Paccaud SOC
Romain Pilloud SOC
Sylvie Pittet Blanchette SOC
Laure Jaton SOC
Julien Eggenberger SOC
Nathalie Jaccard VER
Denis Corboz SOC
David Raedler VER
Georges Zünd PLR
Valérie Zonca VER
Marc Vuilleumier EP
Joëlle Minacci EP
Alexandre Démétriadès SOC
Alberto Mocchi VER
Monique Ryf SOC
Vincent Jaques SOC
Felix Stürner VER
Cédric Roten SOC
Oriane Sarrasin SOC
Cendrine Cachemaille SOC
Céline Misiego EP
Cédric Echenard SOC
Claire Attinger Doepper SOC
Sandra Pasquier SOC

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