Interpellation Anna Perret et consorts au nom des Vert-e-s - Morges sous l’eau. Quel est le plan pour mieux gérer les eaux pluviales et les fortes précipitations à l’avenir dans le canton ?

Transmise au CE, 03.09.2024

Texte déposé

Le 25 juin, la ville de Morges a été inondée. Des pluies diluviennes en début de soirée ont fait déborder la rivière Morges. Un événement d’une ampleur exceptionnelle provoquant l’inondation des rues et des commerces à proximité de la rivière, les caves et parkings souterrains ainsi que le Parc de l’Indépendance. Près de 200 interventions ont été nécessaires. Les dégâts à Morges et dans la région ont été estimés à 20 millions de francs. 

Selon le météorologue Vincent Devantay^[1], des précipitations aussi intenses n’ont jamais été mesurées dans la région morgienne. Il est tombé l’équivalent d’un mois de précipitations en l’espace d’une heure et demie. Le porte-parole de la police cantonale, Jean-Christophe Sauterel, confirme^[2] : « On était bien au-delà de la crue centennale ». Le débit de la Morges a atteint 43 m³/seconde, alors que le niveau d’une crue centennale est de 34 m³/seconde. 

Le réchauffement climatique serait une des causes de l’intensité de ces pluies. Ce type d’événement est donc appelé à se répéter. Selon M. Tommaso Pietropolli, urbaniste à l'EPFL^[3], la manière dont nous gérons l’eau n’est plus adaptée. Il estime que nous ne pouvons plus traiter l’eau « comme un élément à faire ruisseler le plus vite possible hors de la ville » à l’aide de tuyaux et de canons. Avec le dérèglement climatique, on n’y arrivera plus. 

Une des solutions citées par M. Pietropolli est celle du concept de la « ville éponge », une méthode qui permet à la ville de ralentir l’eau et de la stocker sur place en créant des brèches dans la partie minérale. Ce concept, qui a fait l’objet d’une publication de l’OFEV en 2022^[4], a par exemple été testé sous forme de modèle réduit à la vallée de la jeunesse à Lausanne au Jardin de circulation^[5]. A quand un déploiement à plus grande échelle dans le canton de Vaud ? 

Au vu de ce qui précède, j’ai l’honneur de poser au Conseil d’État les questions suivantes :

1. Des mesures d’aménagement du territoire sont-elles prévues afin de mieux gérer les eaux pluviales et les fortes précipitations ?
2. Existe-t-il des projets de construction cantonaux (bâtiments et aménagements extérieurs) qui montrent la voie en termes de gestion de l’eau dans le sens du concept de la ville éponge et de la prévention contre les effets des fortes précipitations ? 
3. De quelle manière est-ce que le canton accompagne les communes dans l’adaptation de leurs activités ayant un impact sur l’organisation du territoire dans le sens du concept de la ville éponge et de la prévention contre les effets des fortes précipitations ? 
4. Quelles sont les exigences auxquelles les projets de constructions doivent répondre actuellement afin de contribuer à une bonne gestion de l’eau pluviale et limiter les risques d’inondation ?

^[1] Après les violents orages, Morges nettoie ses rues et ses caves https://www.rts.ch/info/regions/vaud/2024/article/apres-les-violents-orages-morges-nettoie-ses-rues-et-ses-caves-28550677.html

^[2] Un violent orage provoque des inondations à Morges https://www.24heures.ch/un-violent-orage-provoque-des-inondations-a-morges-390958245948

^[3] « Notre modèle de développement urbain a généré l'inondation de Morges » https://www.blick.ch/fr/news/suisse/un-urbaniste-de-lepfl-dezingue-les-villes-suisses-notre-modele-de-developpement-urbain-a-genere-linondation-de-morges-id19891093.html

^[4]Eau de pluie dans l’espace urbain

^[5] La ville éponge testée à la Vallée de la Jeunesse https://www.24heures.ch/lausanne-la-ville-eponge-testee-a-la-vallee-de-la-jeunesse-331777450904

Conclusion

Souhaite développer