Interpellation David Vogel et consorts au nom Vert'libéral - De l’importance de savoir où on mène le bateau du post-obligatoire

Transmise au CE, 19.12.2023

Texte déposé

Le Département de la Formation (DEF) a affirmé, par la voix de M. le Conseiller d’Etat Borloz, son attachement au développement de la Formation Professionnelle. Lors d’interview dans les médias, il n’est de cesse de vouloir « promouvoir l’apprentissage » et de renforcer cette filière.  Nous saluons cette position qui, de fait, existe depuis plusieurs années dans le Département consacré à la Formation.

Parallèlement, plusieurs projets de Gymnase (à agrandir, à acheter ou à construire) ont été déposés devant le Grand Conseil. Pour une personne peu avertie (et même pour les personnes averties), il devient, dès lors, peu compréhensible de vouloir pousser la Formation professionnelle tout en développant la voie Gymnasiale via l’agrandissement de structures de formations gymnasiales.

Il nous est souvent rappelé, à juste titre, que l’évolution démographique pousse « mécaniquement » le nombre de Gymnasiens et Gymnasiennes à la hausse. Cela est vrai pour le nombre de jeunes qui entrent dans la formation post-obligatoire mais cet argument évite d’aborder la question du pourcentage de jeunes qui choisissent (souvent par défaut) la voie gymnasiale et sur lequel il nous semble important de travailler. Or, s’il est vrai que le Département ne peut pas, à lui seul, influencer cette tendance, il est de son devoir de fixer un cap avec des objectifs précis qui pourraient être mesurables et vérifiables.

De plus, la déclaration urbi et orbi de ces objectifs pourraient, à notre sens, avoir plusieurs vertus, par exemple :

1. Donner la visibilité à l’économie qui devra, en partie, absorber plus d’apprentis et permettre de l’accompagner dans ce processus.
2. Profiter de la fixation de cet objectif pour faciliter les métiers de la transition qui vont cruellement manquer à l’économie de la construction.
3. Donner au Département une vision sur le nombre de personnes à engager et à former à la HEPL pour enseigner au Secondaire II.
4. Réfléchir aux différents moyens de faire baisser le nombre de choix « par défaut » pour le Gymnase avec des mesures coercitives (augmentation des exigences à l’entrée par exemple) ou incitatives (discussion avec le monde de l’économie sur les semaines de vacances ou la rémunération des apprentis).
5. Intégrer la révolution de l’Intelligence Artificielle dans les futurs besoins de l’économie.

Dès lors, par cette interpellation, je soumets au Conseil d’Etat les questions suivantes :

• En prenant en compte les divers facteurs ci-dessus, est-ce que le DEF pourrait nous donner son objectif chiffré pour la répartition de la formation gymnasiale et professionnelle en pourcentage à 5 ans ?  10 ans ?
• En se basant sur les objectifs chiffrés et sachant que le DEF a déjà déployé de nombreux moyens incitatifs (qu’ils serait inutile de rappeler ici), quels sont les moyens (coercitifs ou légaux) que le DEF pense se donner afin d’atteindre ces objectifs si les incitations ne devaient pas suffire ?
• Le DEF pense-t-il prendre contact avec les milieux économiques afin de leur présenter les objectifs chiffrés pour la formation professionnelle et, par conséquent, d’envisager divers aménagements afin d’augmenter le nombre de places d’apprentissage ?

Conclusion

Souhaite développer