Postulat Sergei Aschwanden et consorts - Analyse des violences contre les enfants : mesures mises en place par le DFJC alors que les cas ne cessent d’augmenter !

Auteur

Sergei Aschwanden

Date du dépôt

18.01.2022

Département pilote

DJES

Département en appui

DEF

Identifiant

22_POS_2

Commission

CTPOF

Délais réponse du CE

18.12.2024

Dernière décision du GC

Pris en considération, 19.12.2023

Texte déposé

Le DFJC[1] et la DGEJ[2] au travers du PSPS[3] ont mis en place depuis plusieurs années des cours d’éducation sexuelle pour les élèves en âge de scolarité obligatoire en collaboration avec PROFA[4] et SESAME[5]. Aujourd’hui, selon les chiffres officiels alarmants en Europe, 1 enfant sur 5 est victime de violence sexuelle, ce qui signifie 1 enfant sur 2 dans le monde. En 2020, les Nations Unies ont encouragé les communautés du monde entier à accélérer la mise en œuvre du « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » en associant la cible 16.2 aux objectifs, à savoir « mettre un terme à la maltraitance, à l’exploitation et à la traite, et à toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants »[6]. Selon l’Etude Optimus III[7] (mauvais traitements contre les enfants), chaque année en Suisse, entre 30’000 et 50’000 enfants sont victimes de violences directes ou indirectes et en 2020, selon la statistique policière de la criminalité vaudoise[8], 521 mineurs ont été victimes d’infractions violentes dont 23 en relation avec le sexe. Cela ne reflète que la partie émergée de l’iceberg et la réalité voit aisément ce chiffre multiplié par 10. Il est indéniable que ces enfants ont un réel besoin d’aide.

Depuis le début de la période COVID, à cause des différentes mesures sanitaires mises en place, la situation a clairement empiré et les enfants sont encore plus exposés. Le mouvement #metoo initié il y a quelque temps déjà a permis d’ouvrir la porte à la libération de la parole des personnes ayant subi des agressions sexuelles et il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle annonce d’agression ne soit faite.

D’un point de vue financier l’impact sur les coûts de la santé notamment est très important. Cela se traduit très souvent concrètement pour les adultes qui ont subi des traumatismes de maltraitance durant leur enfance par des burnout, dépression, utilisation de drogues ou substance addictives, ou encore suicide. En Europe, ces violences contre les enfants coûtent 142,7 milliards d’Euro chaque année et au niveau mondial cela représente 8% du PIB mondial.

L’école, qui a un rôle majeur à jouer en matière de santé des élèves, de promotion de la santé et de prévention, notamment des violences sexuelles, est le seul endroit où cette prévention est accessible à tous les enfants. PROFA, au travers de ses cours d’éducation sexuelle, n’offre pas tous les outils nécessaires pour la prévention contre les violences à l’encontre des enfants qu’elles soient sexuelles, physiques, émotionnelles ou psychologiques et le programme SESAME n’est adapté qu’aux adultes. Le PSPS rechigne à faire appel à des associations privées expertes dans ce domaine alors que ce sont les plus à même de pouvoir agir avec efficacité et rapidité aux besoins croissants de la réalité des enfants d’aujourd’hui.

La comparaison avec d'autres cantons romands qui facilitent l’ouverture à ces démarches de prévention avec l’aide d’associations privées qui ont une expertise pratique étendue et une très bonne connaissance des problématiques sont des leçons à tirer très rapidement maintenant afin de mieux prévenir ce type d’agressions auprès des enfants en âge de scolarité obligatoire. Chaque jour qui passe, ce sont au moins 10 enfants supplémentaires qui sont touchés.

Une réflexion et une évaluation de la qualité et de la pertinence des mesures mises en place de préventions de toutes formes de violences sexuelles, physiques, émotionnelles ou psychologiques pour les enfants en âge de scolarité obligatoire sont indispensables dès maintenant si on veut juguler cette progression exponentielle des agressions. C’est pourquoi ce postulat demande notamment au Conseil d’Etat : 

  1. D’établir le bilan des mesures de prévention actuellement mises en place en sachant que les chiffres annoncés ci-dessus ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
  2. D’analyser la croissance des agressions de violence sexuelle, physique, émotionnelle ou psychologique à l’encontre des enfants.
  3. De démontrer que le DFJC au travers du PSPS se base sur des études sérieuses telles que l’UNIL pour axer ses cours de prévention en parfaite adéquation avec ce qui se passe sur le terrain.
  4. D’effectuer un état des lieux des procédures actuelles et des outils de pilotage instaurés par le canton pour garantir une prévention optimale auprès des enfants en âge de scolarité obligatoire.
  5. De fournir des recommandations concernant la collaboration avec des associations de terrains qui ont une meilleure connaissance de ce que vivent les jeunes victimes et dont le travail est directement lié avec ce qui se passe dans la réalité.
  6. Des propositions de mesures découlant de ces recommandations.

 

[1] DFJC : Département de la formation, de la jeunesse et de la culture.

 https://www.vd.ch/toutes-les-autorites/departements/departement-de-la-formation-de-la-jeunesse-et-de-la-culture-dfjc/

[2] DGEJ : Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire

www.vd.ch/toutes-les-autorites/departements/departement-de-la-formation-de-la-jeunesse-et-de-la-culture-dfjc/direction-generale-de-lenfance-et-de-la-jeunesse-dgej/

[3] PSPS : Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire

www.vd.ch/toutes-les-autorites/departements/departement-de-la-formation-de-la-jeunesse-et-de-la-culture-dfjc/direction-generale-de-lenfance-et-de-la-jeunesse-dgej/unite-psps/

[4]Fondation PROFA : www.profa.ch

[5]SESAME : Soutien aux Établissements Scolaires lors de situations de suspicions d'Abus sexuels ou de Maltraitance d'Élèves

[6]Nations unies, Programme 2030 pour les droits de l’enfant : violenceagainstchildren.un.org/fr/content/programme-2030-pour-les-droits-de-l%E2%80%99enfant

[7]Etude Optimus, cycle 3 : www.unil.ch/ome/optimus3

[8]https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/dse/polcant/fichiers_pdf/2021/Rapport_criminalite/Rapport_annuel_SPC_Vaud_2020.pdf

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Séances dont l'objet a été à l'ODJ

DateDécision
19.12.2023 -
13.12.2023 -
12.12.2023 -
02.05.2023 -
25.01.2022 -
18.01.2022 -

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Marion Wahlen PLR
Catherine Labouchère PLR
Olivier Petermann PLR
Rémy Jaquier PLR
Florence Gross PLR
Daniel Develey PLR
Claude Matter PLR
Bernard Nicod PLR
Jean-Marc Genton PLR
Didier Lohri VER
Maurice Mischler -
Circé Barbezat-Fuchs V'L
Jean-Louis Radice V'L
Josephine Byrne Garelli PLR
Gérard Mojon PLR
Cloé Pointet V'L
Jean-Rémy Chevalley PLR
Blaise Vionnet V'L
Anne-Laure Métraux-Botteron VER
Pierre Zwahlen VER
Marc-Olivier Buffat PLR
Hadrien Buclin EP
Léonard Studer -
Jean-François Chapuisat V'L
Nicolas Bolay UDC
Cédric Echenard SOC
Aliette Rey-Marion UDC
Patrick Simonin PLR
François Cardinaux PLR
Cédric Weissert UDC
Séverine Evéquoz VER
Julien Cuérel UDC
Jean-Luc Bezençon PLR
Jean-Daniel Carrard PLR
Christine Chevalley PLR
Anne-Lise Rime PLR
Alexandre Berthoud PLR
Chantal Weidmann Yenny PLR
Pierre-André Romanens PLR
Guy Gaudard PLR
Pierre-François Mottier PLR
Carole Dubois PLR
Nicolas Suter PLR
Maurice Gay PLR

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