La géoinformatique: un secteur d'avenir

Photo de Lucie Nicolier à son bureau
Lucie Nicolier s'est spécialisée dans les systèmes d'information géographiques. Elle travaille essentiellement depuis son domicile. Jean-Paul Guinnard

Géomaticienne, Lucie Nicolier a poursuivi ses études dans une haute école puis s'est spécialisée dans la géoinformatique. 

Encouragée par ses parents, Lucie Nicolier a largement exploré le monde du travail durant ses dernières années de scolarité. «Mon papa, menuisier et chef d’entreprise, a toujours défendu l’apprentissage et m’a poussée à faire des stages, raconte-t-elle. J’adorais ces expériences, qui m’ont fait découvrir de nombreux métiers: employée de commerce, ébéniste, dessinatrice en génie civil, dessinatrice en bâtiment ou encore dessinatrice-constructrice industrielle. En VSO (ndlr: actuelle VG niveau 1), j’avais découvert le dessin technique, qui m’avait tout de suite beaucoup plu.» Son choix se porte finalement sur le métier de géomaticienne. «C’est le côté hybride qui m’a intéressée, le fait qu’il y ait aussi bien du travail de bureau qu’en extérieur sur le terrain.» Pour accéder à cette formation technique exigeante, la jeune fille effectue une dixième année de raccordement pour améliorer ses compétences scolaires. «J’avais de très bonnes notes en VSO, notamment en maths, mais je n’étais pas douée pour les langues…» Lucie Nicolier décroche une place d’apprentissage dans un bureau de géomètres. Sa formation se déroule très bien et sa patronne l’encourage à entreprendre une maturité professionnelle post-CFC. «Jusque-là, vu mon parcours, on ne m’avait jamais parlé de faire des études, mais j’ai suivi les conseils de ma formatrice, qui était un modèle pour moi.» Son CFC en poche, Lucie Nicolier travaille six mois dans son entreprise formatrice, puis part six autres mois à Vancouver (Canada) pour apprendre l’anglais, ce qui lui sera particulièrement utile pour la maturité professionnelle. Une fois celle-ci obtenue, elle entreprend des études en géomatique orientation géomatique et gestion du territoire (ndlr: aujourd’hui génie territorial option géomatique et maîtrise foncière) à la Haute École d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud. «Le niveau de mathématiques était beaucoup plus exigeant que pour le CFC. J’ai dû refaire ma première année», relève la jeune femme. Sa formation terminée, Lucie Nicolier est aussitôt engagée dans un bureau de géomètres. «Le bachelor HES permet d’entrer facilement sur le marché du travail. La demande est forte et c’est difficile pour les employeurs de trouver du personnel.»

Spécialisation en SIG
Durant les quatre années où elle travaille dans l’entreprise, Lucie Nicolier se spécialise dans les systèmes d’information géographiques (SIG). «Il s’agit de tout ce qui traite de la gestion de données géoinformatiques, par exemple les cadastres souterrains, les conduites, les chambres de jonction ainsi que des informations sur ces données, comme le diamètre ou le matériau d’une conduite. Les données géographiques sont présentes partout, tout le temps. On ne s’en rend pas compte, mais on les utilise au quotidien.» En 2019, Lucie Nicolier est engagée dans l’administration d’une ville. Elle y reste un peu moins d’une année. «La ville était cliente d’une société active dans le domaine de l’open source et du développement de logiciel, basée aux Grisons et ayant des collaborateurs dans toute la Suisse. J’ai été très intéressée par cette mobilité et les possibilités de télétravail. À l’époque, c’était très novateur. Je me suis renseignée sur les opportunités de travail dans cette société et j’ai été engagée à 100% en télétravail en mars 2020. En principe, j’aurais dû voyager régulièrement, mais le Covid a changé la mentalité de travail. J’ai des contacts presque uniquement par visioconférence.»

Un domaine en pleine expansion
Ses collègues sont essentiellement des informaticiens spécialisés dans le développement d’un logiciel software et d’une application mobile permettant de faire des relevés de données géographiques. Lucie Nicolier gère, quant à elle, des projets SIG et le contact avec la clientèle, très variée: administrations, communes, cantons, Office fédéral de topographie, bureaux privés ou encore clients étrangers. Elle teste également les développements qui ont été faits et forme les clients sur les logiciels. «Je travaille aussi sur un projet européen pour améliorer la géolocalisation des villes. Même si je ne fais plus du tout de terrain, je ne regrette pas de m’être spécialisée dans les SIG, ça m’intéresse énormément. J’ai acquis de nombreuses compétences sur le tas, notamment la maîtrise d’outils informatiques spécifiques. La géoinformatique est en pleine expansion et l’intelligence artificielle amène également des nouveautés», conclut l’ingénieure.

Salon Mint
Du 26 février au 3 mars, le SwissTech Convention Center de l’EPFL accueillera le Salon Mint, organisé par l’État de Vaud et consacré aux mathématiques, à l’informatique, aux sciences naturelles et à la technique. Ce salon interactif et ludique est destiné à susciter l’enthousiasme des enfants et des jeunes de la 5e à la 8e année (8-12 ans). L’accès est également ouvert gratuitement aux enfants et à leurs parents le mercredi après-midi 28 février et le week-end du 2 et 3 mars 2024.
 

Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 8 février 2024

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