Conjuguer formation et passion
Polymécanicien et volleyeur en ligue nationale B, Quentin Monnard a tracé sa voie en préservant sa pratique sportive.
Actuellement en préparation intensive pour ses examens de fin d’apprentis-sage, Quentin Monnard se replonge volontiers dans ses souvenirs pour évoquer son parcours de formation: "En terminant l’école obligatoire en voie prégymnasiale, je pouvais choisir entre entreprendre une formation professionnelle et continuer mes études au gymnase. Pendant ma scolarité, j’avais fait quelques stages, dont un en polymécanique dans une entreprise de mécanique de précision. Cette dernière était prête à m’engager comme apprenti, mais à l’époque, j’étais déjà mordu de volley. Ça me paraissait compliqué de combiner mon sport dans mon club de village avec un apprentissage en entreprise."
Le jeune homme s’inscrit donc au gymnase, sans projet professionnel précis. «Je n’aimais pas forcément étudier, mais je retenais facilement les choses. Je pensais que ce serait le même rythme qu’à l’école obligatoire… J’ai été très vite désillusionné! Mes moyennes en première année étaient insuffisantes et j’ai dû redoubler. Mes parents n’étaient pas convaincus par le fait que je poursuive mes études, mais du moment que j’avais commencé, je voulais aller au bout. Ma prof de classe m’a encouragé à m’accrocher, elle pensait que j’en avais les capacités.» Le redoublement lui permet de consolider ses bases et, pour ses deux dernières années, Quentin Monnard obtient des dispenses de cours bienvenues pour pouvoir suivre ses entraînements de volley*.
Revoir ses projets
Après le gymnase, le rêve du jeune sportif est de devenir enseignant de sport. Il s’inscrit en sciences du mouvement et du sport à l’Université de Lausanne, mais échoue à l’examen préalable d’aptitudes physiques. «Je n’avais pas pu me préparer suffisamment pour les agrès et la chorégraphie… » explique-t-il.
Quentin Monnard s’inscrit alors en sciences sociales, avec la psychologie en branche majeure et le sport en branche mineure. «Ça me laissait ainsi la possibilité de devenir enseignant.» Un double échec à un examen met fin à son projet. Peu intéressé par les possibilités d’études dans les autres facultés, le jeune homme renonce à ses études universitaires. «Je me suis alors souvenu
que j’avais beaucoup aimé mon stage de polymécanicien: travailler sur des machines, tourner des pièces, fraiser. Et puis j’en avais un peu marre de la théorie, je voulais faire quelque chose de pratique.» Il recherche alors activement une place d’apprentissage et profite également de faire son école de recrues. Le centre de formation des Services industriels de Lausanne (C-FOR) répond positivement à son dossier de candidature et, après un stage concluant, l’engage comme apprenti. «Vu mon cursus précédent, j’ai pu suivre la formation en deux ans au lieu de quatre. Du coup, le programme est bien chargé, ça va vite, je ne m’ennuie pas et c’est stimulant! Le rythme change par rapport au gymnase ou l’école: on commence à 7 h, il a fallu s’adapter. Mais comme ça faisait cinq mois que je me levais à 5 h 30 pour l’armée, ce n’était pas trop difficile pour moi.» Quentin Monnard est l’aîné de sa volée. «J’avais un peu d’inquiétude par rapport à l’âge des autres apprentis, qui sortaient de l’école obligatoire, mais je me suis rapidement intégré. Et du point de vue des formateurs, le fait que je sois plus âgé a été bénéfique: voir un jeune plus mature et motivé, c’est stimulant et ça encourage les autres à bien faire, ça met une bonne ambiance dans l’atelier.» En parallèle, Quentin Monnard continue le volley en ligue nationale B. «C’est assez intense, mais j’arrive tout de même à gérer mon temps entre ma formation, les trois entraînements hebdomadaires, ma copine et ma famille!»
Se former pour transmettre son savoir
À quelques mois d’obtenir son CFC, Quentin Monnard a déjà bien réfléchi à la suite: «Comme j’aime beaucoup ce métier et que j’ai encore plein de choses à découvrir et à apprendre dans le domaine, je vais continuer à me former. Maintenant que j’ai fait de la pratique, touché aux machines, je ne me vois pas faire des études d’ingénieur. Et je pense que ce serait un peu compliqué par rapport au volley.» Le jeune apprenti a donc trouvé son bonheur avec une formation de technicien ES (école supérieure) en deux ans à l’ETML, qui allie théorie et pratique. «En même temps, je garde en tête l’idée de l’enseignement. J’aimerais transmettre mes connaissances. Après l’ES et quelques années d’expérience en entreprise, je pourrai faire une formation pédagogique, pour devenir enseignant en école professionnelle ou formateur», conclut l’apprenti polymécanicien.
Zoé Schneider
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud
Publié dans le 24 heures du 15 avril 2021