Les soins infirmiers, un monde de possibilités et de perspectives

Des opportunités de carrière et des secteurs d’activité variés s’offrent aux professionnels des soins. Témoignages.
Au carrefour de la technique et de l’humain, les soins infirmiers sont une pièce maîtresse des structures de santé. «Les infirmiers et les infirmières sont en lien direct avec les patients et sont souvent le dernier filet de sécurité garantissant la prise en charge et la qualité des soins. Ils exercent un jugement clinique, prennent des décisions et assurent un lien constant entre théorie et pratique», explique Teresa Gyuriga Perez, infirmière cantonale.
Une formation exigeante
Diplômée de la Haute École de santé Vaud (HESAV), Lara Matthey a suivi le cursus en emploi, après une première formation d’assistante en soins et santé communautaire (ASSC). «Après deux ans au gymnase, j’ai constaté que cette voie ne me convenait pas. J’ai vu une conseillère en orientation, fait des tests, regardé des vidéos… C’est le côté humain qui ressortait. Un stage de trois mois en tant qu’aide-soignante m’a convaincue de me tourner vers la profession d’infirmière. Ce n’était pas une vocation, mais j’ai réalisé que j’aimais être auprès des gens et relever chaque jour de nouveaux défis. J’ai donc entrepris un CFC d’ASSC et la maturité professionnelle.» La jeune femme travaille une année dans un EMS, puis, comme elle s’épanouit dans sa profession, deux ans en chirurgie générale dans une clinique privée. «C’est là que j’ai entendu parler de la formation en emploi. C’était idéal, j’ai pu ainsi conserver en partie mon salaire, tout en me formant.» Après quatre années intensives, elle obtient son bachelor en septembre dernier.
«C’est passionnant»
Elle travaille aujourd’hui en binôme avec une ASSC. «C’est passionnant, car on est un peu comme des inspecteurs, à investiguer, faire des liens entre ce que nous disent les patients et leurs symptômes. J’aime l’action et l’adrénaline que procure le terrain, tout comme le travail en équipe avec le patient, la famille et les différents corps professionnels du domaine de la santé.» Lara Matthey ne compte pas s’arrêter là. «Le bachelor m’ouvre des possibilités de spécialisation, de CAS*, de DAS*, de master. Quand on a trouvé ce qui nous anime, on a envie d’en apprendre plus. Durant ma formation, j’ai découvert les recherches scientifiques qui sont réalisées et ce qui se fait à l’étranger. C’est passionnant d’apprendre, de s’adapter et de pouvoir proposer des nouveautés à nos équipes.»
Épanouissement professionnel
Pour Elisa, la formation en soins infirmiers a également été une passerelle vers l’épanouissement professionnel: «J’ai effectué un apprentissage d’assistante médicale, puis une maturité professionnelle avant de m’inscrire à l’Institut et Haute École de la santé La Source. Le bachelor, entre théorie et pratique, m’a donné une base solide pour travailler en psychiatrie, en chirurgie ou encore en soins somatiques, trois domaines qui m’intéressaient énormément.» Aujourd’hui engagée en milieu hospitalier en chirurgie viscérale, la jeune femme apprécie le côté stimulant de son poste: «Je ne m’ennuie jamais. Chaque jour est différent et enrichit ma pratique, ce qui me pousse à m’investir et à continuer à me former.»
Des carrières diversifiées
La variété des postes est l’un des points forts de ce domaine. «Avec un bachelor, on peut travailler dans les hôpitaux, les EMS, les soins à domicile, dans le domaine de la recherche ou encore comme infirmier ou infirmière indépendante, explique Teresa Gyuriga Perez. Les secteurs sont tout aussi variés: soins intensifs, urgences, réhabilitation, médecine de premier recours, etc.» Emilien Chabloz, infirmier-chef de service au CHUV, a construit une carrière jalonnée d’évolutions: «Après des débuts en médecine interne, j’ai exploré les soins intermédiaires puis intensifs, avant de me spécialiser dans les grands brûlés. J’étais intéressé aussi bien par la complexité technique que relationnelle.» Chaque étape de son parcours a été enrichie par des formations supplémentaires, notamment un CAS en management. Aujourd’hui, Emilien Chabloz gère quatre unités. Il compose avec les injonctions cliniques et managériales, afin de les faire coexister. «C’est un défi passionnant. Quand je suis arrivé ici il y a dix ans à peine, je n’imaginais pas un tel parcours. C’est une des forces de cette profession, elle offre constamment des opportunités.» Deux masters de niveau universitaire et HES, un doctorat, des spécialisations cliniques ainsi que des CAS, DAS et MAS* ouvrent en effet de larges perspectives, tout en répondant aux enjeux de la complexité des soins.
Des compétences au service de l’humain
Malgré les exigences et les responsabilités, l’aspect humain résonne fortement chez les professionnels interrogés. «C’est gratifiant de sentir que j’ai un impact positif sur la vie des patients dans des moments difficiles. Ce que je fais a du sens», témoigne Elisa. Lara Matthey confirme: «Ce qui me motive, c’est d’aider mon prochain, de me sentir utile. On est là pour accompagner les patients, leur apporter notre soutien, et ils nous le rendent bien». Et Teresa Gyuriga Perez de conclure: «Ces professionnels ne sont pas de simples exécutants, mais des experts avec de multiples compétences, au service des patients et d’une médecine en constante évolution.»
* Certificate of Advanced Studies / Diploma of Advanced Studies / Master of Advanced Studies
Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle
Publié dans le 24 heures du 6 février 2025