Comment les services d’orientation appuient la démarche de VAE
Obtenir un certificat fédéral de capacité à l’âge adulte est un plus pour les employés et les entreprises. Zoom sur la validation des acquis de l’expérience.
Passionné d’informatique, Julien Burger, 35 ans, travaille chez Nespresso depuis 2008. C’est là qu’il a commencé sa carrière comme opérateur en torréfaction. Aujourd’hui titulaire du certificat fédéral de capacité (CFC) d’opérateur en informatique, Julien Burger revient sur son parcours: «J’ai suivi ma scolarité en France. Au moment du choix d’une formation, j’hésitais entre la cuisine, la boucherie et l’informatique. Mais, il y a vingt ans, les débouchés dans ce dernier domaine n’étaient pas encore visibles. Mes parents m’ont encouragé à partir dans les denrées alimentaires, et j’ai obtenu un bac en bio-industries alimentaires.»
Évolution de carrière
En 2012, l’employé de Nespresso (dont l’intérêt pour l’informatique n’a pas faibli), a commencé les cours de préparation au brevet fédéral (BF) d’informaticien administrateur systèmes. Pour pouvoir se présenter aux examens, une expérience professionnelle de plusieurs années dans le domaine est exigée. Julien Burger a cherché une opportunité de poste chez Nespresso, qui accueille régulièrement en stage des apprentis informaticiens du Centre professionnel du Nord vaudois. Grâce à son employeur, il a pu travailler au helpdesk chez Nespresso à Avenches, puis à Orbe (VD). Au fil des années, il a évolué de support utilisateur à spécialiste infrastructures informatiques (administrateur systèmes). «J’ai rencontré des professionnels du domaine technique, je me suis formé sur le tas.» Cependant, pour différentes raisons, le jeune homme n’a pas pu se présenter aux examens du BF dans les délais.
Investissement personnel
En 2022, son chef lui a proposé de faire valider ses acquis dans le domaine informatique en vue d’obtenir un CFC: «Sans le soutien de l’employeur, la démarche de validation des acquis de l’expérience (VAE) est difficile, relève Julien Burger. Il faut compter, sur une année, avec sept séances de travail collectif de trois heures et demie, en semaine, et avec un gros travail personnel. Chaque candidat bénéficie en outre de deux entretiens individuels. » Le suivi de sa volée a été assuré par deux conseillères en orientation de l’Office cantonal de l’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP), expertes de la certification professionnelle des adultes. «Les séances collectives sont très importantes. Nous recevons en particulier les directives pour le dossier à réaliser. Les conseillères étaient attentives à nos questions, nos doutes, nos besoins.» Julien Burger n’a pas rencontré de difficultés majeures à prouver sa maîtrise des domaines de compétences décrits dans le profil de qualification d’opérateur en informatique. Il a obtenu son CFC du premier coup. Son dossier écrit avec ses annexes, une bonne centaine de pages au total, a été validé intégralement par les experts du métier. Ce n’est pas toujours le cas: certains candidats doivent parfois réaliser des compléments de formation en vue d’atteindre leur objectif.
Pas une simple formalité
La VAE n’a rien d’une formalité. Julien Burger rend les personnes intéressées attentives aux facteurs de réussite: «Il faut savoir que ça prendra du temps, soit entre 220 et 250 heures de travail personnel pour monter notre dossier. Par notre métier, nous connaissons bien l’outil informatique, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.» Par ailleurs, la démarche peut être compliquée pour des personnes non francophones, d’où l’importance de faire relire son travail. Julien Burger mentionne en outre le rôle du soutien de la famille et des amis: «Nous devons prioriser le dossier: on refuse des invitations, on met des passions entre parenthèses… Il faut être prêt mentalement à faire des sacrifices.»
«Avoir conscience de ses faiblesses»
Enfin, ajoute l’opérateur en informatique qualifié et certifié, «il est indispensable d’avoir conscience de ses faiblesses et de ne pas hésiter à demander de l’aide. Notre dossier s’adresse à des experts, nous devons leur donner envie de le lire.» Dernier point et non des moindres, la VAE exige la capacité de s’organiser et de gérer son temps: «La validation des acquis, c’est une démarche autonome accompagnée.» Julien Burger souligne la souplesse du système de formation suisse qui lui a permis de se réorienter. Fort de son expérience et de son CFC, il envisage de poursuivre sa formation en se spécialisant dans la cybersécurité. Plus largement, une dizaine de professions offrent aujourd’hui l’opportunité de se qualifier via la VAE. La liste exhaustive des métiers et des conditions d’inscription sont détaillées sur la page relative à la validation des acquis d’expérience du site internet dédié à la certification des adultes.