Narcisses
Du Mont-Pèlerin aux hauts de Montreux, la région a toujours été riche en narcisses. Leur floraison est tellement abondante au mois de mai que les champs blanchissent et qu’on parle alors de "neige de mai".
A partir de la fin du XIXe siècle, Montreux a exploité ce phénomène comme une ressource touristique, et les narcisses et leur cueillette sont devenus une attraction: train des narcisses (reliant Bâle aux Avants), bouquets vendus au loin (c’était une importante source de revenus pour les agriculteurs), et, à Montreux, Fête des Narcisses (1897-1957) avec ses défilé de chars fleuris et spectacles variés.
Aujourd’hui, les narcisses continuent de fleurir, mais ils sont en constante diminution (- 60% à 80%). La faute aux pratiques agricoles plus intensives (les vaches broutent dès avril les champs anciennement blanchis par les narcisses), à la reforestation et à la progression des zones à bâtir. Une prise de conscience a eu lieu et une association lutte pour redonner aux narcisses une place plus importante dans les paysages de la région.
Malgré la création en 1999 de l’Association pour la sauvegarde et la promotion des narcisses de la Riviera, la diminution des fleurs s’est poursuivie en 2010. Pour pouvoir continuer d’aller rituellement cueillir les narcisses entre mai et juin, la préservation des fleurs est donc une priorité.
Dans le canton de Vaud
Hauts de la Riviera lémanique : du Mont-Pèlerin aux Avants
Citation
"Mais le moment où il faut surtout aller aux Avants est celui de la floraison des Narcisses, à la fin de mai ou dans la première quinzaine de juin, selon les années. Le spectacle est unique. Dans ce qu’on appelle les prés gras, il serait impossible de laisser tomber un grain de sable ailleurs que sur une fleur de Narcisse. Les corolles recouvrent les corolles. On les voit blanchir à plusieurs lieues à la ronde, comme une neige de printemps. Nous avons essayé dans un autre ouvrage de décrire ces moissons éblouissantes. Mais que peuvent les descriptions ? Il faut voir. Le spectacle dépasse ce que rêve l’imagination. C’est une ivresse. On voudrait se rouler dans ces fleurs, et l’on est jaloux du bétail qui s’en nourrit."
Eugène Rambert, Histoire de Montreux et de ses environs, Paris, Barré & Dayez, 1989 [1877], p. 133.
A voir
- Archives RTS, 1961, 9'24'': Narcisses par milliers
En Suisse et ailleurs
Non répertoriées à ce jour
En relation
Bibliographie
Eugène RAMBERT, Histoire de Montreux et de ses environs, Paris, Barré & Dayez, 1989 [1877].