Muretiers
Muretiers, murailleurs
Les murs en pierre sèche peuvent être bâtis partout, mais leur construction varie selon leur région et leur fonction (mur de soutènement, mur de pâturage, mur d’ornement).
Le savoir-faire des murailleurs dessine le paysage jurassien depuis le XVIIIe siècle, même si la plupart des murs datent du début du XXe s. Ils servaient à délimiter les propriétés, contenir le bétail ou sécuriser les puits.
De mi-mai à début novembre, le muretier construit, à l’aide d’une pelle, d’une pioche et d’un marteau, de 2,7 à 3,5 m de mur par jour. Une tonne de pierres peu gélives bloquées entre elles lors du montage compose chaque mètre de mur. Le mur jurassien est construit en 2 pans et est composé de différentes pierres: de fondation, de construction, de remplissage, de liaison, de couverture. Dans tous les cas, un mur doit être entretenu et durer au moins 100 ans.
Aujourd’hui, bien qu’aucune formation n’existe en Suisse et que le nombre de murailleurs reste faible (+/- 10 entrepreneurs), on observe une recrudescence de la pratique due au développement durable.
Le Parc naturel régional Jura vaudois s’occupe depuis une dizaine d’années de coordonner la réfection des murs en pierres sèches de son territoire, qui sont menacés par la mécanisation de l’agriculture.
Plusieurs bases légales existent pour la protection de ces constructions. En 2010, la réfection de 1400 m de mur a été financée par le Fond suisse pour le paysage (160.-/m) et par les propriétaires, souvent des communes.
Les savoir-faire relatifs à la construction des murs s’inscrivent dans une démarche écologique (utilisation des ressources naturelles, harmonie du paysage) autant que dans un projet citoyen (participation des civilistes aux réfections, ouvrages de protection contre les avalanches).
Dans le canton de Vaud
Ensemble du canton (Jura, Préalpes, plaine)
En 1781...
"La route de Lausanne à Vevey est vraiment délicieuse; le chemin serpente sur le penchant des montagnes, bordé sans cesse par de superbes vignobles. L'industrie des Suisses n'est nulle part plus remarquable; en vain la montagne décharnée offre souvent à nu les faces escarpées du rocher qui la forme, on a su naturaliser la vigne sur ses pentes arides, en les chargeant d'une revêtement de terres rapportées, soutenues de distance en distance par de petits murs secs qui s'élèvent en amphithéâtre depuis les rives du lac jusqu'à la crête des coteaux. On donne le nom de la Vaux à tout ce district compris entre Lausanne et Vevey."
William Coxe, Lettres sur l'état politique, civil et naturel de la Suisse, Paris, Belin, 1781, t. 2, p. 146-147.
A voir
- RTS-TV, 2012, 26'36 : Pierres sèches, source de vie
En Suisse et ailleurs
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En relation
Dans la liste suisse
Bibliographie
COLLECTIF, Murs de pierres sèches, in Les chemins et l'histoire, Viastoria, no 2, 2017.
COLLECTIF, Murs de pierres, murs de vignes, Musée valaisan de la vigne et du vin (éd.), Gollion, Infolio, 2012.
BEURET, Francine, MERY, Geneviève et al., Murs secs pleins de vie, La Chaux-de-Fonds, Ed. de la Girafe, 2009.
KUPPENHEIM, Caroline, "Entretien et réfection des murs en pierres sèches", in Les Cahiers techniques du parc jurassien vaudois, n°2, septembre 2007.
MONAY, Patrick, "Les Murs de pierres sèches, un nouvel atout touristique", in 24Heures, sa-di 29-30 mai 2010, p. 17, Lausanne, Edipresse Publications S.A.
TUFNELL, Richard, & al., Murs de pierres sèches, manuel pour la construction et la réfection, Steffisburg, Fondation Actions en Faveur de l’Environnement, 2000.
VUICHARD, Rémi (coord.), "Raymond Dubugnon – murs en pierres sèches", in Journal du parc, n°4, p. 2, Saint-Georges, Parc naturel régional Jura vaudois, août 2010.