Résultats de l'étude d'imprégnation: pas de différence marquante entre les populations exposées ou non à la pollution aux dioxines de la région lausannoise

Communiqué de presse

Publié le 21 août 2024

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Unisanté publie l’ensemble des résultats de l’étude d’imprégnation aux dioxines. Cette étude visait à évaluer l’impact de la contamination des sols en région lausannoise sur les taux sanguins en dioxines de la population. L’analyse des données n’a pas mis en évidence de différences significatives entre le groupe exposé, c’est-à-dire consommant des aliments issus des sols contaminés, et le groupe contrôle. Les concentrations mesurées dans les deux groupes sont similaires à celles des populations d’autres pays européens.

Depuis la découverte de la contamination aux dioxines des sols de la région lausannoise en 2021, plusieurs études ont été mandatées par le Canton de Vaud afin d’évaluer, notamment, les éventuels risques pour la santé de la population. Ainsi, en 2021 et 2022, Unisanté a réalisé des évaluations sanitaires, à la suite desquelles l’Office du Médecin cantonal a émis des recommandations visant à limiter l’exposition de la population à ces polluants, notamment en restreignant la consommation d'œufs et de cucurbitacées provenant des zones concernées.

Sur mandat de l’Office du Médecin cantonal, une étude d’imprégnation, également menée par Unisanté, a débuté en mars 2023. Elle visait à évaluer l’impact de la consommation d’œufs, de viande ou de cucurbitacées issus des zones contaminées sur les concentrations sanguines en dioxines des habitantes et habitants. Cette population dite « exposée » a été comparée à une population de référence, dite « contrôle ». Le groupe exposé était exclusivement composé de consommatrices et consommateurs réguliers d’œufs, de viande ou de cucurbitacées provenant du périmètre contaminé. Le groupe contrôle, lui, n’avait pas cette exposition à risque. La campagne de recrutement réalisée dans la région de Lausanne a inclus 102 participantes et participants adultes répartis en deux groupes (52 dans le groupe exposé, 50 dans celui de contrôle), aux profils d’âge et de sexe similaires. La collecte de données comprenait un échantillon de sang, des mesures de bioimpédance (afin de déterminer la quantité de graisse dans le corps ; les dioxines se fixant dans la matière grasse), ainsi que différents questionnaires portant notamment sur les habitudes alimentaires et l’état de santé général. Les personnes recrutées ont reçu les résultats préliminaires et individuels en janvier 2024. Les travaux et l’interprétation des données, notamment le croisement des résultats sanguins avec les données alimentaires provenant des questionnaires, sont désormais publiés dans un rapport.

Résultats : rôle important de l'alimentation d’origine animale dans les deux groupes

Les résultats obtenus montrent une distribution similaire des concentrations en dioxines dans le sang pour les deux groupes, avec une médiane de 5,7 pg TEQOMS-05 (quantité équivalent toxique)/ g lipides pour le groupe contrôle et de 6,8 pg TEQOMS-05/ g lipides pour le groupe exposé. La différence (21%) de la médiane observée entre les deux groupes n’est statistiquement pas significative. Conformément à ce qui était attendu, une grande variabilité des concentrations est observée pour chaque groupe. Elle est notamment liée aux différences d’âge, de sexe, de pourcentage de graisse corporelle et d’habitudes alimentaires des personnes participantes. Par ailleurs, les concentrations mesurées dans la région lausannoise, en moyenne pour les deux groupes de 7,5 pg TEQOMS-05/g lipides, sont similaires à celles observées dans les études faites dans d’autres pays d’Europe.

L’analyse des données suggère que l’alimentation du quotidien reste la principale source d’exposition aux dioxines pour l’ensemble des participantes et des participants, quel que soit leur lieu d’habitation. La consommation de produits contenant des graisses animales (viande, œufs et produits laitiers) contribue en effet à augmenter les concentrations sanguines en dioxines. De la même manière, cela est aussi perceptible dans le cas de la consommation d’œufs et de viande issus des sols contaminés de la région lausannoise. Toutefois, la consommation de cucurbitacées cultivées sur les zones contaminées ne semble pas influencer de manière significative les taux sanguins en dioxines.

Risque sanitaire et recommandations

Les résultats de cette étude montrent que les taux sanguins de dioxines sont similaires entre le groupe exposé et le groupe contrôle. Par conséquent, les risques pour la santé liés aux dioxines des personnes ayant habité ou habitant actuellement autour de l’ancienne usine d’incinération du Vallon qui ont consommé ou consomment des aliments issus des zones contaminées ne diffèrent pas significativement de ceux de la population générale. Les questions d’assainissement des sols dépendent de normes légales fédérales et ne sont pas remises en question par ces résultats.

Pour l’Office du Médecin cantonal, ces résultats démontrent que les mesures de santé publique mises en place étaient suffisantes et que les recommandations sanitaires, plutôt protectrices, n’ont pas besoin d’être renforcées.

Bureau d'information et de communication de l'État de Vaud

Renseignements pour la presse uniquement

  • Prof. David Vernez, chef du Département santé, travail et environnement, Unisanté, david.vernez(at)unisante.ch
  • Jérôme Genet, spécialiste en relations médias, Unisanté, jerome.genet(at)unisante.ch
  • DSAS, Dr Karim Boubaker, médecin cantonal, Direction générale de la santé

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