À Denges, une fouille archéologique préventive révèle un grand cimetière de l’âge du Bronze final
Communiqué de presse
Publié le 05 octobre 2021
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Au printemps 2019, des sondages archéologiques requis par l’Archéologie cantonale (DGIP) dans le cadre d’une étude d’impact sur l’environnement ont identifié la présence d’un nouveau site protohistorique à Denges - Les Delésulles. Dès lors qu’il est amené à disparaître lors de la construction du nouveau dépôt des Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC), une fouille archéologique préventive a été ordonnée par l’Archéologie cantonale. L’opération qui a débuté en juin 2021 a confirmé la présence en sous-sol d’un grand cimetière à incinérations de l’âge du Bronze final (vers 950-900).
Entre mars et avril 2019, des sondages archéologiques ont été réalisés à la zone industrielle du Trési, à Denges - Les Delésulles, dans le cadre du projet de construction d’un nouveau dépôt de bus pour l’entreprise de Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC). Bien qu’aucun indice archéologique n’ait été connu préalablement en ce secteur, la superficie des parcelles concernées, près de 20'000 m², présentait un risque élevé de toucher un site non encore répertorié. De plus, les terrains, occupés jusque-là par des cultures maraîchères, avaient été peu remaniés en profondeur, facteur de préservation de vestiges archéologiques discrets. La démarche s’est avérée judicieuse puisqu’elle a permis la découverte de deux tombes à incinération et de plusieurs fragments de récipients en céramique, laissant présager l’existence d’un site protohistorique inédit.
Les fouilles archéologiques préventives, confiées à l’entreprise Archeodunum SA, ont débuté le 14 juin dernier. Elles ont pour l’heure permis d’explorer 8'500 m² de terrain et mis en évidence la richesse insoupçonnée du gisement. D’un point de vue environnemental, il faut souligner que la quasi-totalité des déblais de ce vaste chantier est évacuée par le rail, ce qui minimise l’impact de l’opération.
Une centaine de structures archéologiques, réparties sur une surface d’au moins 4'000 m², sont déjà recensées. Près de la moitié d’entre elles correspondent à des fosses sépulcrales renfermant les restes de défunts incinérés. Fréquemment signalées par des dalles de couverture, les sépultures consistent en petites fosses circulaires de faible profondeur, dans lesquelles les récipients peuvent être disposés côte à côte, empilés, ou encore étagés. Les décors observés sur certains récipients suggèrent que la principale période d’activité de la nécropole se place vers la fin de l’âge du Bronze, soit entre 950 et 900 av. J.-C., phase chronologique caractérisée par une nette prédominance du rite de la crémation.
Ces sépultures revêtent un caractère exceptionnel, par leur bon état de conservation général et leur densité. À l’échelle nationale, elles forment sans doute une des nécropoles les plus complètes de l’âge du Bronze final. La dernière découverte comparable remonte au milieu des années 1990 dans le canton du Jura où le site funéraire de Delémont, En La Pran, fouillé à la faveur de la construction de l’autoroute A16, avait livré 35 sépultures à incinération de la même période.
Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud
Renseignements pour la presse uniquement
- DEIEP, Nicole Pousaz, archéologue cantonale, Direction générale des immeubles et du patrimoine
- Danilo Marra, chef de projet (grands projets), MBC, danilo.marra(at)mbc.ch