17e édition des Assises de l’immigration: langues et cultures d’origine, quelle richesse pour la Suisse ?
Communiqué de presse
Publié le 30 septembre 2019
Partenaires
- Partenaire
L'édition 2019 des Assises de l'immigration s’est penchée sur l’apprentissage et la connaissance des langues et des cultures d'origine des personnes issues de la migration. L’importance de valoriser ce lien apparaît comme un enjeu majeur dans la mesure où il favorise l’intégration des personnes et bénéficie à la société d’accueil.
Organisées par la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI), le 28 septembre à l'Université de Lausanne, les 17es Assises de l'immigration ont rassemblé 140 personnes autour d’une réflexion sur l’enjeu que représentent le maintien et le développement de la connaissance de leur langue et de leur culture d’origine par les migrants qui vivent en Suisse. Les études montrent en effet que la connaissance de la langue d’origine favorise l’apprentissage de la langue de la région d’accueil et des autres langues en général. Dès lors, il convient de favoriser au mieux le lien des habitants issus de la migration avec leurs racines, pour mieux trouver sa place dans le pays où l’on vit.
Cesla Amarelle, conseillère d'Etat et cheffe du Département de la formation a souligné que « l’école, en s’engageant en faveur de l’enseignement des langues et cultures d’origine contribue à éviter les fractures sociales et linguistiques ». Laurent Gajo, professeur au département de linguistique à la Faculté des lettres de l’Université de Genève a relevé l’existence de deux manières de considérer la mixité linguistique et culturelle dans le système scolaire : l’une valorisante, mesure le degré d’« internationalité » d’une université, l’autre mesure la proportion d’allophones dans une classe de l’enseignement obligatoire, perçue comme une contrainte. Aussi, il dit l’importance de travailler sur les représentations des langues d’origine, parfois mal perçues par les familles elles-mêmes. Des activités en classe ordinaire peuvent être l’occasion de valoriser ces langues en plaçant tous les élèves en présence d’idiomes différents. Laurent Gajo mentionne aussi l’intérêt pratique et symbolique d’associer l’enseignement de la langue d’origine avec l’institution scolaire (utilisation de locaux communs, inscription dans la grille scolaire, mention de la discipline dans le bulletin). Selon lui, il est également important de ne pas reléguer la problématique des langues d’origine à la périphérie, localement, mais de disposer d’une stratégie générale.
A l’issue des Assises, le Prix IntégrAction (ancien prix du Milieu du Monde) doté de 5000 francs qui récompense un projet favorisant l’intégration a été remis par Rémy Jaquier, député et ancien président du Grand Conseil à Solidarité Afrique Farafina pour l’action « Bienvenue chez Moi ! » (échanges entre familles étrangères et suisses sur une journée autour de deux repas traditionnels, l’un suisse, l’autre du pays d’origine des migrants, avant d’envisager la synthèse des deux recettes en un « plat de la mixité »). Le Jury a en outre désigné l’essai de Marylène Cand, « Des étrangers dans ma ville », comme son coup de cœur 2019 (témoignage qui raconte sa ville d’Yverdon et son parcours de bénévole donnant des cours de français pour étrangers et la création de l’association Verso).
Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud
Renseignements pour la presse uniquement
- Nicolas Rouge, président de la CCCI
- DEIEP, Amina Benkais-Benbrahim, déléguée cantonale à l’intégration