Dans son programme de législature 2022-2027, le Conseil d’Etat s’est fixé comme objectif d’intensifier ses efforts pour protéger la population et les milieux naturels contre les risques de pollution. Il soumet donc au Grand Conseil un crédit-cadre de presque 16 millions de francs qui lui permettra de poursuivre et de renforcer son action dans le domaine de la gestion des sites pollués et des anciennes décharges dans les cinq prochaines années.
Anciennes décharges et sites industriels
Les travaux prévus font notamment suite à une mise à jour du cadastre cantonal des sites pollués. Ce travail a mis en évidence le besoin de conduire de nouvelles investigations, historiques et techniques, pour au moins 1330 sites jugés prioritaires.
Il s’agit de 590 anciennes décharges ou remblais (sur un total de 970 recensés), pour lesquels il faudra déterminer au cas par cas la nécessité d’instaurer une surveillance ou de mener des assainissements. Si la responsabilité des investigations revient aux communes, le crédit-cadre permettra de financer, sous la forme de subventions, jusqu’à 80% des coûts imputables. Cette analyse a également permis d’identifier 740 anciennes aires d’exploitation industrielle, sur un total de 1475, qui doivent faire l’objet d’une investigation dont la charge revient aux propriétaires.
Polluants émergents et buttes de tir
En parallèle, près de 180 stands de tir doivent être assainis dans les 20 prochaines années en raison des dangers de pollution qu’ils font peser, en particulier sur les eaux souterraines et les sols. Le crédit-cadre soumis au Grand Conseil permettra de soutenir le financement des travaux de dépollution d’un premier lot de ces buttes de tir ainsi que le financement rétroactif des stands déjà assainis.
Enfin, cette enveloppe permettra encore de lancer les études nécessaires en vue de l’établissement d’une stratégie cantonale de lutte contre les polluants émergents, à l’image des composés per- et polyfluorés (PFAS). A noter que des investigations ont déjà débuté pour des sites sensibles et dont la pollution est confirmée, notamment dans le Chablais vaudois. La prise en compte de ce type de polluants est dorénavant systématique dans le cadre des procédures administratives standard sur les sites pollués, ainsi que l’a rappelé le Conseil d’Etat dans sa réponse à une interpellation du député Sébastien Pedroli.