La Maison des Lionnes met à disposition cinq chambres de transition individuelles aux femmes majeures sans enfants à charge en situation de précarité et en difficulté de trouver un logement. Elle offre également une permanence infirmière hebdomadaire, gérée par Médecins du monde (Suisse), un accueil en journée et un accompagnement social personnalisé dont l’objectif est l’insertion sociale et professionnelle. Ces prestations sont ouvertes à la fois aux locataires et à toute femme en situation de précarité.
Les activités d’accueil en journée sont menées par Caritas Vaud, Rel’aids – une équipe de quatre travailleuses et travailleurs sociaux mobile de la Fondation Relais – et les « Lionnes », un groupe d’une vingtaine de femmes qui ont connu elles-mêmes la précarité et l’itinérance et se sont elles-mêmes baptisées ainsi. Il s’agit d’un espace café animé, d’un accueil personnel (orientation, soutien, échange, écoute, accès informatique), des ateliers de couture et de friperie ainsi que d’un jardin potager et de la permaculture. Le suivi social, quant à lui, est proposé par des travailleuses sociales de Caritas Vaud. Elles aident, entre autres, à trouver une solution d’hébergement durable et apportent un soutien dans les démarches administratives, ou liées à l’emploi ou à la formation.
Projet unique dans le canton
Ce projet pilote de deux ans (2022 – 2024), inauguré ce jour en présence des autorités cantonales, communales et un large réseau de partenaires, est un exemple de collaboration étroite entre le Canton, les communes, le secteur associatif et les personnes concernées : il est porté par la Ville de Renens, Rel’aids, Caritas Vaud, les Lionnes et le DSAS. « Il s’agit d’un projet unique qui va bien au-delà d’une simple solution d’hébergement. Les différentes activités qui se déploient depuis la Maison des Lionnes visent toutes le même objectif : la réinsertion », souligne Rebecca Ruiz, Conseillère d’Etat et Cheffe du DSAS. « Nous nous réjouissons de pouvoir proposer un espace dédié exclusivement aux femmes, dit Karine Clerc, conseillère municipale en charge de la cohésion sociale à Renens. Dans les abris d’urgence, il y a majoritairement des hommes et les femmes ne s’y sentent pas en sécurité. Elles se détournent souvent de ces structures, sans pour autant trouver d’espace pour se reposer et se reconstruire. »
Co-construction avec des femmes ayant vécu l’itinérance
Une grande particularité de ce projet est qu’il a été co-construit dès le début avec les Lionnes. Rel’aids a permis de faire le lien avec ces femmes qui ont ainsi participé, à des degrés divers et en fonction de leur disponibilité et trajectoire de vie, à la réflexion et la mise en œuvre de ce projet. « A travers leur implication, elles ont pu sortir peu à peu de l’invisibilité, faire entendre leurs expériences et mettre en évidence leurs besoins comme le besoin de sécurité ou de se sentir utile », explique Patricia Fontannaz, travailleuse sociale hors murs au Rel’aids. Aujourd’hui, les Lionnes continuent à participer au projet en suivant activement son évolution. « Cette approche de living lab qui met à profit l’expérience des pairs pour co-construire et co-animer les activités envisagées permet de proposer un projet qui répond réellement aux besoins des femmes vulnérables », souligne Pierre-Alain Praz, Directeur de Caritas Vaud.
Le projet est financé par le Département de la santé et de l’action sociale et l’ensemble des communes vaudoises à travers leur participation à la cohésion sociale à hauteur de 350'000 francs. Il sera évalué en 2024.
Communiqué de presse du 15 juin 2023
Photo: Jean-Bernard Sieber / ARC