L'École à l’hôpital était au cœur des attentions vendredi 7 juin lors de la visite de Rebecca Ruiz, conseillère d’État chargée de la santé et de l’action sociale, et Frédéric Borloz, conseiller d’État responsable de l’enseignement et de la formation professionnelle. Les deux ministres étaient accompagnés du Directeur général du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Nicolas Demartines. Ils se sont entretenus avec une partie de l’équipe de l’École à l’hôpital et des responsables du Département femme-mère-enfant. Ils ont aussi pu rencontrer plusieurs élèves.
La visite avait pour objectif de mieux comprendre la réalité, les besoins et les attentes des personnes impliquées tout comme des bénéficiaires. «Cette rencontre permet de souligner l’importance, pour les enfants hospitalisés, de maintenir leur cursus scolaire de manière intégrée et adaptée aux soins, mais aussi la qualité du dispositif mis en place», a déclaré sur place Rebecca Ruiz.
L’année prochaine, l’École à l’hôpital déménagera dans les locaux flambants neufs de l’Hôpital des enfants, le nouveau bâtiment du CHUV. C’est un changement de taille pour cette entité, née dans les années 1970 d’une collaboration entre le Département femme-mère-enfant du CHUV et la Direction générale de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée (DGEO).
Grâce à elle, les élèves peuvent poursuivre leurs apprentissages dans le contexte hospitalier, aussi bien lors de courts que de longs séjours, planifiés ou non, ou encore en ambulatoire, par exemple pour une dialyse. Cet accompagnement doit permettre à l’enfant de garder un lien fort avec sa vie hors du cadre médical, tout en respectant ses besoins thérapeutiques. La communication avec l’école habituelle de l’élève est au cœur de la démarche, tout comme l’accompagnement au moment du retour à la maison.
Déménager, une opportunité pour se repenser
L’équipe pédagogique travaille beaucoup à l’Hôpital de l’enfance ainsi que dans le bâtiment principal du CHUV, dans les chambres et dans un espace aménagé en salle de classe. Le déménagement à venir sera donc l’occasion pour l’équipe de développer ses activités dans un cadre pensé pour les élèves qui favorisera les apprentissages.
En vue de ce changement, la DGEO et le DFME ont mené de vastes réflexions pour optimiser le fonctionnement de l’École à l’hôpital. La convention signée en 2012 par les partenaires impliqués a été réactualisée en 2021, tandis qu’un concept détaillé a été publié à l’automne 2023 pour faire le point sur les développements en cours. Ce document met notamment en avant l’importance d’élaborer pour chaque élève un projet individualisé.
Sur le terrain, la coordination a été renforcée, en particulier pour améliorer encore la compatibilité entre les traitements et l’enseignement. L’équipe pédagogique est par exemple associée au briefing du corps médical, ce qui lui permet d’anticiper les besoins des malades. Les outils numériques comme les tablettes sont désormais intégrés dans le dispositif. Des mesures sont aussi prises pour que l’élève garde un lien avec sa classe habituelle.
«Tout est pensé pour mettre l’élève et ses besoins au centre, qu’il s’agisse des cours ou des soins, à l’hôpital ou en dehors. Je salue la coopération et l’engagement exceptionnels de chaque personne impliquée, qu’elle vienne du monde médical ou de l’enseignement», a souligné Frédéric Borloz à l’issue de sa visite.
L’une des ambitions affichées consiste à favoriser désormais l’enseignement en petits groupes pour créer du lien et rompre l’isolement que peuvent ressentir les patientes et patients. Ce déploiement devrait être renforcé une fois le déménagement effectué, grâce notamment à l’accessibilité de la future salle de classe.
L'équipe de l’École à l’hôpital compte 3,3 postes d’enseignement à plein temps, répartis entre 7 personnes. Il s’agit d’enseignantes rattachées aux établissements de La Sallaz et de Béthusy. Durant l'année scolaire 2022-2023, l’équipe a donné un peu moins de 2’200 cours pour 466 élèves. Si le concept est pensé pour l’école obligatoire, des arrangements sont aussi possibles pour les jeunes du postobligatoire.