Communiqué de presse du ministère public - Décès de Skander VOGT: l'enquête est terminée

A la suite du décès du détenu Skander VOGT le 11 mars 2010 dans sa cellule du pénitencier de Bochuz, le Ministère public central a clôturé, le 16 juillet 2013, l'instruction préliminaire et mis en accusation neuf prévenus, qui seront jugés par le Tribunal correctionnel.

Le Ministère public central a clôturé le 16 juillet 2013 l'instruction préliminaire dans l'enquête ouverte à la suite du décès du détenu Skander VOGT, survenu le 11 mars 2010 au pénitencier de Bochuz. Les neuf prévenus sont renvoyés en jugement, principalement pour homicide par négligence et exposition, respectivement omission de prêter secours. La procédure est dirigée contre la directrice de piquet, un surveillant sous-chef, trois agents de détention, un infirmier, deux ambulanciers et le médecin du SMUR. Le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de La Broye et du Nord vaudois, à qui l'acte d'accusation a été adressé, sera appelé à établir les faits, pour déterminer les responsabilités de chacun et, si les conditions en sont réalisées, retenir ces infractions. Les débats devraient pouvoir se tenir à l'automne 2013.

Dans la nuit du 10 au 11 mars 2010, peu avant 00h50, le détenu Skander VOGT a bouté le feu à sa cellule de la section de haute sécurité du pénitencier de Bochuz, après avoir fait valoir diverses revendications et menacé les agents de détention. Il y était détenu en raison de la mesure d'internement prononcée le 9 janvier 2001 à son encontre et était placé en régime d'isolement cellulaire à titre de sûreté en raison de menaces proférées à l'encontre du personnel pénitentiaire.

Trois agents de détention et une stagiaire assuraient au moment des faits le service de veille au sein du pénitencier. Le sous-chef de piquet s'est déplacé de son domicile au pénitencier à l'annonce du feu de cellule. L'incendie a provoqué un important dégagement de fumée pendant une dizaine de minutes. Les pompiers n'ont pas été alarmés. Après des contacts avec la directrice de piquet, qui se trouvait à son domicile, les intervenants ont décidé d'alarmer vers 01h40 une ambulance et le Détachement d'action rapide et de dissuasion de la gendarmerie (DARD). Ils ont ensuite choisi, par crainte, de ne pas entrer dans la cellule avant l'arrivée du DARD, envisageant comme possible une simulation de Skander VOGT.

Sur place vers 02h00, l'infirmier du Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires (SMPP) et les ambulanciers n'ont pas pénétré dans la cellule et ont observé Skander VOGT depuis le couloir, à travers une grille. Ils ont alarmé le SMUR. Le médecin et l'infirmière du SMUR sont arrivés au pénitencier vers 02h20.

Skander VOGT s'est trouvé en arrêt respiratoire vers 02h30. Les agents de détention l'ont extrait de sa cellule environ 12 minutes plus tard. Des manœuvres de réanimation ont été immédiatement entamées par le personnel médical. Le DARD est arrivé dans la section de haute sécurité à 02h53. Le médecin du SMUR a mis fin à la réanimation vers 03h00 et a constaté le décès de Skander VOGT.

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