Assises de la chaîne pénale en vue

24heures. Les acteurs de la sécurité et de la justice cantonales se réuniront en juin, à l’invitation de Béatrice Métraux

"Alors, ces assises de la chaîne pénale,ça vient?" L'apostrophe est cavalière,mais résume l'esprit de l'injonction que divers députés formulent depuis des mois. En septembre, le Grand Conseil avait adopté une "détermination" des libéraux-radicaux Jean-Marie Surer et Marc-Olivier Buffat pour qu'une telle concertation soit organisée"dans les plus brefs délais". 24 heures s'est fait l'écho de cette impatience auprès de Béatrice Métraux, qui a la charge d'organiser l'événement en tant que cheffe du Département de l'intérieur. C'est une affaire qui roule,fait savoir la ministre Verte. L'événement se tiendra sur deux jours,les jeudi 20 et vendredi 21 juin prochain. Au titre de chefs des Départements de la sécurité et de l'économie (pour les politiques migratoires),les conseillers d'Etat Jacqueline de Quattro et Philippe Leuba y contribueront. Pas question de théoriser. L'objectif sera de rechercher des solutions pragmatiques pour résorber les "goulets" de la chaîne pénale, promet Béatrice Métraux. Les acteurs de ce processus seront donc rassemblés: police, ministère public,ordre judiciaire, Service pénitentiaire,Service de la population(qui assume les expulsions)...Les partenaires de l'Etat seront invités, de l'Ordre des avocats aux associations proches des détenus.Sans oublier ni les députés ni leurs partis. La réflexion prendra deux dimensions,l'une ouverte, l'autre fermée, et se jouera en trois temps. Premier temps, ouvert: le jeudi matin,une discussion rassemblant tous les participants (une centaine de personnes) servira à dresser la liste des bonnes questions. Les responsables de la chaîne pénale (une vingtaine de personnes) auront l'après-midi pour dégager des solutions dans le cadre d'ateliers"fermés". Cette confrontation des pratiques effectives et des points de vue professionnels devrait donner sa dynamique à la démarche. Car le chef de la police, le procureur général et la cheffe du Service pénitentiaire n'ont pas si souvent l'opportunité de se parler sans fard. A cette occasion, ils pourront, par exemple, se demander si une information préalable de la police sur ses rafles ou ses opérations spéciales ne permettrait pas aux établissements carcéraux d'absorber plus facilement les vagues de mises en détention qui en résultent.C'est en tout cas ce genre de mise en question que Béatrice Métraux espère pouvoir soumettre à l'ensemble des participants à ces assises dans la matinée du vendredi21 juin. Les recommandations qui en sortiront seront condensées dans un texte en forme de résolution.

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