« Agréablement surpris », « excellentes connaissances », « plus-value pour l’équipe » : la première immersion dans la pratique des infirmières et infirmiers praticiens spécialisés (IPS) fait l’unanimité, aussi bien auprès des équipes médicale et infirmière que des patients interrogés, tous partenaires avec lesquels on voit l’IPS interagir dans le film. « C’est un nouveau rôle qui est intervenu dans le service, on en voit des bénéfices à différents niveaux. L’un des intérêts vient de la pratique autonome : ce sont des professionnels qui peuvent prendre en charge des patients en amenant en plus une compétence infirmière », explique le Pr Pierre-Nicolas Carron, chef du service des urgences du CHUV. En effet, l’IPS est d’abord formé en soins infirmiers, avant d’acquérir des compétences médicales, ce qui facilite le lien entre les différents professionnels et la continuité des soins. Comme le relève Delphine Nicodet, infirmière : « On a très vite remarqué la plus-value de l’IPS dans l’équipe. Le fait d’être issue de la même profession peut faciliter le dialogue ». Autre atout, pour les patients cette fois : le temps qu’elle peut consacrer à une évaluation globale lors des consultations et le suivi sur la durée des patients chroniques.
Le DSAS a donné l’impulsion politique à la création de ce nouveau profil de professionnels de santé, les Infirmières et infirmiers praticiens spécialisés (IPS), afin de contribuer à améliorer l’offre en soins à la population. Il s’agit là du développement de la pratique infirmière avancée en réponse aux défis démographiques que connaît le système de santé suisse et notamment à l’augmentation des maladies chroniques liées à l’âge. Les IPS sont formés pour dispenser des soins infirmiers, demander et interpréter des tests diagnostiques, effectuer des actes médicaux et prescrire des médicaments. L’essentiel de leur activité est consacré aux soins directs aux patients. Les IPS travaillent en collaboration avec un médecin sur la base d’un partenariat IPS-médecin.
Apparu au milieu des années 60 en Amérique du Nord, notamment en réponse à l’essor des maladies chroniques, le rôle d'IPS veut mieux répondre aux besoins de santé de la population. Là où cela a été scientifiquement étudié, l'impact des modèles d'organisation incluant les IPS est légèrement supérieur ou équivalent aux modèles traditionnels (accès aux soins, qualité de vie, durée de séjour, symptômes, coût, etc.).
Dans le canton, le profil d’IPS constitue le chaînon manquant d’un système de santé très sollicité et toujours plus orienté vers la santé communautaire et les soins ambulatoires. Vaud est devenu le premier canton suisse doté d’un cadre légal pour l’exercice professionnel des infirmières praticiennes spécialisées en novembre 2017 (Loi sur la santé publique, art. 124b.).
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