A l'initiative de la conseillère d'Etat Cesla Amarelle et à la suite d’une demande du Grand Conseil, le DFJC a lancé en juin 2021 un projet pilote qui a pour but de briser le tabou des règles, d'apporter une solution aux jeunes filles touchées par la précarité menstruelle et de fournir gratuitement, en cas de besoin, des protections périodiques dans les lieux de formation. Ce projet pilote, qui a débuté dans sept lieux de formation du canton, s'est étendu, dès le début de l’année 2022, à quarante-quatre autres établissements afin de distribuer des protections périodiques gratuitement aux élèves. Fournis par le Département, ces produits menstruels sont biologiques et garantis sans éléments toxiques. La prévention et la sensibilisation des jeunes en formation, notamment avec l’appui de la fondation PROFA, font aussi partie de ce projet qui vise également des objectifs d’égalité entre femmes et hommes.
Une étude inédite pour mesurer les besoins
Plus de 13'000 élèves de la 7e à la 11e année et du postobligatoire scolarisés dans les écoles impliquées dans le projet pilote ont répondu à un questionnaire. Cette analyse livre non seulement des données inédites sur le tabou que représentent encore les règles et leur impact sur la vie scolaire, mais aussi sur la précarité menstruelle et le besoin de distributeurs de produits menstruels dans les établissements de notre canton, notamment que:
· la moitié des élèves (52%) trouve que les règles sont encore un sujet tabou aujourd’hui et 30% entendent des moqueries sur les règles à l’école
· une majorité de filles (97%) estiment nécessaire d'avoir des distributeurs permettant de se servir de ce produit de première nécessité dans leur lieu de formation
· trois élèves menstruées sur quatre (74%) rapportent s'être déjà retrouvées en panne ou en manque de protections périodiques à l'école
· Au postobligatoire, 5% des jeunes femmes qui ont leurs règles se déclarent en situation de précarité menstruelle.
Si cette première étape d'évaluation (dont le compte rendu complet figure en annexe ci-dessous) montre notamment la forte adhésion des jeunes au projet pilote financé par la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse, elle permet aussi de mesurer le fort impact sur la vie scolaire, 85% des 5840 élèves menstruées indiquant ne pas se sentir « égales à elles-mêmes ou comme d’habitude » à l’école lorsqu’elles ont leurs règles, en particulier en raison de douleurs. Ce chiffre sera notamment investigué dans une seconde étape d'analyse.