À l’origine de ce projet, il y a un constat : les craintes liées aux mathématiques détournent de nombreuses filles des filières de formations conduisant aux métiers techniques et scientifiques, en particulier à l’adolescence. Durant toute la législature, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) s’est donc engagé à déconstruire ces appréhensions. Appel à désamorcer les réflexes genrés, constitution d’un réseau d’ambassadrices scientifiques qui partent à la rencontre des élèves, formation du corps enseignant et création de laboratoires de mathématiques ont notamment été mis sur pied avec succès. En automne 2021, ce sont les cours Mathilda qui ont été lancés. Destinés spécifiquement aux filles de 11VP et de Rac 2, ils tendent à apporter une réponse au fait qu’à l’entrée au gymnase, les filles choisissent deux fois moins que les garçons le niveau « renforcé » en mathématiques, alors que leurs résultats sont égaux, voire supérieurs à ceux des garçons.
À raison de huit cours de deux périodes les mercredis après-midi d’octobre à décembre, cet enseignement facultatif a permis à 21 filles de la région lausannoise et du Nord vaudois de se familiariser avec les programmes de mathématiques et de sciences dans les formations gymnasiales. Cette expérience a aussi pour objectif de leur faire reconnaître leurs compétences en mathématiques et de leur offrir des modèles féminins grâce à des rencontres avec des femmes travaillant dans le domaine scientifique et des gymnasiennes de troisième année. Au terme de cette première session de cours, les retours d’expérience des jeunes filles sont très encourageants. Sur les 21 participantes, 12 ont choisi de s’orienter au gymnase vers les mathématiques renforcées, tandis que les autres ont choisi de suivre le programme standard ou un autre type de formation. Toutes les participantes ont reçu une attestation au terme du cours.
Mathilda s’étend sur le territoire vaudois
Dans leur bilan, les gymnases d’Yverdon et de Chamblandes soulignent aussi l’effet positif d’avoir fait « des mathématiques et des filles » un sujet de discussion que les élèves et les enseignants se sont approprié. S’il est difficile de tirer des conclusions à ce stade, reste que le nombre de filles inscrites en mathématiques renforcées a doublé à Yverdon. En outre, le choix de l’option spécifique mathématiques et physique est en progression chez les filles à Yverdon et sur le Grand Lausanne. Fort de ces résultats, le DFJC a décidé d’étendre ce projet-pilote à d’autres régions. Dès la rentrée 2022, les gymnases de Burier, de la Cité et de Bussigny vont participer à l’expérience en accueillant des filles venant des établissements du secondaire I situés à proximité. Si elle rencontre le succès escompté, cette mesure pourra être progressivement élargie à l’ensemble des gymnases et des établissements de la scolarité obligatoire.