Depuis plus de 10 ans, diverses actions dissuasives ont été mises en œuvre (opération STRADA, opérations policières d’envergure dans certaines communes, etc.) pour lutter contre le « deal de rue ». Si elles ont abouti à des effets positifs, notamment une meilleure connaissance des marchés et des pratiques des trafiquants, il est nécessaire aujourd’hui de coordonner le volet répressif avec les composantes préventive et sociosanitaire.
En effet, fort du constat qu’il est illusoire d’espérer une diminution accrue de l’offre si l’on ne parvient pas à agir sur la demande, la volonté affichée des départements concernés (DES, DSAS, DFJC) est de cibler davantage les consommateurs. Afin d’instaurer une réelle politique publique en matière de lutte contre le « deal de rue » dans le canton, un groupe de travail pluridisciplinaire a travaillé durant deux ans sur la réponse à apporter à ce phénomène complexe.
Ainsi, le Canton mise sur une action coordonnée qui implique tous les acteurs sociosanitaires et sécuritaires. Se basant sur la politique dite des quatre piliers (prévention, thérapie, réduction des risques, répression), il propose un plan d’action comprenant de nombreuses mesures (cf. tableau annexé). Parmi elles figurent notamment la création d’un dispositif de monitorage du marché des stupéfiants, le renforcement de la prévention en milieu scolaire, la création d’une plateforme cantonale permettant de repérer les jeunes en situation de vulnérabilité, une collaboration renforcée entre Police cantonale et Office du Médecin Cantonal, ou encore le renforcement des effectifs de la Division flagrant délit de la Police cantonale.
L’expérimentation en phase pilote de l’appareil « NIRLAB » développé par l’Ecole des sciences criminelles devra aussi permettre d’augmenter significativement le nombre d’analyses des produits stupéfiants à des fins à la fois préventive (dangerosité des produits) et policière (remontée des filières).
La mise en œuvre de ce plan d’action, déployé sur cinq ans (2022-2026), fera l’objet d’un monitorage régulier en coordination entre les départements et services concernés pour en évaluer l’efficacité et l’adapter en fonction des données récoltées et partagées. Avec cette nouvelle stratégie, le Conseil d’Etat met en place une politique publique globale et coordonnée destinée à répondre à une problématique de santé publique qu’est l’addiction à des produits stupéfiants.