Bourses à l’écriture 2021
Les 15 dossiers reçus au délai imparti ont été examinés par un jury composé des membres de la sous-commission « Littérature » de la Commission cantonale des activités culturelles (CCAC) renforcée pour l’occasion par une experte externe qui est directrice de la librairie L’étage à Yverdon-les-Bains, Céline Besson. Au terme de cet examen, ce sont les candidatures de Sarah Gysler et Pierre Fankhauser qui ont été retenues.
Sarah Gysler, née en 1994, vit et travaille à Vevey. Après plusieurs emplois, dont celui d’employée de commerce, elle a abondamment voyagé en stop à travers l’Europe et l’Amérique latine. Son premier ouvrage Petite a été publié aux Éditions des Équateurs à Paris.
Son projet d’écriture raconte l’histoire de Sarah, une jeune femme de 25 ans qui rentre à Lausanne après cinq années de voyage en solitaire autour du monde. L’héroïne se confronte alors à ses proches, parfois méconnaissables et souvent en crise. Elle retrouve tout ce qui l’a poussée à partir, mais aussi les choses qui lui ont manqué. Sous le regard de plusieurs personnages différents, mais liés se dessinent une population lausannoise hétéroclite et les voix d’une jeunesse qui, en dépit de sa lucidité, ne sait plus vraiment comment s’y prendre pour être heureuse.
Pierre Fankhauser, né en 1975 et domicilié à Tolochenaz, a obtenu un Master ès lettres en 2002 et un Master ès sciences sociales en 2004 auprès de l’Université de Lausanne. Il a enseigné la littérature, le français langue étrangère et a travaillé comme journaliste culturel avant de s’installer durant sept ans à Buenos Aires. À son retour, il anime des rencontres littéraires, des ateliers d’écriture et enseigne actuellement à l’Institut littéraire suisse de Bienne. Il a déjà publié deux romans et trois traductions de l’espagnol.
Éminemment intime, son nouveau projet explore l’identité d’un père chroniqueur judiciaire à la NZZ et politicien qui a longtemps mené une double vie entre une famille officielle installée à Zurich et une autre à Lausanne qu’il voyait en secret, celle de l’auteur. En s’appuyant sur sa traduction du premier et unique roman de son père, Diamantendiebe (Voleurs de diamants), et sur une interview réalisée peu avant la mort ce dernier, Pierre Fankhauser se réapproprie son histoire familiale et embrasse son héritage.
Résidences d’artiste
Considérant la nature des dossiers et les conditions particulières imposées par la situation sanitaire, les 14 dossiers de candidatures déposés au délai imparti ont été examinés par une commission interne constituée de Nicole Minder, cheffe du SERAC, Veronica Tracchia, Karine Kern et Nicolas Gyger, respectivement responsable de missions stratégiques, coordinatrice et responsable de la section Encouragement à la culture.
Résidences à Berlin
2e semestre 2021 – Romy Colombe. K est un artiste plasticien, sculpteur et poète non-binaire né en 1997. Après l’obtention d’un Bachelor en Arts visuels auprès de l’ECAL en 2019, l’artiste a signé plusieurs scénographies et a participé à plusieurs expositions ou publications collectives.
Son projet vise à mettre en lumière différentes croyances, mythes et légendes à travers l’étude d’ouvrages scientifiques anciens (XVe et XVIe siècles) publiés à Berlin et toujours conservés dans la capitale allemande. Cherchant à rendre tangibles des éléments perçus comme magiques, son travail s’articule autour des trois figures emblématiques que sont la flore, le loup et la lune.
2e semestre 2022 – Natacha Donzé est née en 1991 et est domiciliée à Lausanne. Elle a obtenu un Bachelor en Arts visuels auprès de l’ECAL en 2014, une Bourse culturelle de la Fondation Leenaards en 2018 et une nomination au Swiss Art Awards en 2020. Son travail a été présenté dans plusieurs institutions en Suisse, à Berlin, New York, Paris et Mexico.
Au cours de sa résidence, l’artiste souhaite développer un projet pictural en lien avec certains bâtiments berlinois de type soviétique et de style « brutaliste » très en vogue entre 1950 et 1970. Chargées d’histoire et allant au-delà d’un geste architectural ou esthétique fort, ces constructions souvent institutionnelles étaient liées à des idées d’émancipation sociale et de société démocratique.
Résidences à Paris
1er semestre 2022 – Christelle Kahla, née en 1994 et domiciliée à Echandens, a obtenu un Bachelor en Arts visuels auprès de l’ECAL en 2017 puis un Master auprès de la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Bâle en 2019. Elle a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives tant en Suisse qu’à l’étranger.
Inspirée par un séjour de recherche au Maroc où elle a été initiée aux techniques traditionnelles de teinture et de tissage berbères, l’artiste désire élargir ses connaissances et sa pratique auprès d’artisanes et d’artisans actifs au sein des prestigieuses manufactures parisiennes des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, tout en poursuivant son travail de peinture en atelier.
2e semestre 2022 – Philémon Otth, né en 1991, vit entre Lausanne et Zurich. Titulaire d’un Bachelor Beaux-Arts de la Zurich University of the Arts et de la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Bâle, l’artiste plasticien est également membre du collectif Natalie Portman et cofondateur de l’espace d’exposition « Sentiment » à Zurich.
Après une résidence au Japon en 2018, l’artiste réalise combien un séjour à l'étranger enrichit tant sa recherche artistique que sa pratique et désire réitérer l’expérience. Son travail se manifestant principalement sous la forme d’installations, de performances ou encore d’œuvres-expositions, il dédiera principalement sa résidence parisienne à l'expérimentation et l'intégration du dessin dans son œuvre.