La Suisse participe depuis 2004 en tant qu’Etat associé aux programmes-cadres de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation. Elle a régulièrement bénéficié de ce partenariat. Les fonds européens décrochés par nos chercheuses et chercheurs sont en effet supérieurs aux montants versés dans le pot commun par notre pays. La participation au prochain accord-cadre Horizon Europe 2021-2027 pour un montant de 6,1 milliards de francs est aujourd’hui entre les mains des Chambres fédérales, mais son avenir est suspendu au résultat du vote du 27 septembre prochain sur l’initiative "Pour une immigration modérée (initiative de limitation)". Car au-delà des importants échanges financiers qui contribuent à la recherche, l’initiative remet en cause la liberté de circulation des personnes, et donc la libre circulation des cerveaux. Si elle aboutissait, elle mettrait fin à de nombreuses coopérations internationales et rendrait très difficile la collaboration entre la Suisse et l’Union européenne dans ces domaines de recherche. En 2014, lorsque l'initiative contre l'immigration de masse a été adoptée, la Suisse avait été temporairement exclue du programme-cadre de recherche européen. Cette exclusion a empêché la participation de chercheurs suisses à certains projets d’envergure.
Ensemble pour rejeter une initiative
Le Conseil d’Etat vaudois s’est déjà prononcé contre cette initiative. Aujourd’hui, la conseillère d’Etat Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), se joint à l’engagement des milieux scientifiques suisses, des universités, des hautes écoles spécialisées et plus particulièrement des hautes écoles vaudoises pour dire que ces échanges avec l’Europe sont le socle de l’ancrage européen de la Suisse. La coopération scientifique progresse grâce aux partenariats qui dépassent les frontières. L’arrimage aux réseaux européens doit être préservé à tout prix, car il participe à l’innovation dans notre canton et dans tout le pays. Participer aux concours les plus exigeants pour obtenir des financements européens de recherche, accueillir des jeunes talents, permettre aux chercheuses et aux chercheurs vaudois de rayonner à l’étranger, voilà ce qui est en jeu aussi le 27 septembre prochain.
Cancer du sein, durabilité ou cybersécurité: des projets concrets en danger
En Suisse et dans le canton, la recherche et la formation tertiaires sont des atouts clés dans toute une série de problématiques contemporaines: climat, énergie, intelligence artificielle, santé, transition numérique, etc. A titre d’exemple, trois hautes écoles, l’Université de Lausanne, la Haute Ecole de Santé Vaud et la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion, ont exposé très concrètement des projets de recherche qui dépendent des accords européens menacés par l’initiative de limitation.
Cancer du sein: un des projets de recherche de l’HESAV a pour but d’étudier et mettre en évidence les apports de l’approche interprofessionnelle dans les traitements du cancer du sein dans une perspective d’amélioration des soins et de la sécurité des patients.
Budget global: 331'766 euros – L’HESAV reçoit 81'860 francs.
4 pays collaborent à ce projet.
https://ebreastproject.weebly.com/
Durabilité: à la HEIG-VD on étudie l’intégration de la notion d’efficience énergétique plutôt que l’unique aspect d’économie d’énergie dans le développement de projets. En quantifiant les avantages multiples d’une gestion efficiente (qualité, productivité…) et en communiquant ces résultats, la recherche a pour but de démontrer que ces éléments permettent de réduire les coûts et les risques, en permettant d’atteindre ou dépasser les objectifs fixés sans augmentation de l’énergie mobilisée.
Budget global: 1'866'490 euros – La HEIG-VD reçoit 80'000 euros.
11 pays collaborent à cette recherche.
Cyber sécurité: l’UNIL a participé à un projet de recherche récemment terminé visant à développer une politique de cyber sécurité tout en respectant les valeurs et les droits fondamentaux. Un projet essentiel mettant en regard la complexité croissante du monde digital, les nécessités de la cyber sécurité et les valeurs éthiques de nos sociétés.
Budget global: 1'570'000 euros – L’UNIL reçoit 178'700 francs.
7 pays collaborent à cette recherche.
* UNIL, HEP, HEIG-VD, HESAV, ECAL, HETSL, HEMU, La Source
Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud
Renseignements
- DFJC, Cesla Amarelle, conseillère d'Etat,
021 316 30 01